Le « time-out », pratique qui consiste à isoler temporairement un enfant dont le comportement est problématique, est actuellement abondamment débattu, dans le contexte d’une opposition médiatique entre d’une part certains promoteurs de « l’éducation positive » (notamment la pédiatre Catherine Gueguen et la psychothérapeute Isabelle Filliozat) et d’autre part la psychologue Caroline Goldman, défendant cette pratique et souhaitant incarner un retour de l’autorité. Ce débat semble malheureusement faire abstraction de la vaste littérature scientifique en psychologie sur les méthodes d’éducation et de gestion du comportement des enfants. Quelques clarifications s’imposent donc.

Qu’est-ce que le temps-mort ?
Le time-out, ou temps-mort en Français, est techniquement défini comme « toute procédure qui vise à réduire le comportement inacceptable de l’enfant en lui imposant une réduction des renforçateurs disponibles pendant une période brève bien définie, conditionnée au comportement inacceptable » (Dadds & Tully, 2019). Les procédures typiques vont de brièvement arrêter de prêter attention à l’enfant, à le placer sur une chaise particulière ou dans un coin de la pièce, ou encore dans une pièce différente.
De fait, un aspect du temps-mort qui est perdu dans les débats français est qu’il s’agit d’un raccourci de l’expression complète « time-out from positive reinforcement », autrement dit le temps-mort constitue un temps de retrait de tout renforçateur positif. Cette expression révèle de manière transparente à la fois son origine comportementaliste, et le fait que l’usage du temps-mort n’a de sens que dans un certain contexte, qui est celui d’une méthode complète d’intervention sur le comportement.
Il est savoureux de constater qu’une psychologue de référentiel psychanalytique promeuve le temps-mort, tout en occultant le fait qu’il s’agit d’une technique issue du comportementalisme (un courant de la psychologie honni des psychanalystes) et plus particulièrement de l’analyse appliquée du comportement [1]. Le temps-mort a depuis été adopté par de multiples approches successives qui ont enrichi et complété l’approche purement comportementaliste (théorie de l’attachement, théorie cognitivo-comportementale, théorie de l’apprentissage social).
Le temps-mort remplit plusieurs rôles à la fois : 1) celui de punition [2], c’est-à-dire une conséquence aversive qui va diminuer la probabilité d’occurrence du comportement qui l’a précédée immédiatement ; 2) celui d’extinction, c’est-à-dire le retrait des stimulations qui renforcent le comportement indésirable (notamment l’attention des autres) ; 3) celui de temps calme, facilitant le retour à la normale de l’équilibre émotionnel et de l’activation physiologique. En revanche, l’idée populaire selon laquelle le temps-mort permettrait à l’enfant de réfléchir à son propre comportement et donc de l’améliorer est excessivement naïve. Sa principale limite, comme pour toutes les punitions, est justement qu’il n’enseigne pas à l’enfant le comportement à adopter.
Quelle est l’efficacité du temps-mort ?
Un nombre considérable de méthodes parentales ont été conçues pour aider les parents et les enseignants à gérer les enfants difficiles, et la plupart de ces méthodes ont inclus le temps-mort parmi leurs pratiques. Des centaines d’essais randomisés contrôlés ont été menés pour tester l’efficacité de ces méthodes, et ont montré que certaines d’entre elles ont un effet très probant sur le comportement de l’enfant.
Le temps-mort n’étant jamais une pratique isolée, il est difficile de l’évaluer en tant que telle. En revanche, une méta-analyse très intéressante a compilé les résultats de 154 essais randomisés contrôlés comparant les effets de diverses méthodes parentales basées sur la théorie de l’apprentissage social (l’approche actuellement dominante) à un groupe contrôle, sur le comportement d’enfants de 2 à 10 ans (Leijten et al. 2019). Plutôt que d’évaluer les effets méthode par méthode, ces auteurs ont analysé les pratiques incluses dans chaque méthode, et comparé les effets observés entre les méthodes incluant chaque pratique donnée, et celles ne l’incluant pas. Les résultats sont visibles dans la Figure 1.

De cette méta-analyse, deux pratiques parentales se détachent comme ayant un effet particulièrement probant :
- Les techniques de renforcement positif, et parmi elles, particulièrement celles qui reposent sur les compliments (praise) plutôt que sur les récompenses (reward). Ces méthodes reposent sur l’enseignement explicite et la récompense des comportements désirés, plutôt que sur la punition des comportements indésirables. Ce résultat ne surprendra pas ceux qui ont suivi le chapitre Comportement de mon MOOC « La psychologie pour les enseignants ».
- Les techniques dites de « conséquences naturelles/logiques ». Il s’agit de réagir au comportement de l’enfant par des conséquences qui en découlent logiquement. Par exemple, retirer des mains de l’enfant un objet qu’il est en train d’abîmer.
On remarque de plus que le temps-mort fait partie des pratiques que l’on retrouve plus souvent dans les méthodes efficaces que dans celles qui marchent moins bien, même si cette différence n’est pas statistiquement significative selon les critères usuels.
Remarquons aussi que pour ces trois pratiques, ces comparaisons sont statistiquement limitées du fait que relativement peu de méthodes parentales n’emploient pas ces techniques (nombres indiqués en 2ème colonne comparés à ceux indiqués dans la 1ère). Cela montre que la plupart des méthodes parentales faisant l’objet de recherches expérimentales, et a fortiori les plus efficaces, incluent à la fois des techniques de renforcement positif, des conséquences naturelles/logiques, et le temps-mort.
Comment utiliser le temps-mort efficacement ?
Un sondage récent a mis en évidence que les trois-quarts des parents américains pratiquaient le temps-mort (Riley et al. 2017). Mais il a également montré que 85% d’entre eux l’utilisaient d’une manière non conforme aux procédures qui garantissent son efficacité ! Sans surprise, plus les parents l’utilisaient d’une manière non conforme, moins ils avaient l’impression que ça marchait. Ces résultats soulignent qu’il ne suffit pas d’utiliser le temps-mort pour arriver à réguler le comportement de son enfant, encore faut-il savoir comment l’utiliser et le faire dans les règles de l’art, telles que définies par les recherches scientifiques.
Le présent article ne pouvant pas être un tutoriel complet sur le temps-mort, je renvoie le lecteur à la bibliographie. La Figure 2 ci-dessous permet de se faire une idée des principaux ingrédients de mise en œuvre du temps-mort.

Dadds et Tully (2019) proposent de leur côté 10 axiomes qui devraient selon eux sous-tendre tout usage du temps-mort. Voici ceux qui me paraissent les plus importants :
- Le temps-mort doit être utilisé uniquement pour punir des comportements opérants ou délibérés sur lesquels l’enfant a un certain contrôle. Il ne doit pas être utilisé pour les comportements qui reflètent une incapacité à accomplir une action, un manque de compréhension, une erreur, la peur ou d’autres émotions bouleversantes.
- L’efficacité du temps-mort se juge à la réduction objective et rapide des comportements problématiques, et donc à la réduction de la nécessité de l’utiliser.
- Le comportement parental pendant l’administration du temps-mort doit donner à voir un modèle de comportement calme et propice à l’attachement.
- L’utilisation du temps-mort doit faire partie d’une méthode comportementale complète promouvant une relation chaleureuse et satisfaisante, et incluant l’enseignement explicite des comportements dont on souhaite qu’ils remplacent les comportements problématiques.
- Le temps-mort doit être utilisé pour des comportements prédéfinis et explicités à l’enfant comme étant inappropriés. Ces comportements doivent pouvoir être ouvertement discutés pendant des temps positifs distincts des punitions, dans un cadre rassurant permettant la définition commune des valeurs partagées par la famille concernant ce qui est bon et ce qui est juste.
Le temps-mort peut-il avoir des effets délétères ?
Si l’on en croit certains auteurs du courant de l’éducation positive (Siegel & Bryson, 2014), l’utilisation du temps-mort pourrait endommager irréversiblement le cerveau de votre enfant ! Heureusement, aucune étude de neurosciences n’a jamais montré cela. Il s’agit d’extrapolations sans fondement à partir du concept de plasticité cérébrale et d’études portant sur de véritables maltraitances. Les recherches portant sur les effets du temps-mort ont montré qu’il n’engendrait pas d’effets délétères pour l’enfant, y compris chez les enfants ayant déjà des antécédents de traumatismes ou maltraitances (Dadds & Tully, 2019).
Quant aux objections éthiques au temps-mort (« c’est du conditionnement ») comme à toutes les approches comportementales, elles reflètent à mon sens une grande incompréhension de ce qu’est le conditionnement opérant et de son ubiquité dans les apprentissages et dans les relations sociales.
Malgré tout, le temps-mort est une punition, et la recherche a généralement montré que les punitions présentaient plus d’inconvénients que d’avantages. D’une part, parce qu’elles engendrent des émotions négatives chez l’enfant (tristesse, colère, peur), et que même si ces émotions n’endommagent pas son cerveau, le seul fait qu’elles engendrent des expériences désagréables suffit à vouloir en restreindre l’usage autant que possible. D’autre part, parce que les punitions ont largement fait la preuve de leur inefficacité. C’est pour ces deux raisons que les méthodes comportementales efficaces sont basées principalement sur le renforcement du comportement positif plutôt que sur l’usage des punitions.
Plus généralement, l’exigence largement partagée de bienveillance vis-à-vis de l’enfant est à l’origine de l’émergence à la fois de l’éducation positive, des méthodes basées sur le renforcement du comportement positif, et de l’usage du temps-mort, qui s’est développé précisément dans le but de remplacer les punitions plus sévères, et notamment les châtiments corporels. Interdire la fessée, c’est bien. Se passer entièrement des punitions, c’est encore mieux, si on y arrive. Mais ce n’est pas forcément un objectif réaliste pour tous les enfants et toutes les situations. Si l’on est amené à utiliser des punitions, alors le temps-mort est certainement le meilleur choix, celui qui présente le moins d’inconvénients. C’est bien pour cela que c’est la seule forme de punition qui soit incluse dans toutes les méthodes comportementales modernes qui ont fait la preuve de leur efficacité.
Le temps-mort selon Caroline Goldman
Une fois que l’on a pris connaissance des nombreux résultats des recherches scientifiques sur les méthodes parentales de gestion du comportement, sur leurs ingrédients, et sur les effets spécifiques du temps-mort, que penser des méthodes prônées par Caroline Goldman ?
Ce qui frappe, c’est que l’utilisation du temps-mort promue par Caroline Goldman semble totalement déconnectée de toute la recherche scientifique sur le temps-mort. Exit l’idée que le temps-mort s’utilise dans le cadre d’une méthode de renforcement positif ; exit l’idée même de tout renforcement positif, l’approche proposée étant exclusivement dialectique et punitive ; exit les nombreux ingrédients précisés ci-dessus qui sont la condition-même de l’efficacité du temps-mort. A l’appui des nombreuses recommandations qui sont faites dans son livre ou sur son podcast, on ne trouve qu’un salmigondis psychanalytique et une culpabilisation des parents (dont l’incompétence est forcément responsable de tous les problèmes de leurs enfants), le tout sans aucun rapport avec les résultats de la recherche scientifique en psychologie.
« Il ne faut pas hésiter à laisser l’enfant, au-delà de quatre ans, une demi-heure ou plus dans sa chambre. Car l’enjeu, ne l’oublions pas, est de lui faire passer un moment assez inconfortable pour qu’il ne recommence pas… » (Goldman, 2020, p. 92)
La citation ci-dessus révèle qu’au-delà de l’inspiration psychanalytique, l’esprit de l’utilisation du temps-mort est pour elle véritablement punitif : le but explicite est que l’enfant éprouve des émotions négatives. Cet esprit est en contradiction totale, non seulement avec l’éducation positive, mais également avec les approches comportementales qui ont fait la preuve de leur efficacité.
Caroline Goldman propose également « d’ajuster le temps d’exclusion en fonction de la gravité de la désobéissance » (op. cit.), jusqu’à des durées très longues (une demi-heure ou plus). Cette recommandation est en contradiction totale avec les résultats de la recherche, qui ont montré qu’au-delà de 5 minutes, l’efficacité du temps-mort sur le comportement de l’enfant ne s’améliorait pas, alors qu’au contraire les effets indésirables associés aux punitions augmentent avec leur sévérité et donc avec la durée. C’est pour cette raison que les méthodes comportementales modernes recommandent des durées de temps-mort allant généralement de 1 à 4 minutes, sans jamais dépasser 5 minutes.
Ainsi, en recommandant un usage du temps-mort déconnecté du cadre théorique et pratique dans lequel il a fait ses preuves, en ne donnant aux parents aucune des clés et aucun des ingrédients qui conditionnent l’efficacité du temps mort, et en recommandant même des paramétrages en contradiction avec les résultats de la recherche, Caroline Goldman précipite les parents vers des pratiques qui risquent d’être sans aucune efficacité. Pire encore, en prônant une approche foncièrement punitive sans contrebalancement par du renforcement des comportements positifs, elle risque de les entrainer dans une escalade répressive sans issue.
Conclusion
En conclusion, contrairement à ce que pourraient laisser croire les débats franco-français, le temps-mort n’est ni une pratique de torture des enfants éthiquement inacceptable, ni la pierre angulaire d’une « feuille de route » qui permettrait à des parents déboussolés de rasseoir leur autorité sur leurs enfants. C’est un outil au sein d’une boîte à outils comportementale ayant fait la preuve de son efficacité, et que l’on peut englober sous le nom de « renforcement du comportement positif ». L’outil temps-mort peut être utile au sein de cette approche, mais il n’est pas non plus indispensable, et il est possible de mettre en place des pratiques parentales efficaces sans s’en servir.
Sorti de ce cadre bien précis, le temps-mort peut être utilisé n’importe comment, et dans ce cas on risque de perdre à la fois son efficacité et son côté bienveillant. C’est le principal problème que posent les incitations à utiliser le temps-mort dans un cadre non établi scientifiquement, sans que les clés de l’efficacité de cette pratique ne soient données aux parents.
S’il y a un problème de comportement des enfants et d’efficacité des pratiques parentales en France, il ne se réduit pas au fait que les parents auraient le cerveau lavé à l’éducation positive. Il vient du fait qu’ils baignent dans une culture psychologique vaseuse héritée de la psychanalyse, dominée par une poignée de psys médiatiques, qui diffusent des discours psychologiques non fondés sur des connaissances scientifiques qui disent tout et son contraire. Dans ce domaine comme dans d’autres, la faible diffusion des connaissances scientifiques en psychologie au sein de la société française est une vraie perte de chance pour tous.
Ressources
Cette section continuera à être enrichie en fonction des suggestions. N’hésitez pas à m’en signaler d’autres en commentaire ci-dessous.
Pour les parents
Pour les parents qui souhaiteraient s’informer plus sur les méthodes d’éducation efficaces, ma meilleure recommandation est à nouveau l’excellent livre d’Alan Kazdin « The everyday parenting toolkit », qui va enfin être traduit en Français d’ici la fin de l’année 2023. Son MOOC « Everyday parenting » est également disponible sur Coursera (des sous-titres français issus de traduction automatique sont disponibles).
Autres suggestions reçues:
Mon enfant s’oppose: Que dire? Que faire? de Gisèle George, Odile Jacob, 2006.
Faire face aux crises de colère de l’enfant et de l’adolescent de Nathalie Franc et Raphaëlle Scappaticci, Ellipses, 2019.
Le programme Triple P (l’une des méthodes parentales ayant fait la preuve de son efficacité et passée en revue par Leijten et al. 2019) est maintenant traduit en Français.
A défaut, les non-anglophones peuvent visionner les vidéos sur le comportement de mon MOOC « La psychologie pour les enseignants » qui, comme son nom l’indique, a été pensé pour les enseignants, mais dont les principales idées pourront facilement être recyclées dans le cadre familial.
Pour les professionnels amenés à former des parents
Le livre Accompagner les parents d’enfants tyranniques de Nathalie Franc et Haim Omer, qui semble avant tout destiné aux professionnels qui accompagnent des groupes de parents en difficulté, mais qui peut bien sûr être lu par tout le monde. Il est également disponible sur Cairn pour ceux qui ont un accès universitaire.
Le Programme de Soutien aux Familles et à la Parentalité (PSFP).
Références
Dadds, M. R., & Tully, L. A. (2019). What is it to discipline a child : What should it be? A reanalysis of time-out from the perspective of child mental health, attachment, and trauma. American Psychologist, 74(7), 794‑808. https://doi.org/10.1037/amp0000449
Goldman, C. (2020). File dans ta chambre ! : Offrez des limites éducatives à vos enfants. InterEditions.
Kazdin, A. E., & Rotella, C. (2013). The Everyday Parenting Toolkit : The Kazdin Method for Easy, Step-by-Step, Lasting Change for You and Your Child. Houghton Mifflin Harcourt.
Leijten, P., Gardner, F., Melendez-Torres, G. J., van Aar, J., Hutchings, J., Schulz, S., Knerr, W., & Overbeek, G. (2019). Meta-Analyses : Key Parenting Program Components for Disruptive Child Behavior. Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, 58(2), 180‑190. https://doi.org/10.1016/j.jaac.2018.07.900
Riley, A. R., Wagner, D. V., Tudor, M. E., Zuckerman, K. E., & Freeman, K. A. (2017). A Survey of Parents’ Perceptions and Use of Time-out Compared to Empirical Evidence. Academic Pediatrics, 17(2), 168‑175. https://doi.org/10.1016/j.acap.2016.08.004
Siegel, D. J., & Bryson, T. P. (2014). Time-outs’ are hurting your child. Time Magazine, 23. https://time.com/3404701/discipline-time-out-is-not-good/
Wolf, M., Risley, T., & Mees, H. (1963). Application of operant conditioning procedures to the behaviour problems of an autistic child. Behaviour Research and Therapy, 1(2), 305‑312. https://doi.org/10.1016/0005-7967(63)90045-7
[1] Applied behavior analysis. Oui, il s’agit bien de la même ABA qui est recommandée pour les enfants avec troubles neurodéveloppementaux. De fait, la première expérimentation du time-out fut une étude portant sur le comportement d’un enfant autiste (Wolf, Risley & Mees 1963).
[2] Plusieurs remarques m’ont fait réaliser que le mot punition peut être compris de différentes manières. Dans le jargon du comportementalisme, la punition a une définition technique qui est celle que j’ai donnée: une conséquence aversive qui va diminuer la probabilité d’occurrence du comportement qui l’a précédée immédiatement. Dans le langage courant, le mot punition prend d’autres connotations, par exemple l’idée de « donner une bonne leçon », ou l’idée d’une juste rétribution d’un délit, l’idée qu’il faut que la personne souffre pour expier ses méfaits, et ce de manière proportionnelle à la gravité des méfaits. Ce sont des conceptions totalement différentes.
Le temps-mort est une punition dans le sens technique du comportementalisme, mais la manière dont son utilisation est préconisée n’implique pas d’en faire une punition dans les sens plus communs.
Billet très instructif. Que je regrette de ne pas avoir su tout cela plus tôt —ils sont grands maintenant. Merci !
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Merci pour cet article scientifique sur le time-out.
Je suis psychologue d’orientation psychanalytique intégrative ; je vous lis attentivement, tout comme j’ai lu les travaux de Goldman et je suis soulagée. Vous êtes visiblement d’accord sur l’essentiel !
Mme Goldman s’inscrit également dans une démarche de renforcements positifs, bien qu’elle n’appelle pas cela ainsi (mais être intégratif exige une certaine capacité à traduire). Cf sa « feuille de route » en annexes de son manuel de guidance parentale : j’y lis ceci —> Veillez de façon générale à montrer un meilleur chemin à votre enfant pour négocier son agressivité («embrasse ta sœur et dis-lui ta joie de la voir aussi contente de son cadeau», félicite ton ami pour sa réussite», «demande-lui comment il va et s’il a besoin d’aide », «propose de servir les invités», «trouve une idée de cadeau pour maman »…)
C’est pas dit comme en psychologie comportementale mais concrètement, je crois qu’on parle de la même chose.
Concernant le timing, je travaille avec des enfants de 7 ans à 11 ans, idéalement je suis sûre que ce serait vraiment génial si le time-out, lorsqu’utilisé, durait que 3 min mais avec des vrais patients (et donc hors laboratoire), moi, je vois bien que 5 min d’exclusion sur certains des parents que je suis, ça ne suffit pas à leur enfant pour se calmer (il est encore occupé à jeter ses jouets au bout de 5 min) ou à eux (par exemple, quand l’enfant les a frappé, ils sont encore très fâchés 5 min après) et c’est dans ces cas là que je recommande l’augmentation du temps de l’exclusion (et rien d’autre), sinon c’est précisément dans ces moments qu’ils en viennent aux cris, coups, insultes, privations, etc. ce qui est bien sûr l’anti-modèle total, sans compter que cela déprime l’enfant à la longue.
Ca rejoint ce que vous dites très bien « ça dépend des enfants et des situations »…
Essayons donc de rester ouverts à la singularité de chaque tryade enfant-parents, je suis certaine que c’est cela qui sera le plus positif pour nos petits patients.
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Merci pour votre commentaire. Je m’efforce toujours d’accorder aux gens l’interprétation la plus charitable de leurs propos et de ne pas leur faire de procès d’intention. Je lis bien ce que vous dites et j’ai lu Caroline Goldman. Je ne dis pas qu’elle a tout faux ni qu’elle promeut la maltraitance. Je vois bien que, comme tout le monde, elle essaie de promouvoir les comportements prosociaux et les relations positives au sein de la famille, comme en attestent vos citations. Je lui accorde volontiers tout cela.
Là où je ne peux pas être d’accord avec vous, c’est sur l’idée que ce qu’elle dit serait en gros la même chose que la psychologie comportementale, formulé d’une autre manière. Non. Promouvoir les relations positives dans la famille, c’est bien, c’est important, mais ce n’est pas la même chose que renforcer le comportement positif, qui est une technique très particulière qui ne se réduit pas aux relations positives. Nulle part dans son livre Caroline Goldman ne recommande quoi que ce soit qui pourrait s’assimiler à du renforcement du comportement positif.
Même lorsque l’on forme des parents à ces techniques, même lorsqu’on leur donne un manuel complet, ce n’est pas évident pour eux à mettre en oeuvre. On peut avoir compris le principe et échouer à cause de plein de détails subtils dans la mise en oeuvre. Alors si on ne leur explique même pas le renforcement du comportement positif, comment voulez-vous qu’ils l’inventent d’eux-mêmes et qu’ils l’implémentent de manière efficace à base de «trouve une idée de cadeau pour maman »? Ils n’ont strictement aucune chance! Nulle part dans les écrits et dans les émissions de Caroline Goldman, elle ne donne aux parents le moindre ingrédient précis de pratique efficace.
Par ailleurs je constate que vous caricaturez la recherche scientifique en psychologie en supposant qu’elle se fait en laboratoire plutôt que dans la vie réelle (un argument rhétorique classique de ceux qui ne veulent pas prendre en compte ses résultats). Les études sont faites sur de vrais enfants, soit en milieu familial par les parents, soit en milieu clinique par des cliniciens (avec des enfants ayant des troubles largement aussi sévères que ceux que vous voyez!). Et c’est bien dans ces conditions qu’il a été déterminé que prolonger le temps-mort au-delà de 5 minutes était contre-productif. Si dans vos pratiques vous constatez que des temps-morts de 5 minutes semblent ne pas suffire, c’est sans doute justement parce qu’il manque aux parents que vous voyez le reste du programme comportemental au sein duquel le temps-mort peut prendre sa place.
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Dans ses livres sur les limites éducatives elle parle effectivement des moyens de limiter. Mais dans son podcast elle aborde l’importance de ne jamais laisser pleurer un bébé, de l’humour dans l’éducation, des moyens de leur donner confiance en eux, etc. J’espère que vous n’imaginez pas qu’elle envisage l’éducation uniquement comme une manœuvre répressive…
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Merci pour ces éclaircissements important qui doivent être partagés !
Ce qui me frappe le + en France c’est cette automatisme de se demander « comment punir ? »… alors qu’il existe tellement d’outils efficaces autres que la punition.
Un petit ajout sur le sujet éthique. Je vous rejoins complètement sur le conditionnement. Il y a tout de même la Convention Internationale des Droits de l’Enfant à prendre en compte, notamment dans les observations générales 13, 15 et 8 (pour rappeler la nuance de bon sens éducatif).
Que cela nous arrange ou non, les enfants sont des êtres porteurs de droits.
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J’ai consulté la convention mais je n’y vois rien qui pourrait entrer en conflit avec les méthodes comportementales. Pouvez-vous indiquer les passages précis auxquels vous faites référence?
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Telle que vous la décrivez, cela me semble en cohérence oui. Malheureusement, vous le soulignez d’ailleurs, le discours actuel et médiatisé est bien différent.
Ainsi, dans l’Observation générale 13 du Comité des Droits de l’Enfant, point 21 b, on peut lire :
« Le fait d’effrayer, de terroriser et de menacer l’enfant, de l’exploiter et de le
corrompre, de le repousser et de le rejeter, de l’isoler, de l’ignorer ou de faire preuve de
favoritisme »
Sous cet angle, certaines techniques comme le « planned ignoring » peuvent être réflechies différemment, voire mises de côté. Même si le Dr Kazdin est assez clair sur le manque d’intérêt de cette technique. Pour le reste, c’est dans la mise en oeuvre que la limite est très mince et peut facilement être franchie. Je vous laisse constater à quel point le discours de Mme Goldman, au delà, du sujet scientifique pose un énorme problème de respect des Droits de l’Enfant.
Juste au cas où, en lisant d’autres commentaires, je me permet aussi de préciser que le fameux « bon sens éducatif » est prévu dans les travaux du Comité. Dans l’observation générale 8 ppint 14 par exemple, écrit comme suit :
« Le Comité reconnaît que l’exercice des fonctions parentales et l’administration de soins
aux enfants, en particulier aux bébés et aux jeunes enfants, exigent fréquemment des actions et
interventions physiques destinées à les protéger mais elles sont très différentes du recours
délibéré à la force en vue d’infliger un certain degré de douleur, de désagrément ou
d’humiliation à des fins punitives. En tant qu’adultes, nous connaissons par nous-mêmes la
différence entre une action physique de protection et des voies de fait punitives; il n’est pas plus
difficile d’établir une distinction en ce qui concerne les actions mettant en jeu des enfants. Dans
tous les États, la loi autorise, expressément ou non, le recours à la force non punitive nécessaire
pour protéger les gens. »
Le point 15 en suivant traite des structure éducatives et d’accueil de l’enfant avec cette même nuance nécessaire.
Ainsi, il n’y a aucun besoin de vouloir le ré-inventer juste pour faire un peu de buzz. Il serait certainement préférable pour les enfants comme pour les parents de s’appuyer sur la CIDE sur le sujet.
Sources :
Cliquer pour accéder à CRC_Observation%20_Generale_13_2011_FR.pdf
Cliquer pour accéder à CRC_Observation%20_Generale_8_2006_FR_0.pdf
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Oui bien sûr.
Il s’agit notamment de l’Observation général 13 du Comité des Droits de l’enfant point 21b écrit comme suit sur les violences mentales :
« Le fait d’effrayer, de terroriser et de menacer l’enfant, de l’exploiter et de le
corrompre, de le repousser et de le rejeter, de l’isoler, de l’ignorer ou de faire preuve de
favoritisme; »
Bon, il évident que ce que propose Mme Goldman va totalement à l’encontre des droits de l’enfant. Mais concernant les méthodes comportementales, il pourrait être interessant d’en ajuster la mise en oeuvre au regard des droits de l’enfant. Le « planned ignoring » par exemple semble entrer en conflit avec. Après, le Dr Kazdin lui même reconnait le peu d’intérêt de cette pratique. Je souhaite juste souligner que la limite peut être mince par endroit selon l’application des méthodes avec plus ou moins de précision.
J’entends bien que le sujet n’est pas moral mais juste « efficace ou non » mais cela pourrait être fort interessant d’adapter les méthodes en adéquations avec les textes de la CIDE. Qu’en pensez vous ?
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J’ai oublié la source : https://www.right-to-education.org/sites/right-to-education.org/files/resource-attachments/CRC_Observation%20_Generale_13_2011_FR.pdf
J’aimerais juste amener une précision sur le « bon sens éducatif » qui serait totalement absent de la lutte contre le violences faites aux enfants. Souvent, dès que l’on évoque les Droits de l’Enfant on se fait facilement appeler « ayatollah » par exemple.
Là, aussi le Comité des Droits de l’enfanta déjà fait le job. Pas besoin de ré-inventer quoique ce soit. Ainsi dans l’observation générale 8 point 14 est écrit :
« Le Comité reconnaît que l’exercice des fonctions parentales et l’administration de soins
aux enfants, en particulier aux bébés et aux jeunes enfants, exigent fréquemment des actions et
interventions physiques destinées à les protéger mais elles sont très différentes du recours
délibéré à la force en vue d’infliger un certain degré de douleur, de désagrément ou
d’humiliation à des fins punitives. En tant qu’adultes, nous connaissons par nous-mêmes la
différence entre une action physique de protection et des voies de fait punitives; il n’est pas plus
difficile d’établir une distinction en ce qui concerne les actions mettant en jeu des enfants. Dans
tous les États, la loi autorise, expressément ou non, le recours à la force non punitive nécessaire
pour protéger les gens. »
Le point 15 adresse la même nuance nécessaire pour les structures éducatives.
Source : https://www.right-to-education.org/sites/right-to-education.org/files/resource-attachments/CRC_Observation%20_Generale_8_2006_FR_0.pdf
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J’ai oublié la source pour l’observation 13 : https://www.right-to-education.org/sites/right-to-education.org/files/resource-attachments/CRC_Observation%20_Generale_13_2011_FR.pdf
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Merci pour toutes ces précisions.
Malgré tout, j’ai du mal à voir comment le temps-mort, même pratiqué selon les recommandations de Caroline Goldman, puisse correspondre au « fait d’effrayer, de terroriser et de menacer l’enfant, de l’exploiter et de le
corrompre, de le repousser et de le rejeter, de l’isoler, de l’ignorer ». Cette phrase est sujette à interprétation bien sûr, mais j’imagine très bien le genre de maltraitance que le Comité des droits de l’enfant a voulu désigner par cette phrase, et ce sont des pratiques bien différentes du temps-mort. Interpréter cette phrase de manière tellement large qu’elle puisse inclure le temps-mort me parait exagéré et j’aimerais voir des preuves plus tangibles que c’était bien l’intention du Comité, ou encore une jurisprudence suggérant que c’est l’interprétation correcte de cette phrase.
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J’entends bien que cette simple phrase seule ne suffise pas.
Une lecture complète de l’Observation 13, que je ne saurai retranscrire ici avec justesse, vous apportera, je pense, toutes les nuances et la position du comité.
Le « genre de maltraitance » que vous évoquez est exposée ailleurs dans cette Observation.
Le Comité précise par exemple dans le point 21f d’autres formes d’isolement « plus graves » : « La réclusion cellulaire, l’isolement ou des conditions de détention
humiliantes ou dégradantes; »
Dans l’ensemble du texte, le comité amène la graduation et les précisions nécessaires à l’interprétation, en précisant aussi :
« Le Comité a toujours maintenu que toutes les formes de violence contre les enfants, aussi légères soient-elles, étaient inacceptables. L’expression «toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales» ne laisse aucune place à un quelconque degré de violence à caractère légal contre les enfants. La fréquence des atteintes, leur gravité et la volonté de faire du mal ne sont pas des éléments obligatoires des définitions de la violence. »
Je tiens à préciser un point important pour moi. Mon propos ne se voulait pas de remettre en question spécifiquement le temps mort mais plutôt les dérives dans son application. Par exemple, le fait d’enfermer l’enfant n’apparait pas dans les pratiques de la recherche que vous évoquez et est même contre indiqué par le Dr Kazdin.
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Bonjour,
Psychologue TCC et adepte des méthodes Kazdin, Barkley et de Triple P, je suis ravie de lire votre article concernant des pratiques parentales que je m’efforce de diffuser à mon niveau ( notamment sur mon compte Instagram @roger_la_ptite_soeur ) et qui trouvent bien trop peu d’écho dans la sphère médiatique mais également en psychologie. La non traduction de Kazdin en est un symptôme douloureux.
Sachez neammoins qu’il propose un MOOC gratuit et sous titré en français sur Coursera, et également qu’un format web du PEHP Triple P est disponible gratuitement et en français, sur le site Triple P.fr (uniquement pour la France métropolitaine).
En revanche, j’ai un peu bondi en lisant que l’éducation positive n’avait joué aucun rôle dans les difficultés que rencontrent les parents d’aujourd’hui et j’aimerais savoir sur quoi se fonde cette affirmation ? Je peux mettre à votre disposition plusieurs centaines de témoignages de parents qui se sont retrouvés dans des situations familiales infernales parce qu’il ne fallait pas dire non, obtenir le consentement de l’enfant pour toi, ne jamais élever la voix, que laisser pleurer un enfant quelques minutes pour qu’on apprenne à s’endormir sans son parent épuisé allait irrémédiablement griller son cerveau par décharge de cortisol, que retirer un jouet est une maltraitance, et autres joyeusetés …
Je recevais encore la semaine dernière des parents qui ne pouvaient plus se parler l’un à l’autre (littéralement) en présence de leur enfant de 4 ans car celui-ci, souhaitant leur attention pleine et entière, se mettait à hurler ou à frapper des objets sur le sol pour faire le plus de bruit possible. Ils ne s’adressaient donc plus la parole en présence de l’enfant et attendaient que celui ci dorme (après des heures de négociation bien sûr…) pour pouvoir se parler. Ils n’en sont pas arrivés là a cause de la psychanalyse mais parce qu’ils se sont fiés aux écrits de Filliozat, Gueguen, Junier, et aux influenceurs parentalité positive qui bannisent toute sanction aussi non violente soit-elle (ignorer l’enfant, lui demander de se taire, le Time Out bien sûr) et invitent les parents à « rechercher le besoin profond bon satisfait de l’enfant en discutant avec lui ». Ils arrêtaient donc leur tentative de se parler l’un à l’autre pour aller s’occuper de l’enfant hurlant, renforçant ainsi le comportement « je hurle = on s’occupe de moi » (Cette hyper accomodation parentale joue un rôle important dans la mécanique qui aboutit a des comportements tyranniques, je vous invite à ce sujet a lire l’ouvrage de Nathalie Franc « Accompagner les parents d’enfants tyranniques ».)
Cette situation qui semble ubuesque n’est pas du tout un cas isolé. Je peux vous affirmer que les dérives et les mensonges scientifiques de la parentalité positive jouent un rôle important dans les problématiques de comportement que rencontrent certaines familles aujourd’hui, j’en ai malheureusement le témoignage chaque jour …
Au plaisir d’en discuter avec vous !
Léonie
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Merci pour votre message. Mon dernier paragraphe ne se voulait pas une affirmation du fait que le courant de l’éducation positive ne jouait aucun rôle dans les difficultés que rencontrent les parents. Je n’ai pas suffisamment creusé les recommandations et les effets de l’éducation positive pour avoir un avis tranché là-dessus. Je voulais simplement dire que le problème est plus vaste que l’éducation positive. Je vais corriger la formulation pour lever cette ambiguïté.
Et merci pour le MOOC de Kazdin, que j’ai trouvé ici: https://www.coursera.org/learn/everyday-parenting?
Mais il est indiqué que des sous-titres sont disponibles en chinois et en espagnol. Où avez-vous trouvé les sous-titres français?
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Pour creuser la question de l’impact des discours de la parentalité positive sur les parents ainsi que sur les comportements des enfants, le livre de Nathalie Franc apporte des pistes intéressantes, notamment sur le profil des parents « cibles » que je constate également en clinique : CSP+ , âgés, pour qui le fait de faire un enfant est un véritable choix avec une parentalité menée comme un projet, dans lequel on investit en souhaitant le meilleur retour sur investissement possible … Exactement ce que promeut l’éducation positive en France « les clés pour élever des enfants heureux, confiants » l’inverse de la génération de dépressifs consommateurs de cachetons que nous serions, par la faute de nos parents bien sûr…
Isabelle Roskam et son équipe de recherche a également beaucoup écrit sur le sujet en traitant le burn Out parental.
Concernant le MOOC de Kazdin sur Coursera, les sous titres fr sont générés automatiquement ! La traduction automatique n’est pas parfaite mais permet de suivre, je pense, pour les non anglophones.
PS : une maison d’édition française est actuellement en négociation pour lachat des droits de Everyday parenting toolkit ! Espérons que cela aboutisse !
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Je fais les mêmes constats que Léonie dans ma clinique concernant les influences problématiques que peut avoir l’éducation positive chez certains parents qui en retiennent qu’il ne faut pas confronter leur enfant à la frustration. J’ai des tableaux cliniques familiaux similaires, qui atteignent des situations effectivement ubuesques, et qui se résolvent souvent en quelques séances avec de la guidance parentale incluant l’utilisation du temps mort.
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Il me semble que ce constat est partagé par la majorité des cliniciens qui travaillent avec des familles aujourd’hui … Malheureusement, ce ne sont pas ceux-là que l’on entend dans les médias 😅
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Attention à ne pas aller trop vite en imputant la cause des troubles du comportement observés uniquement aux pratiques parentales, qu’elles soient influencées par la psychanalyse ou la psychologie positive… Je ne suis pas d’accord sur ce pseudo constat qu’une génération d’enfants a des problèmes de comportement parce que les parents sont trop « laxistes » et ne savent plus « dire non ». Pour moi c’est toujours le même préjugé ancestral que nous avons tous et contre lequel nous devons lutter; Nous avons tendance à imputer systématiquement la responsabilité des problèmes de comportement d’un enfant à l’éducation que lui ont donné ses parents (voire sa mère uniquement).
La recherche en santé mentale nous a pourtant appris que les causes des troubles psychiques sont multiples et complexes… Les phénomènes d’accommodation parentale sont bien décrits dans d’autres troubles (troubles anxieux, TOC) sans pour autant en être les causes uniques et exclusives… Les pratiques parentales que nous observons peuvent être autant la cause que la conséquence du comportement des enfants et de multiples autres facteurs étiologiques potentiels existent.
Avant d’imputer les problèmes de comportement des nouvelles générations à une évolution des pratiques parentales, il faudrait déjà chercher à savoir si il y a véritablement une augmentation de la prévalence de ces problèmes de comportement. Pour ma part je n’ai pas connaissance d’une augmentation de la prévalence du TDAH ou des TOP par exemple…
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Tout à fait d’accord avec ce commentaire aussi (mais ce n’est pas ce que disent Thomas et Léonie).
C’est un des gros problèmes des approches psychanalytiques que d’occulter voire de nier les troubles neurodéveloppementaux et de faire porter sur les parents toute la responsabilité des troubles de leurs enfants. Je n’ai pas l’impression d’avoir vu un tel déni du côté de l’éducation positive, mais bien sûr le standard exigé des « bons parents » est beaucoup plus difficile voire impossible à atteindre avec certains enfants.
C’est toujours le même problème de l’interprétation de corrélations en termes de causalité: on ne peut que constater que les parents d’enfants avec TDAH (par exemple) ont du mal à réguler le comportement de leur enfant. Certains interprètent cette corrélation comme reflétant un lien de causalité des pratiques parentales vers le comportement de l’enfant. Mais tout ce qu’on sait sur le TDAH et les autres TND suggère que le trouble préexiste aux pratiques parentales, et que ces dernières ne font que répondre (parfois de manière inadaptée) au comportement de l’enfant.
Sur l’augmentation supposée de la prévalence des TND, je rappelle mon article qui abordait cette question pour l’autisme. Il y a tout lieu de penser qu’il en est de même pour TDAH et troubles des apprentissages.
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Bonjour Guillaume,
effectivement comme précisé par Franck Ramus ce n’est pas mon propos et je veille à toujours faire un diagnostic différentiel et une analyse fonctionnelle poussée afin d’avoir une vue d’ensemble de la situation. Je ne part pas du principe qu’il y a forcément une lacune dans les pratiques parentales (par ailleurs, j’ai plusieurs exercices cliniques différents et une patientèle qui ne se compose pas uniquement de parents, ce qui est je pense indispensable pour éviter certains biais ! )
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Bonjour,
Votre commentaire en lien avec l’approche comportementale de Kazdin est intéressant. J’apprécie également lire Kazdin et je regrette aussi le manque de traduction en français. Ce que j’ai retenu de ses écrits est qu’il met surtout l’accent sur le renforcement du comportement positif associé, et met le TO que sur un second plan. De mon côté, contrairement à ce que vous affirmez, je ne suis pas du tout opposée au Time-Out. Ce avec quoi je suis en désaccord, c’est la « méthode » de Madame Goldman qui n’a rien à voir, comme le souligne Franck, avec le Time Out. Car elle n’a pas les mêmes critères d’âge, ni les mêmes critères de durée ou encore d’application.
En revanche, je suis étonnée lorsque vous affirmez avoir reçu en consultation des parents en difficulté après s’être « fiés aux écrits de Filliozat, Guéguen et Junier » qui « bannissent toute sanction aussi non violente soit-elle (ignorer l’enfant, lui demander de se taire, le Time Out bien sûr) et invitent les parents à « rechercher le besoin profond bon satisfait de l’enfant en discutant avec lui » (je vous cite entre guillemets). Pourriez-vous m’indiquer précisément dans lequel de mes écrits ai-je préconisé de telles stratégies éducatives ? Quel livre ? Quel podcast ? Quelle page ?
Autre point : je me questionne sur le lien que vous soulignez entre la parentalité « positive » et le risque de burn-out parental. Sans doute votre point de vue se fonde-t-il sur votre clinique et votre expérience personnelle de maman (à ce que j’en ai compris). Ce qui est étonnant est que je ne retrouve pas ce lien dans la recherche sur le burn-out parental. Au contraire, la parentalité positive (bien appliquée) semble être associée à une moindre prévalence de burn-out parental. Ce qui serait logique dans le sens où les relations parents-enfants seraient chargées de moins de tensions et de plus de coopération. Pouvez-vous, de même que pour le point précédent, m’indiquer précisément dans quelles études vous avez identifié cette relation entre « souffrance parentale » et « parentalité positive » ?
J’ai la sensation que nous sommes là dans un biais d’échantillonnage, comme c’est le cas pour le HPI. Les cliniciens rencontrent des parents qui se sentent désarmés avec leurs enfants et qui pratiquent (ou tentent de pratiquer) la parentalité positive ; tout comme ils rencontrent des enfants en souffrance qui ont un HPI. Dès lors, ils font le raccourci, un lien de cause à effet entre « parentalité positive » et « souffrance parentale » et entre « HPI » et « souffrance de l’enfant ». Comme si la parentalité positive causait de la souffrance chez le parent, au même titre que le HPI cause de la souffrance chez l’enfant. Mais que dire des autres familles, celles qui ne font pas la démarche d’aller chez le psychologue, celles qui « vont bien » ? Il y a fort à parier, si l’on en croit les recherches sur la question, qu’une majorité des familles qui pratiquent la parentalité positive ne se portent pas plus mal que la moyenne, tout comme une bonne partie des enfants qui ont un HPI n’ont pas plus de trouble anxieux ou dépressif que la moyenne.
De mon côté, je rencontre les familles en crèche, en atelier organisé par la PMI et en conférence. Je peux vous dire, avec un regard très subjectif il est vrai, que les familles que je rencontre et qui n’auraient pas pris l’initiative d’aller voir un psychologue à l’extérieur, se portent bien. Pour la plupart, je les sens en difficulté dans leur parentalité face aux émotions et aux comportements de leur enfant, car éduquer un enfant est une tâche complexe et énergivore, mais je ne les sens pas spécifiquement en difficulté « à cause » de l’éducation positive.
Ma clinique est différente de la vôtre, et mon point de vue est différent du vôtre. C’est la raison pour laquelle le recours aux études nous est essentiel, cela nous permet de gagner en objectivité.
Néanmoins, si vous me présentez des recherches qui mettent clairement en évidence que les souffrances parentales actuelles résultent significativement de l’éducation non-violente/ positive et/ ou que les parents qui pratiquent l’éducation positive sont plus en souffrance que la moyenne des parents, alors je serai prête à nuancer mon point de vue, avec plaisir.
Chaleureusement,
Héloïse Junier
PS : je vous ai adressé une invitation sur LinkedIn, pensez-vous y répondre favorablement ? J’ai vu que vous commentiez mes publications sur les réseaux et je me disais qu’il pouvait être intéressant d’en discuter de vive voix.
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Bonjour,
Les travaux de Isabelle Roskam et Moira Mikolajczak indiquent que la pression sur la parentalite vécue aujourd’hui par les parents est un facteur du burn out (évidemment pas le seul). On ne peut nier que la parentalite positive telle qu’elle est souvent proposée est un idéal inaccessible.
De votre côté vous affirmez que la crèche ne devrait pas être un mode de garde avant 12 à 18 mois, cependant aucune ressource scientifique ne fait consensus non plus sur ce sujet. De même que vous avez affirmé par exemple qu’un enfant ne sécrète pas de cortisol avec un doudou alors que c’est faux.
Par ailleurs, fait de révéler l’identité d’une personne sur Internet ainsi que des informations personnelles la concernant, est désormais puni pénalement, selon l’article 223-1-1 du Code pénal.
Cordialement.
Sophie
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Merci Sophie,
j’ai adressé un mail à Mr Ramus afin qu’il supprime ce commentaire.
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Bonjour Mme Junier,
Vous n’avez pas idée à quel point l’éducation positive et bienveillante (et/ou la façon dont est véhiculée) m’a plongée dans un bain d’angoisse et de culpabilité les premières années de mes enfants. Vous répondiez à une personne, Léonie je crois : où, quoi, qui, quand, comment ? Et bien, moi parmi tant d’autres, suis tombée dans la panneau. Le tableau est clair : je vis une grossesse simple et calme, le bébé arrive et son lot d’épuisement et d’interrogations « normal » (pas de dépression ni rien de grave donc j’imagine les ravages en plus chez d’autres femmes en dépression ou autre) et comme tous nouveaux parents, je tombe via instagram (outil facile dans ce contexte de manque de temps et d’épuisement) sur les préceptes de l’éducation positive et bienveillante. Je me revois pétrifiée face aux cris de mon bébé dans son lit que je laissais quelques minutes pour souffler en me demandant si les dommages du cortisol seraient irrémédiables – j’étais à ce moment-là la mère qui avait secoué son bébé. Heureusement mon mari temporisait dans ces cas-là et je me disais mais non, ça va aller, il n’est pas « maltraité », ce n’est pas une « VEO ». Je me revois encore expliquer comme un bon petit soldat à mon mari : tu sais un bébé ne comprend pas le non et la négation et on se creusait la tête pour trouver les bonnes formules positives – si vous avez essayé c’est très très compliqué surtout sur le vif quand une situation inédite se présente. Je me revois aussi m’énerver face à mon entourage qui essayait un peu parfois de proposer d’autre solutions au portage qui ne fonctionnait pas, face à l’allaitement et au cododo qui m’épuisaient littéralement, face à mon angoisse de traumatiser mon bébé en le mettant à la crèche à 6 mois et non pas 12 ou 18 (oui parce que dans la vie, c’est compliquée on n’a pas tjrs le choix de tout), et tout ça parce que cela ne respectait pas les fameux préceptes du maternage proximal et je ne sais quelles injonctions vues et glanées partout sur instagram des filliozat et gueguen et autres gourous et coachs parentaux. Au fur et à mesure des années qui se sont passées, du recul, de la sortie petit à petit du brouillard de la fatigue et de l’épuisement d’avoir des petits enfants rapprochés (normal j’entends), j’ai commencé à comprendre que tout cela était un énorme mensonge et du gros bullshit culpabilisateur, inefficace. Je dirais même que ces préceptes sont dangereux. Ils menacent la santé mentale des jeunes parentales les plongeant dans un univers absurde, déconnecté de la réalité de ce qu’ils vivent au quotidien, loin de la moindre notion de bon sens. Je ne parle pas ici du fait que j’aurais pu vouloir revenir à la méthode de nos parents ni à un quelconque rigorisme mais juste du bon sens et des conseils d’éducation que l’on devinerait tous intuitivement parce qu’ont sent que ça marche, que l’enfant adhère et que ça ne traumatisme évidemment pas. J’ai pour ma part eu une mère très maternante, douce et que j’admire bcp, qui nous a très bien élevés, avec beaucoup de présence, de bon sens et de paroles et de discussions passionnantes d’enfant. Et bien sûr qu’elle nous disait non, bien sûr qu’elle nous punissait quand il le fallait. Tout simplement, avec douceur et bon sens. Avec câlins et amour.
Alors là-dessus, Caroline Goldman est apparue sur les réseaux en mode cavale, mais bon dieu heureusement ! Elle en a sauvé plus d’un des parents ! Et j’ajoute des enfants ! Je reste perplexe sur certains de ses concepts pyschanalytiques (je vois à quel ça hystérise les gens, c’est drôle à voir), je reste perplexe sur le TDAH et autres, mais bon sang elle dit les choses les plus simples que l’on sait tous au fond, de la douceur au quotidien et de la fermeté quand il le faut. Et elle a tellement raison de dénoncer les dérives des coachs parentaux en sommeil, en éducation, qui font un business scandaleux. Bref, c’est mon point vue, et je vois qu’il est très partagé et heureusement !
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Merci Franck pour cet article salutaire qu’on va pouvoir largement diffuser,
un petit point de complément :
On voit parfois opposer le time-in au temps à l’écart. L’idée du time-in est de nommer les émotions de l’enfant durant le moment d’opposition, puis d’attendre le retour au calme pour prendre un moment pour discuter avec lui du problème et chercher ensemble des solutions. Il n’y a pas d’opposition de fond entre time-in et temps à l’écart, qui peuvent s’envisager dans un modèle de réponse graduelle. D’une manière générale, les interventions qui intègrent le temps mort insistent également sur le fait de nommer les émotions de l’enfant et de l’aider dans la résolution des situations-problèmes. On peut ainsi tout à fait répondre dans un premier temps aux comportements d’opposition de l’enfant en prenant un moment d’écoute avec lui. Pour certains enfants, cette approche fonctionnera, mais pour d’autres, cela ne sera pas le cas, en particulier parce que proposer un tel moment de partage octroie une attention supplémentaire à l’enfant suite aux comportements d’opposition, et peut donc en réalité renforcer ces derniers. Souvent, lorsque des familles viennent consulter pour des problèmes de comportement, c’est qu’elles ont déjà essayé des approches similaires au time-in, et ces approches n’ont pas fonctionné. Dans le cas d’enfants au tempérament plus difficile, une approche intégrant des techniques comme le temps mort s’avérera alors plus efficace.
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Merci pour ce complément!
De ce que j’ai pu lire, les moments nécessaires de debriefing et d’explicitation des émotions et des comportements étaient plutôt recommandés à distance des comportements-problèmes (ex: plus tard dans un contexte apaisé), de manière justement à éviter de les renforcer par inadvertance.
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Merci pour cet article nuancé qui fait du bien à lire. En effet, avec d’un côté les ayatollah de l’éducation positive qui culpabilisent les parents et qui ont détourné les bonnes intentions initiales de cette méthode, et de l’autre les rigoristes, même si je ne met pas tout à fait madame Goldman dans cette catégorie, et sans compter les grands-parents qui ont forcément la bonne méthode, les parents d’aujourd’hui sont perdus en terme d’éducation.
Je conseillerais votre série de vidéos pour les enseignants à tous les parents !
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Merci infiniment pour cette médiation entre les deux camps.
J’ai adapté à la France le programme Strengthening Family Program, (devenu Programme de Soutien aux Familles et à la Parentalité), dont la version française a été validée par Santé publique France. Il déploie tout un processus d’accompagnement des parents (et des enfants) vers une relation apaisée, passant par l’attention positive/la communication/les encouragements/l’augmentation du temps passé avec l’enfant/la gestion des émotions/pour arriver aux recommandations sur la discipline positive, le time-in ou time-out, les exercices constructifs, les sanctions logiques.
C’est un programme de droit commun, dont le protocole d’implantation a été longuement défini et comprend une importante formation des animateurs.
Au plaisir de vous présenter le programme
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Bonjour Corinne,
J’aimerais en savoir plus sur votre programme. Pourriez vous me recommander des sources ?
Je vous remercie,
Léonie
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Bonjour Léonie,
vous pouvez vous rendre sur la plateforme https://clefsparentalite-psfp.com, qui donne un grand nombre d’informations sur le programme, son adaptation et ses résultats. PSFP est un programme équivalent à TRIPLE P; la différence est que PSFP a été adapté à la France, ce qui n’est pas le cas de TRIPLE P qui a seulement été traduit
Vous pouvez aussi me joindre directement sur mon mail roehrigsaoudi@wanadoo.fr pour d’autres questions
Bien cordialement
Corinne
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Merci pour cette suggestion, c’est ajouté!
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Merci infiniment Monsieur Ramus! PSFP manque de visibilité car il a aussi « pâti » des regards dubitatifs des psychanalystes et autres …
Je me permets d’utiliser ce canal pour vous signaler que je vous ai sollicité sur votre mail (franck.ramus@ens.psl.eu) pour venir exposer votre expertise sur l’éducation/le soutien à la parentalité au « Comité Boris Cyrulnik » récemment créé dans l’espoir d’y apaiser le climat délétère actuel entre les professionnels, par la mise en commun de lignes de force/pratiques consensuelles…
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Merci beaucoup pour cet article. Je viens ce matin de terminer le livre de C. GOLDMAN et mon conjoint celui de C. GUEGUEN. Enceinte de 7 mois et du haut de mon humble master en neurosciences j’en étais ressortie très insatisfaite et je n’arrivais plus à faire le tri. Votre analyse retranscrit très précisément mon malaise face aux degoulinures psychanalytiques mais aussi très sexistes, tout en apportant les sources qui me manquaient pour trancher, le tout grâce à une méthode scientifique qui sied beaucoup plus à ma concepetion des choses.
Je suis enseignante de SVT et je vais aller consulter votre MOOC avec curiosité.
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merci encore à toi franck
j’ai publié un livre sur l’oppotition de l’enfant il y a 20 ans dans lequel j’explique que le TO a pour but l’extinction d’un comportement mais il ne peut fonctionner que si les parents font en parallèle le renforcement du comportement attendu et c’est là toute la difficulté pour eux. Le TO n’a aucune visée punitive, mais juste de supprimer les avantages d’un comportement
Par ailleurs je préconise souvent aux parents d’utiliser le TO a des fins de calme pour eux. Lorsqu’ils sentent monter l’agacement et la colère et afin de ne pas avoir de gestes ou de mots douloureux pour l’enfant, ce sont eux qui quittent la pièce ou est l’enfant en lui signifiant qu’ils ne sont pas contents et vont se calmer. Autrement dit c’est une mise au calme pour tout le monde qui permettra ensuite de pouvoir expliquer à l’enfant les raisons de la colère et comment faire afin qu’une telle situation ne se reproduise plus. L’éducation positive doit s’expliquer dans un climat positif avec des parents qui ont retrouvé leur bienveillance et un enfant calmé plus enclin à l’écoute. L’éducation et la communication positive c’est prendre le temps de valoriser ce que fait l’enfant et le renforcer plutôt que de le perdre en critique non constructive. c’est aussi ce que j’explique aux enseignants pour l’anedocte je leur demande de souligner en bleu sur les copies ce qu’ils attendaient de l’élève
Ces techniques nous les devons à Skinner, Magerotte et Barkley et il est bon de rappeler que l’on apprend mieux dans un climat positif que de ses erreurs alors merci encore à toi
Dr Gisèle George
Mon enfant s’oppose que dire que faire edition O.Jacob
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Merci pour la suggestion! C’est ajouté.
Ta remarque me fait aussi réaliser l’ambiguïté du mot punition, je vais ajouter une note explicative.
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Enfin enfin un article complet nuancé avec des sources et non culpabilisant pour les parents !
Merci merci milles merci pour cet article éclairant sur tellement d’aspects !
Est il de même pour les déclarations de gueguen et alvarez sur le fait que laisser pleurer un enfant en bas âge endommagerait le cerveau ? Ya t il des études sérieuses sur le sujet ? Merci
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Non il n’y a aucune étude montrant que les pleurs du bébé endommagent son cerveau.
Il existe bien des situations (par exemple l’endormissement) où intervenir immédiatement dès que le bébé pleure renforce le comportement de pleurer et va donc aggraver le problème. Il est donc tout à fait recommandé de ne pas se précipiter et d’attendre un peu que le bébé se calme tout seul.
Bien entendu il faut être sûr qu’il n’est pas en danger et qu’il n’a pas d’autre bonne raison de pleurer (douleurs). Et rester dans des limites de durée raisonnables (que je ne saurais pas définir au pied levé mais il y a sans doute des travaux là-dessus et des recommandations).
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Quand je vois ce que les masques et confinements ont cree de torture physique et psychologique dans les populations, tout particulierement les enfants, je ne peux m’empecher de penser qu’il existe , chez certains, un agenda totalitaire, tortionnaire et nefaste.
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Avez-vous envisagé une tribune dans Le Monde ? Un psychanalyste en a publié une aujourd’hui https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/05/education-la-methode-du-time-out-permet-d-expliquer-a-l-enfant-qu-il-est-soumis-a-certaines-regles-comme-nous-le-sommes-tous_6164225_3232.html
Le débat actuel manque cruellement d’arguments scientifiques et vos arguments méritent d’être diffusés…
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J’ai déjà été repris par l’Express, Marianne, et bientôt Heidi.News. Le Monde est irrécupérable et le temps que je peux consacrer aux médias est limité.
Mais une tribune de professionnels s’opposant au discours de Caroline Goldman est en préparation.
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Voici la tribune dans le Monde que j’évoquais: https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/23/le-recours-a-une-education-repressive-est-defavorable-au-developpement-de-l-enfant_6166631_3232.html
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À toute fin utile sur le sujet, mon épisode de podcast avec le Dr Alan Kazdin :
https://papatriarcat.fr/2023/03/09/101-la-parentalite-basee-sur-les-preuves-dr-alan-kazdin-version-francaise/
Et sa transcription :
https://papatriarcat.fr/2023/03/10/transcription-101-la-parentalite-basee-sur-les-preuves-dr-alan-kazdin-version-francaise/
Belle journée
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Je ne comprends absolument pas où certains parents ont lu dans les livres de I. Filiozat ou de C. Gueguen ou encore de H. Junier qu’il ne fallait pas frustrer les enfants, qu’en tant que parents nous ne pouvions pas faire prévaloir nos propres limites (physiques, psychologiques) tout en restant bienveillant et éthique, il me semblait que tout l’objet de ces livres et d’autres encore (je pense à Gordon) étaient justement « comment faire »… Nous devons évidemment faire partie des familles où le recours à un psychologue au sujet du comportement de nos enfants ne se justifie aucunement. Nos enfants sont globalement très coopérants, respectueux des limites en général etc… Oui cela a été énormément de travail, a demandé et demande toujours un temps de présence important auprès d’eux et le recours à des ressources externes : déjà avoir été élevé soi même de manière bienveillante (très peu de punitions mais pas sans conflit), lectures de livres, choix d’activités familiales renforçant ces valeurs – comme aller aux Lieux d’Accueil Parents Enfants LAPE de la PMI, fréquentation de lieux d’accueil bienveillants (certains pros de crèches sont extrèmements bien formés avertis et soutenants), certains enseignants/école sont plus avancés sur ces questions là que d’autres ainsi que participation à des ateliers de parentalité. Oui je rencontre aussi des parents qui sont desemparés quand il s’agit de poser des limites à leur enfant. Certains passant même d’une certaine passivité/laxisme à la coercition/punition de manière violente… Ce n’est à mon avis aucunement la faute des « livres/discours sur la parentalité positive ». C’est la difficulté d’humains à accepter/vivre le conflit… Je n’irai pas affirmer que c’est le résultat d’une éducation coercitive telle que pronée pendant des années en France… (et dans d’autres pays du monde) mais je n’en pense pas moins. Et puis il faut avouer dès fois c’est pénible d’être « l’adulte » qui rappelle la réalité quand on trouve soi même cette réalité frustrante… Je prône donc plus d’accompagnement bienveillants pour les parents et moins de jugements à l’emporte pièce et de fausses solutions comme Caroline Goldman (et d’autres) nous envoient. Merci Monsieur Ramus de la qualité de vos articles dont celui là.
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