Franck Ramus et Nicolas Gauvrit
Version originale et intégrale d’un article paru dans La Recherche, Mars 2017, sous le titre « La légende noire des surdoués« .
Si l’on en croit ce qu’on lit dans les médias et dans les livres spécialisés, les surdoués sont les véritables damnés de la Terre: ils sont en échec scolaire, inadaptés, hypersensibles, anxieux, dépressifs, dyslexiques, et plus si affinités. Comment est-ce possible, alors que le sens commun suggèrerait au contraire que les enfants les plus intelligents ont les meilleures chances de réussite dans tous les domaines ? Dans cet article, nous allons montrer que la plupart de ces allégations, sinon toutes, sont des mythes sans fondement.
Pour commencer, il convient de préciser ce que l’on appelle un surdoué. Bien que de nombreuses définitions aient été proposées et débattues, la définition la plus courante et la seule qui fasse l’objet d’un certain consensus international dans la recherche scientifique sur l’intelligence est la suivante : sont surdouées les personnes qui ont une intelligence très supérieure à la population générale, c’est-à-dire en pratique qui ont un QI supérieur à 130, une condition vérifiée par environ 2% de la population. Chez l’enfant, le mot surdoué a pour synonymes « précoce » (qui traduit le fait qu’un enfant plus intelligent que la moyenne de son âge est en avance dans son développement intellectuel) et « à haut potentiel » (qui met l’accent sur le fait que l’intelligence de l’enfant prédit, dans une certaine mesure, sa réussite future). Notons que le mot même de « surdoué » induit l’idée d’un excès d’intelligence, donc d’un problème. En anglais le terme équivalent pour cet usage est simplement gifted (doué), qui n’a pas du tout la même connotation.
D’autres définitions possibles existent, comme celles ajoutant au critère de QI élevé des critères positifs (comme la créativité) ou négatifs (par exemple être en difficulté). Ces définitions ont l’inconvénient de biaiser d’emblée les caractéristiques des surdoués, chacune à sa manière et sans qu’aucune d’elle ne fasse l’objet d’un consensus. C’est pour sa plus grande objectivité et sa neutralité que la définition basée strictement sur le QI est généralement considérée comme la plus valide[1].
Les surdoués étant définis, quels sont donc les idées les plus répandues les concernant ?
Les mythes les plus fréquents
Première thèse répétée à l’envi : les enfants surdoués auraient un mode de pensée qualitativement différent de celui des enfants ordinaires. Plus précisément, le raisonnement des personnes normales est souvent décrit par ceux qui diffusent cette conjecture comme « linéaire » ou « séquentiel », allant d’une idée à l’autre dans un enchaînement unidirectionnel. À l’inverse, les enfants surdoués auraient une pensée « en arborescence », où chaque idée donne naissance à plusieurs autres qui, à leur tour, engendrent une multitude de concepts. Ainsi, disent les tenants de cette hypothèse, lors de la résolution d’un problème mathématique, l’élève moyen avance pas à pas de l’énoncé à la solution, avançant droit vers son but. Au contraire, les enfants surdoués exploreraient de nombreuses pistes simultanément, créant une « arborescence » d’idées parfois trop touffue pour être gérée.
Une conséquence prévisible d’un mode de pensée radicalement différent des enfants surdoués serait l’échec ou la difficulté scolaire. Si les petits précoces pensent de manière singulière, disent beaucoup de ceux qui s’expriment dans les médias sur la précocité, l’enseignement courant ne saurait leur convenir, leur don les plaçant ainsi en danger. Paradoxalement, trop d’intelligence provoquerait des problèmes scolaires et les enfants les plus prometteurs se retrouveraient ainsi souvent exclus du système éducatif. C’est là sans doute l’un des mythes qui a le mieux essaimé et qui résiste le mieux à une contradiction pourtant bien étayée comme on le verra plus bas. Il a souvent été affirmé qu’un tiers des élèves surdoués seraient en échec scolaire, un autre tiers en réussite et le troisième tiers dans la moyenne. Chiffres simples et frappants, ils ont été repris sans aucune vérification par de nombreux médias et « experts » du haut potentiel. La rumeur a même tellement bien pris qu’elle est non seulement reprise sur des sites dits « d’information » sur la précocité et dans des magazines réputés[2], mais également sur le portail EDUSCOL de l’Éducation Nationale jusque très récemment. Dans la surenchère médiatique autour de la précocité intellectuelle, certains vont même jusqu’à annoncer 50, voire 70 % d’échec scolaire chez les surdoués (cf. notre florilège en Annexe)…
Une enquête récente[3] fait apparaître une autre idée répandue, selon laquelle les surdoués sont souvent émotionnellement instables. On les imagine hypersensibles, anxieux, dépressifs… Cette idée est aussi répandue que peu solidement établie. A priori, deux hypothèses seraient raisonnables. L’une consiste à penser que les surdoués, grâce à leur intelligence, sont capables de mieux gérer leurs émotions et développent des compétences socio-émotionnelles les rendant plus heureux et mieux adaptés, réduisant notamment l’anxiété. L’autre est que, conséquence du décalage avec leurs pairs, ils sont socialement inadaptés, ce qui peut entraîner plus d’anxiété et de mal-être. Si ces spéculations sont a priori logiques, seule l’étude des faits pourra au final nous renseigner sur la réalité de manière fiable, et certainement pas des supputations, aussi sophistiquées fussent-elles.
Un dernier mythe courant est celui selon lequel les enfants surdoués seraient plus sujets aux troubles des apprentissages, au trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité, ou encore aux troubles autistiques. S’il est vrai que ces troubles ne sont pas incompatibles avec une intelligence supérieure, c’est tout autre chose d’affirmer qu’ils sont plus fréquents chez ces enfants que dans le reste de la population. Là encore, aucune donnée épidémiologique n’est jamais fournie à l’appui des affirmations. On voit donc que le discours médiatique et réputé expert sur les surdoués tend à propager globalement l’idée paradoxale selon laquelle la précocité intellectuelle serait une terrible maladie.
D’où viennent ces mythes ?
L’idée que les enfants surdoués sont émotionnellement instables, souvent dyslexiques ou dyspraxiques, statistiquement plus malheureux que les autres, provient sans doute d’une hypothèse défendue à la fin du 19ème siècle par Cesare Lombroso qui prétendait avoir mis à jour un lien entre folie et génie dans son ouvrage Genio e follia (1877). Aucun fait tangible n’est venu étayer cette intuition, mais l’idée était séduisante et fut reprise par de nombreux auteurs. Le génie s’accompagnerait généralement de folie, l’intelligence de désespoir.
Dans certains cas, les mythes sont de grossières exagérations de faits réels bien documentés. Par exemple, dans certains tests de créativité, on demande aux participants de donner le plus d’idées possibles à partir d’un point de départ unique (il peut s’agir de finir un dessin de plusieurs manières possible à partir d’une ébauche minimaliste, ou de donner des mots reliés à un concept de départ). À ces épreuves, les surdoués ont statistiquement de meilleurs résultats que la moyenne. Ainsi, une même idée peut mener chez eux à un peu plus de concepts reliés. Ce résultat est peut-être à l’origine de l’idée que les surdoués ont une pensée « en arborescence » à l’opposé des autres enfants.
Qu’une idée naisse est une chose, qu’elle se répande et se trouve défendue bec et ongles par ses adeptes en est une autre. La diffusion spectaculaire de la « légende noire » de la précocité se fait par différents biais, par des acteurs souvent considérés comme les meilleurs experts de la question, alors même qu’ils ne citent jamais aucune étude scientifique à l’appui de leur propos, et qu’ils n’ont visiblement pas connaissance des données publiées sur le sujet.
En première ligne se trouvent des psychologues praticiens qui côtoient au quotidien des enfants surdoués et « observent » chez eux un ensemble de difficultés scolaires, émotionnelles et cognitives – quoique tous les psychologues ne sont pas d’accord avec cette « observation de terrain »[4]. Ils sont relayés par des associations de parents d’enfants précoces ou d’adultes « surdoués » ayant effectivement des difficultés et qui cherchent auprès des praticiens du réconfort par l’assurance que leurs problèmes proviennent d’une trop grande intelligence. Il s’établit entre les psychologues défendant la thèse que l’intelligence supérieure est une calamité et les associations une symbiose, les dernières servant de marchepied aux premiers dans l’accès aux médias. Ceux qui cherchent à établir la vérité et luttent contre les mythes sont, comme dans d’autres domaines, moins motivés et moins entendus que les alarmistes dans ce « marché cognitif » déséquilibré décrit par Gérald Bronner.
Alors que la voix des surdoués et de leurs parents était il y a 40 ans à peine audible, les associations se sont mobilisées, ont développé une compétence de communication et ont ainsi réussi, avec l’aide des psychologues praticiens qui les suivent, à être considérés comme les experts incontournables de la question du haut potentiel, à la fois dans les médias et auprès du gouvernement. La victimisation des surdoués passe particulièrement bien auprès des grands médias, qui ont horreur des récits scientifiques en demi-teinte et des thèses modérées. Que les surdoués soient décrits comme les damnés de la terre, souffrant de troubles variés, instables et rejetés, convient bien mieux à leur format. Quant au gouvernement, il se fie en grande partie à la force de communication des associations et aux grands médias pour savoir qui est expert[5], ce qui le conduit quelquefois à se rallier sans esprit critique à certains fantasmes.
Un problème majeur: le biais d’échantillonnage
Le point commun qu’ont la plupart des sources des mythes sur les surdoués est qu’elles ne connaissent pas l’ensemble des surdoués, elles n’en voient même pas un échantillon représentatif, elles en voient au contraire un échantillon extrêmement biaisé: c’est ce qu’on appelle le biais d’échantillonnage.
Les psys
En effet, qui va consulter un psychologue ou un psychiatre ? Les gens qui ont des problèmes (qu’il s’agisse d’un véritable trouble psychologique ou d’une simple difficulté qui justifie une consultation). Bien souvent, afin de mieux évaluer la situation de la personne, et éventuellement d’établir un diagnostic, ces professionnels vont faire passer un test de QI. À cette occasion, il arrive que le score obtenu dépasse 130. Dans ce cas, le professionnel est en présence d’une personne à la fois surdouée et qui a un problème. Du point de vue du professionnel, tous les surdoués qu’il voit ont une difficulté qui justifie une consultation. Difficile de ne pas en retirer l’impression que les surdoués ont souvent des problèmes. Et pourtant, il s’agit là d’une erreur de raisonnement. Rien dans la pratique clinique de ces professionnels ne peut leur permettre d’évaluer rigoureusement si les surdoués ont plus souvent des problèmes que le reste de la population. En effet, cela nécessiterait de comparer la prévalence des problèmes entre les surdoués et la population générale. Faire un tel calcul implique de voir un échantillon représentatif de la population générale, et pas seulement les personnes qui consultent un psy.
Une objection possible est que certains enfants consultent un psychologue, non à cause d’un trouble psychologique, mais simplement parce qu’il y a suspicion que l’enfant soit surdoué, et qu’un test de QI est exigé pour envisager de lui faire sauter une classe. Pourtant, même cet échantillon est biaisé. Tous les enfants surdoués ne sautent pas de classe. Certains enfants manifestent leur précocité intellectuelle par l’ennui en classe, le désintérêt pour les enfants de leur âge, et parfois par des comportements perturbateurs. Ceux-là sont donc plus facilement repérés et le saut de classe peut sembler une solution naturelle au problème qu’ils posent. Ils n’ont pas nécessairement un trouble psychologique, mais leur décalage pose un problème qui va aboutir à un test de QI et au constat que le problème est associé à un QI élevé. À côté de cela, d’autres enfants surdoués, peut-être dans la même classe, sont simplement les meilleurs élèves de leur classe, sont contents de travailler plus vite que les autres et de pouvoir lire ensuite, et s’entendent bien avec leurs camarades. Ceux-là, qui ne posent aucun problème visible, sont évidemment bien moins susceptibles d’être proposés pour un saut de classe, et donc sont moins susceptibles d’avoir l’opportunité de passer un test de QI. Les psychologues ne les verront jamais et ne pourront pas en tenir compte dans leurs statistiques subjectives.
Les associations
Quels parents éprouvent le besoin de créer ou de rejoindre une association de familles d’enfants surdoués ? Principalement ceux dont l’enfant surdoué pose un problème (véritable trouble ou simple décalage scolaire), et qui espèrent trouver une aide en rencontrant des gens qui ont le même type de problème. Quels adultes rejoignent une association d’adultes surdoués ? À nouveau, majoritairement les adultes qui, au lieu de réussir brillamment comme on leur avait peut-être prédit, se trouvent en situation d’échec ou d’insatisfaction d’une manière ou d’une autre, et qui espèrent donc trouver de l’aide, un soutien, un partage d’expériences, avec des personnes qui leur ressemblent. Les membres de ces associations, ne voyant quasiment que des surdoués à problèmes, en concluent naturellement qu’être surdoué est un problème, ou est associé à des problèmes. Là encore, le biais d’échantillonnage est flagrant.
Les surdoués ordinaires
Il est important de réaliser que, dans un pays comme la France où les tests de QI ne sont pas administrés de manière systématique à toute la population, et où leur usage est réservé aux psychologues diplômés, la plupart des gens ne passeront jamais un test de QI de leur vie, et ne connaîtront donc jamais leur score, y compris s’il est supérieur à 130. Par conséquent, la plupart des surdoués n’ont jamais passé un test de QI, et sont donc des surdoués qui s’ignorent. Ce sont les surdoués « ordinaires »[6], ceux qui généralement réussissent brillamment scolairement et professionnellement, et qui, s’ils font parler d’eux, ne le font jamais en tant que surdoués puisqu’ils n’ont jamais passé de test et n’ont jamais été identifiés comme tels. Ceux-là sont ignorés des psys, des associations, des sites internet, des livres spécialisés et du discours médiatique sur les surdoués.
Bien entendu, le fait d’être surdoué ne vaccine pas contre les problèmes. On peut être surdoué et inadapté à son niveau de classe, surdoué et anxieux, surdoué et autiste, surdoué et dyslexique, et même surdoué et en échec scolaire… Il ne s’agit pas de nier que de telles situations existent, ni la souffrance des personnes concernées. Ce que nous avons argumenté jusqu’à présent, c’est simplement qu’il n’y a aucune raison de croire ceux qui disent que les surdoués ont ces problèmes ou caractéristiques plus souvent que la population générale. Mais qu’en est-il vraiment ?
Les faits
Pour répondre correctement à la question, il faut d’une part avoir des données à la fois sur le QI et sur les caractéristiques réputées associées aux surdoués, et d’autre part il faut disposer de ces données sur une population représentative. Ces conditions ont été réunies dans plusieurs cohortes et études épidémiologiques menées dans différents pays, au moins pour certains facteurs.
La notion de « pensée en arborescence » fait les choux gras des revues et des livres grand public, mais est inconnue du monde scientifique. S’il existe bien une notion de « pensée divergente » en psychologie, évoquant celle de pensée en arborescence, elle en diffère en un point essentiel : la pensée divergente n’est pas un mode de pensée spécifique, mais une des composantes du raisonnement normal. L’idée que les élèves ordinaires raisonnent sans bifurquer de manière « linéaire » est fausse, tout comme est fausse l’hypothèse que les enfants surdoués produisent un foisonnement d’idées incontrôlable et qualitativement différent de ce que font leurs pairs. En revanche, il est vrai que les enfants à haut QI obtiennent en moyenne de meilleurs scores dans les épreuves de pensée divergente où il faut faire preuve d’imagination et trouver de nombreuses idées à partir d’un point de départ unique (par exemple, trouver le plus d’utilisations possibles d’un objet, ou le plus de manières possibles de terminer un dessin à peine commencé). Bien que cela rappelle évidemment l’idée de « pensée en arborescence » opposée à la « pensée linéaire », il ne s’agit pas ici d’une différence qualitative, mais quantitative. Les enfants au QI moyen fonctionnent de la même manière que ceux ayant un QI plus élevé. Ils ont eux aussi de nombreuses idées à partir d’un point de départ unique… ils ont simplement, en moyenne, un peu moins d’idées[7]. L’opposition entre une pensée linéaire et une pensée en arborescence n’est pas appuyée à notre connaissance par des études scientifiques.
Autre exemple encore plus frappant : des personnes reconnues dans le grand public comme experts de la précocité répètent encore aujourd’hui que les surdoués sont en moyenne plus anxieux que les autres enfants. Or il existe au moins 14 études effectuées dans différents pays (France, USA, Canada, Israël, Pologne, Lettonie) et deux méta-analyses[8] aboutissant toutes à la même conclusion : les enfants précoces ne sont pas plus anxieux que les autres en moyenne. Bien que les preuves soient moins solides, ils semblent ne pas être plus dépressifs ou stressés que les autres non plus.
La question à laquelle il est sans doute possible de répondre avec le plus haut degré de certitude est celle de savoir si les surdoués sont souvent en échec scolaire. En effet, depuis que les tests d’intelligence ont été inventés il y a plus d’un siècle, les psychologues se sont évertués à tester dans quelle mesure les scores de QI prédisaient divers aspects de la vie de l’individu : la réussite scolaire[9] bien sûr (puisque les tests de QI ont été conçus dans le but de la prédire), mais également le revenu[10], la satisfaction de l’employeur[11] et même la santé[12] ou l’espérance de vie[13]. Dans tous les cas, des corrélations ont été trouvées, et dans tous les cas, elles sont positives. Autrement dit, plus les enfants ont des QI élevés, et mieux ils réussissent scolairement, plus ils atteignent un niveau de diplôme élevé, plus ils obtiennent des revenus élevés, plus satisfait est leur employeur, meilleure est leur santé et plus longue est leur espérance de vie.
Une dernière objection que l’on pourrait faire à ces études est que, même si la relation entre QI et réussite scolaire (ou autre) est globalement positive, il se pourrait que ce soit vrai sur la majeure partie de la distribution des scores de QI, mais que malgré tout la relation s’inverse au-delà d’un certain seuil de QI, dû aux particularités des individus surdoués. Las, cette hypothèse s’est révélée fausse également. De nombreuses études internationales s’étalant sur plusieurs décennies montrent sans ambiguïté que l’effet positif du QI est avéré à tous les niveaux de QI, et ne s’inverse pas[14]. Nous illustrerons cela par des données françaises récentes. La Figure 1 montre les résultats au brevet des collèges d’environ 16000 élèves français (Panel 2007 de la DEPP), en fonction de leur score de QI mesuré en début de 3ème. La relation est manifestement croissante et ne s’inverse pas, même aux QI les plus élevés. De fait, si l’on examine spécifiquement les élèves qui ont un QI supérieur à 130 (à droite de la ligne grise verticale), on observe que tous sauf un ont une note au brevet supérieure ou égale à 10. Autrement dit, aucun des surdoués de cette cohorte n’est véritablement en échec scolaire. Au contraire, ils ont presque tous de bons résultats. On peut donc dire sans risque de se tromper que, même si le QI n’est pas le seul déterminant de la réussite scolaire et s’il peut bien sûr exister des surdoués en échec scolaire, l’idée selon laquelle les surdoués sont de manière générale souvent en échec scolaire est un mythe sans aucun fondement. (cf. également l’analyse supplémentaire en Addendum)
Conclusion
De nombreux mythes sur la précocité sont colportés, dont le trait commun est de faire des « surdoués » des victimes et de la précocité une pathologie. Ces légendes noires de la précocité intellectuelle sont diffusées par beaucoup de personnes de bonne foi qui côtoient des surdoués ayant de véritables difficultés. Il ne s’agit pas en effet de prétendre que la précocité immunise contre les problèmes : il existe des surdoués dépressifs, anxieux ou perdant pied à l’école. Lorsqu’une personne est surdouée et souffre d’une difficulté psychologique, il est important de lui venir en aide, mais il ne faut pourtant pas en déduire que la précocité est nécessairement la cause de ses difficultés.
D’autres personnes semblent vouloir répandre l’idée que les surdoués sont des personnes à risque pour des raisons politiques. En clair, c’est en faisant passer la précocité pour un handicap qu’ils espèrent obtenir de l’Éducation Nationale des aménagements pédagogiques pour les enfants précoces. L’objectif est peut-être louable : il est vrai que certains enfants précoces peuvent être considérés comme ayant des « besoins éducatifs particuliers » et bénéficieraient peut-être d’un enseignement qui leur soit mieux adapté. Si l’on considère que le but de l’école est d’amener chacun à la pleine expression de son potentiel, il peut paraître légitime de prévoir pour les enfants les plus intelligents (au sens du QI) un enseignement un peu différent de celui qui convient aux autres.
Pourtant, même si l’objectif peut être louable, la méthode consistant à exagérer le problème et à répandre des mythes n’est ni défendable, ni efficace. Aujourd’hui, l’Éducation Nationale n’envisage d’aménagements que pour les enfants précoces ayant de réelles difficultés : ce n’est pas ce que souhaitaient les associations, mais c’est la réaction normale face à la confusion entretenue entre précocité et difficulté scolaire.
Addendum
Certains croyants dans l’échec scolaire massif des surdoués ont objecté que, si l’on ne voyait pas de surdoués avec de mauvais résultats au brevet des collèges sur notre graphique, c’est sans doute parce qu’ils sont tellement en échec scolaire qu’ils sortent du système scolaire général avant même d’arriver au brevet !
Qu’à cela ne tienne, cette hypothèse est parfaitement testable avec ces mêmes données du Panel 2007 de la DEPP. En effet, ces enfants ont été suivis de la 6ème à la 3ème, et ont passé le test de QI à la fois en 6ème et en 3ème. On peut donc 1) déterminer lesquels étaient surdoués en 6ème; 2) vérifier s’ils sont surreprésentés parmi ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet des collèges. Bien sûr, ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet ne sont pas nécessairement en échec: ils peuvent être partis à l’étranger, avoir été malades le jour de l’examen, etc. Néanmoins, les élèves orientés ou déscolarisés sont nécessairement inclus parmi ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet. Enfin, le fait de baser l’analyse sur les QI mesurés en 6ème garantit que tous les surdoués sont détectés, étant donné que seule une minuscule fraction d’enfant lourdement handicapés n’entre pas en 6ème.
Résultats
Sur 34581 élèves du panel 2007 de la DEPP pour lesquels nous avons les scores de QI en 6ème, 405 (1.16%) avaient un score dépassant 130, et pouvaient donc être considérés comme surdoués. Par ailleurs, nous n’avons pas les résultats au brevet pour 4725 d’entre eux (13.5%). Crucialement, parmi les 29856 qui ont passé le brevet, 386 (1.28%) étaient surdoués. Mais parmi les 4725 qui n’ont pas passé le brevet, seuls 19 (0.4%) étaient surdoués. Autrement dit, les surdoués ne sont pas surreprésentés, ils sont au contraire sous-représentés parmi ceux qui n’ont pas passé le brevet et qui ne sont donc pas visibles sur notre graphe ci-dessus.
Une autre manière de regarder les mêmes données est de comparer les distributions des scores de QI entre les élèves ayant passé le brevet des collèges et les élèves dont les résultats du brevet sont absents (Figure 2). Comme on pourrait s’y attendre, les élèves dont les résultats au brevet sont absents ont des QI inférieurs en moyenne aux élèves ayant passé le brevet.
Pour conclure, la Figure 1 ne masque pas des élèves surdoués qui seraient tellement en échec scolaire qu’ils n’auraient pas passé le brevet. Bien au contraire, il n’y a quasiment aucun surdoué parmi les élèves dont les résultats au brevet sont manquants.
Addendum du 2/07/2019
Pour information, les résultats mentionnés dans cet article sont maintenant publiés dans une bonne revue internationale de psychologie et sont intégralement accessibles ici: http://www.lscp.net/persons/ramus/docs/INTELL18B.pdf
Une synthèse traduite en français est maintenant disponible ici.
L’étude porte sur un échantillon représentatif de 30 000 collégiens français. Nous trouvons que les élèves ayant un QI>130 en 6ème ont le devenir suivant en 3ème et au-delà:
– Note au brevet supérieure de 2,6 points aux autres (en moyenne).
– Seulement 1,66% ont une note inférieure à 10 au brevet (contre 15,55% des autres).
– 89,5% continuent en lycée général ou technologique (contre 61,8% des autres).
– 82,9% passent en 1ère en voie générale (contre 63,4%).
A comparer avec l’affirmation suivante: « Il est établi que la moitié des Enfants Intellectuellement Précoces (EIP) présente des difficultés scolaires, tandis que le tiers d’entre eux n’atteindra pas le lycée » (O. Revol, 2006).
Dernier point, dans une nouvelle analyse de ces données dans laquelle nous analysons la prévalence de la dyslexie, nous trouvons que 0,15% des EIP en 6ème vérifient les critères diagnostiques (DSM5) de la dyslexie, contre 6,83% pour le reste de la population. Autrement: dit: les EIP ont 40 fois moins de risque d’être dyslexique que le reste de la population! (Analyse: Ava Guez, 2019).
Bref, être surdoué, quelle galère! 😀
Références
[1] Carman, C. A. (2013). Comparing Apples and Oranges Fifteen Years of Definitions of Giftedness in Research. Journal of Advanced Academics, 24(1), 52–70. https://doi.org/10.1177/1932202X12472602.
[2] L’intelligence en 20 questions, La recherche, Hors Série n°18, juin 2016.
[3] Baudson, T. G. (2016). The Mad Genius Stereotype: Still Alive and Well. Personality and Social Psychology, 368. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2016.00368
[4] Voir par exemple le blog http://planetesurdoues.fr ou l’article http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/08/26/les-enfants-du-xxie-siecle-sont-ils-tous-surdoues_4988481_4497916.html.
[5] Voir notamment : Ramus, F. (2014). Comprendre le système de publication scientifique. Science et Pseudo-Sciences, 308, 21–34. Disponible sur http://www.pseudo–sciences.org/spip.php?article2308.
[6] Gauvrit, N. (2014). Les surdoués ordinaires. Paris: PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE – PUF.
[7] Besancon, M. & Lubart, T. (2012). La créativité chez les enfants à haut potentiel. A.N.A.E., 119, 425-430.
[8] Martin, L. T., Burns, R. M., & Schonlau, M. (2010). Mental disorders among gifted and nongifted youth: A selected review of the epidemiologic literature. Gifted Child Quarterly, 54(1), 31-41. doi:10.1177/0016986209352684
Gauvrit, N. (2014) Précocité intellectuelle : Un champ de recherche miné. A.N.A.E., 132-133, 527-534.
[9] Deary, I. J., Strand, S., Smith, P., & Fernandes, C. (2007). Intelligence and educational achievement. Intelligence, 35(1), 13-21.
[10] Ceci, S. J., & Williams, W. M. (1997). Schooling, intelligence, and income. American Psychologist, 52(10), 1051.
[11] Ree, M. J., & Earles, J. A. (1992). Intelligence is the best predictor of job performance. Current directions in psychological science, 1(3), 86-89.
[12] Gottfredson, L. S., & Deary, I. J. (2004). Intelligence predicts health and longevity, but why?. Current Directions in Psychological Science, 13(1), 1-4.
[13] Deary, I. J., Batty, G. D., Pattie, A., & Gale, C. R. (2008). More intelligent, more dependable children live longer a 55-year longitudinal study of a representative sample of the Scottish nation. Psychological Science, 19(9), 874-880.
Deary, I. (2008). Why do intelligent people live longer?. Nature, 456(7219), 175-176.
[14] Mackintosh, N. J. (2011). IQ and human intelligence (2nd ed.). Oxford: Oxford University Press.
Annexe: Florilège
Le tableau ci-dessous est une liste non exhaustive d’affirmations non étayées sur les surdoués, pêchées dans différents médias. Ces informations ont été collectées notamment grâce à l’aide de Nadine Kirchgessner.
Malgré toutes les limites de l’exercice, celui-ci suggère que les mythes sur les surdoués émanent d’un nombre limité de sources, dont les allégations sont ensuite reprises en boucle sans aucune vérification ni esprit critique, voire amplifiées et déformées par les journalistes.
Cette liste sera, autant que possible, tenue à jour, grâce notamment à la vigilance de nos lecteurs. Nous vous invitons à nous signaler tout article ou toute émission pertinent, en commentaire de cet article, en précisant bien les citations contestables. Symétriquement, si certaines allégations apparaissant dans cette liste vous paraissent bien étayées, nous vous invitons à fournir en commentaire les références des études scientifiques correspondantes. En cas d’erreur de notre part, nous amenderons notre liste.
Dernière mise à jour: 19/11/2018.
Citation | Auteur de la citation | Média et lien | Date | Journaliste | ||||||||
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journaliste |
Pourquoi Docteur? | 24/04/20018 |
Barbara Azaïs |
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journaliste | Science & Vie |
18/01/2018 |
Adeline Colonat |
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journaliste | Aleteia | 10/12/2017 | Mathilde de Robien | ||||||||
D’après les études sur la dépression existentielle chez les surdoués de James T. Webb, celles du psychiatre Christophe Lançon ou encore de la neuropsychologue Laurence Vaivre-Douret:
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journaliste | Le courrier du sud | 22/10/2017 | Sarah Laou | ||||||||
Une des principales difficultés des surdoués est le contrôle et la gestion de l’arborescence de la pensée, c’est-à-dire la tendance à faire de nombreuses associations d’idées en même temps et ce à une vitesse très rapide. Il n’y a pas une pensée mais plusieurs en même temps, et ces mêmes pensées activent elles-mêmes d’autres pensées, images et sensations. Beaucoup sont d’ailleurs aussi synesthètes et mélangent certains sens: ils voient certains sons, entendent des flash lumineux, lisent des lettres en couleur sans pour autant être fous! Les connexions neuronales s’activent plus rapidement que la moyenne dans le cerveau des surdoués: plus vite que le temps nécessaire pour retranscrire les mots à l’écrit, ou encore tellement vite qu’il n’est pas possible aisément de retrouver les étapes de raisonnement ayant permis d’arriver à un certain résultat. | Alexandra Milazzo | Huffington Post | 28/10/2017 | |||||||||
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Sophie Lemonnier | Pourquoi docteur | 18/10/2017 | |||||||||
Paradoxalement, parce qu’elles sont sujettes à davantage d’anxiété, les personnalités surdouées ont donc besoin d’un cadre qui les reconnaisse | journaliste | Le Figaro | 14/10/2017 | |||||||||
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Magic maman | ||||||||||
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Psychologies | Octobre 2017 (mise à jour) | |||||||||
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Monique de Kermadec | Psychologies | Octobre 2017 | |||||||||
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Défi Média | 1/10/2017 | |||||||||
Surdoués, précoces… Non, ce ne sont pas des maux de riches, ils ont souvent des difficultés de communication | Journaliste | Nice-matin | 23/09/2017 | Nancy Cattan | ||||||||
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20minutes | 13/09/2017 | Oihana Gabriel | ||||||||
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journaliste | Nord Eclair | 23/08/2017 | Juliette de la Salle | ||||||||
A l’origine de ce mal-être présent chez bon nombre de surdoué, on retrouve en fait la difficulté à trouver sa place. Un surdoué, qu’il soit un homme, une femme ou un enfant, a tendance à rechercher dans ses relations une intensité, une profondeur de la relation que l’autre n’est pas toujours à même de donner. | Monique de Kermadec | Marie France | 28/07/2017 | Clara Clochemore | ||||||||
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Jeanne Siaud-Facchin | Pratique | 7/06/2017 | Louisa Bourgeois | ||||||||
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BFM TV | 30/05/2017 | Rozenn Le Saint | ||||||||
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France 3 Régions |
29/03/2017 |
Jean-Christophe Pain | ||||||||
Leur parcours est jalonné de difficultés et problèmes affectifs | journaliste | Radio Télévision Suisse | 29/03/2017 | |||||||||
Autre caractéristique des enfants à haut potentiel : ils sont souvent dotés d’une sensibilité exacerbée qui va généralement de pair avec une certaine anxiété | journaliste, Kathryn Esquer | Terrafemina | 22/03/2017 | Dorothée Louessard | ||||||||
les surdoués ont l’intuition des gens & des situations … ils perçoivent des signes que les autres ne perçoivent pas | Sophie Cote | Agoravox | 16/03/2017 | Mao-Tsé-Toung | ||||||||
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Olivier Revol et Jeanne Siaud-Facchin | Sciences Humaines | 9/03/2017 | |||||||||
Lorsque l’on est surdoué, la rencontre amoureuse est souvent biaisée par une forme de « prescience » | Alexandre | L’Express | 27/02/2017 | Leslie Rezzoug | ||||||||
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L’éveil de la Haute-Loire | 13/02/2017 | Céline Demars | ||||||||
Pour un quart d’entre eux, tout se passe bien. Ce sont les surdoués. Pour les trois quarts restant, c’est plus compliqué. Personnellement, je me bats pour que les 75 % qui rencontrent difficultés rejoignent les 25 % pour qui tout va bien. | Philippe Chamont | Midi Libre | 9/02/2017 | Alissandre Allemand | ||||||||
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Clément, lycéen et surdoué | L’étudiant | 8/02/2017 | Maria Poblete | ||||||||
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journaliste | 20minutes | 27/01/2017 | Oihana Gabriel | ||||||||
Les enfants surdoués : 70% sont en échec scolaire, un sur trois n’aura pas son bac | journaliste | Europe 1 (00 :15) | 19/01/2017 | Hélène Morna | ||||||||
10% des enfants standards souffrent de troubles Dys mais 30% des enfants à haut potentiel | Olivier Revol | Mag2lyon | Janvier 2017 | Lionel Favrot | ||||||||
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journaliste | Marie France | 18/11/2016 | Valérie Rodrigue | ||||||||
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France tv info France3 | 24/10/2016 | Rouzanne Avanissian et Luc Tazelmati | |||||||||
Deux sur trois sont en échec scolaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Parmi ces forts potentiels, s’il n’y a pas de prise en charge, un élève sur trois redouble, un sur cinq arrête avant le bac et seuls deux sur cinq dépassent bac + 2. Pire : le taux de suicide est trois fois supérieur chez les ados. | Journaliste | Le Parisien | 14/10/2016 | Sébastien Thomas | ||||||||
Leur taux de réussite au bac est même inférieur à la moyenne. | journaliste | La Montagne | 14/10/2016 | Alain Albinet | ||||||||
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Vousnousils.fr | 14/10/2016 | Fabien Soyez | |||||||||
Dotés d’un haut potentiel intellectuel (HPI) ils sont souvent handicapés par des troubles DYS, de l’attention, ou sujets à l’anxiété. | Anne Gramond | Midi libre | 19/09/2016 | Richard Boudes | ||||||||
Maladie jadis inconnue, la « précocité » gangrène désormais les familles, les écoles et les cabinets de psy. Ses symptômes les plus fréquents ? Une intolérance à la frustration, un rejet de l’autorité et un refus des apprentissages scolaires. | Journaliste | Le monde.fr | 26/08/2016 | Laure Mentzel | ||||||||
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C notre santé tv Pourquoi docteur ? | Juin 2016 | Dr Lemoine | |||||||||
Un tiers des enfants à haut potentiel intellectuel rencontrent des difficultés scolaires | Journaliste | Sudouest | 8/05/2016 | Isabelle Castéra | ||||||||
Doté d’une intelligence élevée, il s’ennuie à l’école. L’isolement social est fréquent : difficile d’échanger avec ses pairs. | Journaliste | Les échos | 5/05/2016 | Régine Turmeau | ||||||||
Être surdoué ce n’est pas être quantitativement plus intelligent que les autres mais fonctionner avec une forme d’intelligence qualitativement différente en termes de mécanismes et de processus, c’est l’alchimie entre une intelligence supérieure et une réactivité émotionnelle singulière, une hypersensibilité hyper aiguisée. | Jeanne Siaud-Facchin | Doctissimo | 8/01/2016 | Anne-Flore Gaspar-Lolliot | ||||||||
Un tiers des précoces sont en échec scolaire. | Manuelle Lambert | La dépêche | 1/12/2015 | La Dépêche du Midi | ||||||||
Ils sont porteurs d’une « intelligence autrement » indissociable d’une grande sensibilité et d’une extrême réceptivité émotionnelle et sensorielle | Journaliste | France Culture | 26/11/2015 | Irène Omélianenko | ||||||||
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Europe 1 | 7/10/2015 | Marion Ruggieri | |||||||||
(…) en situation d’échec scolaire. Ce serait le cas de 70% des surdoués | Journaliste
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France 2 Toute une histoire | Octobre 2015 | Sophie Davant | ||||||||
L’amygdale, qui est cette petite zone dont la fonction est de décoder les émotions, est beaucoup plus sensible chez les surdoués, ça sont les études neurobiologiques qui le montrent. | Jeanne Siaud-Facchin | France Inter | 8/07/2015 | Ali Rebeihi | ||||||||
Un tiers seulement d’entre eux font des études supérieures | AFEP | L’Express | 12/05/2015 | Katrin Acou-Bouaziz | ||||||||
Parfois capables de comprendre Einstein à 10 ans, ils sont pourtant 30 % à ne pas atteindre le bac en raison de difficultés scolaires. | Fanny Nusbaum | Le Dauphiné | 12/04/2015 | Sylvie Montaron | ||||||||
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Le Figaro santé | 11/10/2013 | Martine Betti-Cusso | |||||||||
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La Dépêche | 22/09/2013 | RelaxNews | |||||||||
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Le Figaro étudiant | 23/11/2012 | Lucile Quillet | |||||||||
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Alain Salzemann | Libération |
20/11/2012 |
Marion Garreau |
Bonjour,
Votre article est très étayé et intéressant. Les difficultés constatées par les psy et compilés dans les vécus des enfants-parents-enseignants, ne s’opposent pas à la réussite globalement statistique que vous démontrez. Un discours n’effaçant pas la réalité de l’autre, les biais existent, la réalité clinique aussi. La guerre ne sert à rien. Je m’interroge sur le sentiment de décalage qui est souvent fort chez les surdoués (lesquels… ceux qui réussissent ou les autres ?). J’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs surdoués qui réussissent très bien mais pour lesquels ce sentiment d’étrangeté aux autres reste très présent (et perturbent généralement leur accès au sommeil). La réussite sociale est elle un véritable indicateur ? Adaptation sociale est différent de bonheur et bien être.
Mais nous ne sommes plus là dans des considérations très scientifiques. Je m’interroge sur plusieurs liens entre surdoués et « sciences dures » dont vous ne parlez pas (et je trouve cela dommageable) :
– l’IRM qui enregistre le fonctionnement du cerveau en activité et qui est différent entre surdoué et QI normal. Et la différence de myeline sur les axones des neurones (j’ai lu ça, je n’ai pas le temps de vous retrouver la source mais j’imagine que vous l’avez)
– la différence entre surdoué complexe et laminaire (travaux des professeurs Revol, Sappey-Marinier et Nusbaum au CHU de Lyon. Vulgarisation ici : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-pourquoi-certains-surdoues-reussissent-et-d-autres-non_28833)
– le taux de sérotonine différent entre surdoué et QI normal lié aux phases de sommeil paradoxal plus longues (entrainant une coupure de production de sérotonine et donc une carence pouvant justifier les états anxieux). Et favorisant la mise en mémoire des informations et donc des facultés d’apprentissage plus élevées : http://www.ae-hpi.org/languedoc-roussillon/LE_SOMMEIL_PARADOXAL_EIP.pdf
http://surdoues.e-monsite.com/pages/sommeil-et-precocite.html
J’ignore si ces études sont sérieuses (j’ai fait vite pour retrouver les infos donc les sources peuvent être contestables ou incomplètes) ou pas et à vrai dire je compte sur vous pour m’éclairer dans un soucis de justesse et de rigueur (je suis sûre que vous trouverez l’origine scientifique ou pas de ces affirmations).
Merci d’avance 😉
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Bonjour,
Article intéressant, qui montre clairement les difficultés d’accorder une réalité clinique et une réalité statistique.
J’ai des petites demandes de vérification d’informations scientifiques :
– Quid des travaux du professeur Revol du CHU de Lyon sur les différences de fonctionnement des cerveaux constatés à l’IRM. La différence constatée entre profils laminaires et complexes (qui tentent d’expliquer scientifiquement les différences liées à la réussite scolaire) Vulgarisation ici :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-pourquoi-certains-surdoues-reussissent-et-d-autres-non_28833
La différence de myeline sur les axones des surdoués, ne justifie-t-elle pas cette pensée arborescente ou plutôt divergente dont il est question ? Qu’en est-il des sources scientifiques à ce sujet ? (à savoir : plus de myeline sur les axones donc une circulation plus rapide des informations)
Quid aussi du sommeil des surdoués qui auraient plus de sommeil paradoxal et donc : un déficit de sérotonine (explication des états anxieux ?) mais aussi meilleures capacités d’apprentissage
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-pourquoi-certains-surdoues-reussissent-et-d-autres-non_28833
http://surdoues.e-monsite.com/pages/sommeil-et-precocite.html
Je n’ai pas mis toutes les sources car je vous répond rapidement mais je suis ouverte à votre opinion sur ces points. Merci d’avance pour votre réponse 😉
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Concernant le cerveau des surdoués, les réponses à vos questions sont dans cet autre article: https://ramus-meninges.fr/cerveau-surdoues/.
Concernant le sommeil ou la sérotonine, je ne trouve aucune trace des ces affirmations dans les études internationales. Mais j’ai pu rater des études, qu’on me dise s’il y en a.
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Bonjour M. Ramus,
J’ai du mal à être convaincu par votre article. Il est trop à charge et pas assez étayé.
Par exemple, sur 34581 élèves, on ne trouve qu’environ 1.2 % de QI > 130 contre 2.1% mathématiquement. Où diable sont passés les autres ? Sur un panel aussi grand, on devrait quand même se rapprocher de la cible !
Ma question est simple et basée sur plusieurs expériences personnelles : quelle solidité scientifique peut-on accorder à un nuage de points avec un paramètre qui intervient sur les 2 axes: la performance au test de QI / la performance au brevet. Le test de QI (je ne sais pas si vous connaissez personnellement) n’est pas une prise de sang, malheureusement pour les scientifiques.
Je pense que votre étude sous-estime la capacité d’un enfant surdoué (ce mot est en effet désagréable pour tout le monde) en « échec » (à définir) ou plutôt « avec des problèmes d’adaptation au système scolaire » à saboter le test de QI volontairement ou inconsciemment.
Quoi qu’il en soit, cette importante absence de QI > 130 dans le panel devrait imposer plus de prudence sur les conclusions.
Enfin, votre affirmation finale : « Bref, être surdoué, quelle galère » me semble très inappropriée. Même s’ils ne sont pas plus nombreux que les QI < 130, ceux qui sont réellement en galère ne méritent pas votre mépris, et vous sous-entendez qu'ils ne sont pas normaux. Au même titre que les associations pro-surdoués laissent penser aux surdoués que s'ils ne sont pas en galère ils ce sont des imposteurs.
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Ce commentaire https://ramus-meninges.fr/la-pseudoscience-des-surdoues/#comment-95 répond à la question sur le pourcentage de surdoués dans cette population.
Dans notre publication, nous avons finalement pris les 2% avec les scores les plus élevés pour définir les surdoués. Mais le seuil choisi, aussi arbitraire qu’il soit, ne change rien à nos conclusions.
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Vous reprochez à cet article de ne pas être assez étayé, en même temps lorsqu’on vous montre un graphe avec 25000 points de données, vous ne voulez pas le croire! Difficile de comprendre ce qui pourrait vous convaincre, à partir une affirmation qui conforte votre croyance pré-établie.
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Bonjour Franck
Cet article édifiant récent pourrait être ajouté au florilège.
EXTRAITS :
« Inès a été diagnostiquée enfant à haut potentiel »
« Incapables de gérer la frustration, ces enfants iront jusqu’à développer des troubles du comportement plus ou moins importants, plus ou moins graves. »
« On estime à environ 30% les enfants à haut potentiel qui échoueront dans leur cursus scolaire avant le baccalauréat. »
« Officiellement, ces jeunes précoces représentent 2,2% de la population scolaire totale, mais beaucoup d’autres n’ont jamais été détectés. Il y a en moyenne un enfant à haut potentiel par classe. Des enfants qu’il faut prendre en compte dans la gestion de groupe.
Or en France, le haut potentiel n’est pas reconnu comme un handicap comme en Belgique ou au Canada. »
« Partant de ce constat, Patrick Munier a donc imaginé un projet de SESSAD, service d’éducation spécialisée et de soins à domicile. »
…
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/marne-combat-s-organise-accompagner-enfants-haut-potentiel-1684964.html?fbclid=IwAR1UqDsT-AkUcZu4gLiN0LTkzCoi2j95vb928DdP13q8wBX9hq__3sE3Kz4
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Bonjour Franck
cet article édifiant et récent pourrait compléter le florilège :
« On estime à environ 30% les enfants à haut potentiel qui échoueront dans leur cursus scolaire avant le baccalauréat. »
« Or en France, le haut potentiel n’est pas reconnu comme un handicap comme en Belgique ou au Canada. »
…
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/marne-combat-s-organise-accompagner-enfants-haut-potentiel-1684964.html?fbclid=IwAR1UqDsT-AkUcZu4gLiN0LTkzCoi2j95vb928DdP13q8wBX9hq__3sE3Kz4
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Bonjour,
Diagnostiqué HPI très récemment, je me retrouve à ingurgiter tout ce qui traite de près ou de loin au sujet.
J’ai commencé par les « classiques » que vous contestez, à savoir Siaud Fachin et Kermadec par exemple.
En effet, je n’ai pas plus l’impression que ça d’être hypersensible, par contre je me reconnais dans bien d’autres aspects décrits dans leurs livres comme l’échec scolaire, le faux self, l’empathie et la pensée globale…
J’étais premier de ma classe en 4e, ai obtenu facilement mon brevet en 3e, puis me suis écroulé en seconde. C’est pourquoi je serai très curieux de lire la suite de cette étude, qui s’arrête au brevet pour le moment, afin de voir si vos certitudes sont vraiment vérifiées ou si, comme moi, les problèmes arrivent après le brevet et remettent en question tout votre article.
Honnêtement, les études jusqu’au brevet n’en ont pas vraiment été pour moi, j’ai vécu ça comme une promenade ou je ne faisais même pas mes devoirs, je me suis « reposé sur mes acquis » comme les profs disaient et je n’ai absolument rien fichu. Mais arrivé au lycée plusieurs autres paramètres m’ont mis en échec, notamment le regard et le jugement des autres, le cannabis…
Je n’ai pas eu mon bac, et l’ai repassé à 24 ans en candidat libre. Je suis aujourd’hui ingénieur informaticien autodidacte et, bien qu’entouré de dizaines d’amis, je constate très clairement ce gouffre entre eux et moi. Et je demeure persuadé que ma pensée globale échappe complètement à l’entendement de la majorité des gens.
Je me pose également la question du fait que si les élèves de l’étude se savaient surdoués suite au test, est-ce que ça n’a pas biaisé les résultats de leur brevet? Personnellement depuis que je sais que je suis surdoué je suis encore plus perfectionniste et refuse encore plus l’échec qu’auparavant. Je n’ai pas le droit d’échouer avec un tel don. Si je m’étais su surdoué à 11 ans, je suis persuadé que j’aurai fait HEC, polytechnique, le MIT qui sait? Mais non, on m’a dit que c’était très dur et reservé à une élite dont je ne faisais pas parti…
Je suis d’accord avec certains commentaires parlant de problèmes culturels. En France les surdoués sont souvent traités comme les riches, à savoir qu’ils sont jalousés, dénigrés et discrédités. On cherche plus à les exclure qu’à les utiliser en exemple. Ce biais très français peut peut-être provoquer des troubles qui ne se retrouvent pas dans d’autres populations HPI, aux USA par exemple, source de presque toutes vos études. Aux USA nous sommes des génies, en France nous sommes prétentieux, condescendants et on va parfois jusqu’à remettre en question voire nier le QI.
En résumé être surdoué est une chance, mais pas tout le temps et partout. Comme on dit chez nous il vaut mieux avoir tort avec les autres que raison tout seul.
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Monsieur l
expert en pas grand chose, je suis malencontreusement tombè sur votre papier. Celui-ci serait hilarant s
il nétait pas aussi pathétique et dénué de toute connaissance du sujet. Vous devriez postuler au Gorafi, ils auront peut-être un poste pour vous. Ce qui est sûr c
est que l`empathie, le discernement et la sensibilité ne font pas partie de vos compétences. Et dire que vous avez fait des études, apparemment… pour en arriver là? Pauvre chose…J’aimeJ’aime
Merci pour cette critique argumentée portant sur le fond du sujet. Nous en faisons le plus grand cas et nous en tiendrons compte dans nos articles futurs.
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Une étude a été réalisée sur 250.000 enfants au USA :
C’est ce dernier en effet qui a commencé les études sur les personnes à haut QI, dès 1900, et entamé le suivi de plus de 250 000 enfants à QI supérieur à 140 (les « Termites »). Et Grady Towers remarque que les données de Terman montrent bien qu’il y a une connexion entre l’intelligence mesurée, et l’inadaptation sociale et mentale.
source : http://www.douance.org/qi/outsiders.html
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Il est malheureusement bien difficile de se faire un avis autorisé sur une question, si les seules sources que l’on consulte sont des blogs, dont les auteurs ne semblent pas toujours consulter les sources originales des recherches (Terman), mais s’en remettent à des sources secondaires qui ne sont que des interprétations hasardeuses (Towers).
Pour commencer, Terman a suivi 1000 enfants à haut QI, pas 250 000…
Pour connaître ses résultats, il faut le lire: https://scholar.google.com/scholar?q=lewis+terman
Il faudrait aussi prendre en compte les critiques qui ont été faites à l’étude de Terman, à commencer par le fait que son échantillon n’est en rien représentatif de la population des surdoués américains.
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Pour votre information, celle de l’auteur du blog douance.org, et de tous ceux qui ont encore cette lecture de Terman, voici ce que concluent Terman, L. M., & Oden, M. H. (1947). The gifted child grows up : Twenty-five years’ follow-up of a superior group. Palo Alto, CA, US: Stanford Univ. Press. (pp 122-124)
Description de sa classification de « l’adaptation mentale »:
« On the basis of their case histories the gifted subjects were rated in 1940 and again in 1945 for general mental adjustment. They were classified into three categories: 1, satisfactory adjustment; 2, some maladjustment; and 3, serious maladjustment. Subjects in category 3 were further divided into two subgroups: 3a, without psychosis,and 3b, with psychosis. »
Taux relevés:
« For the sexes combined the percentages classified in the various categories in 1940 were as follows: satisfactory, 80.55 percent ; some maladjustment, 15.26 percent; serious maladjustment, 3.38 percent without psychosis and 0.81 percent with psychosis. »
Comparaison avec la population générale:
« Except for the subjects classified as 3b, there are no data available to permit a satisfactory comparison of our percentages with those that would be found for the general population. The percentage in 3b, however, can be compared with insanity rates based on hospitalization for mental disorder in the generality. »
« The comparisons indicate that for the sexes combined the incidence of insanity for gifted subjectswas very slightly below the expectancy for the generality both in 1940 and 1945. »
Autrement dit les surdoués de Terman avaient une prévalence de psychose (schizophrénie) très légèrement plus faible que la population générale. Pour les autres catégories, aucune donnée disponible ne permettait une comparaison avec la population générale.
« There was no correlation between the mental-adjustment ratings and childhood IQ »
Il n’y avait pas de corrélation entre le QI dans l’enfance et le score d’adaptation mentale.
Enfin, voici sans doute le résultat sur lequel Towers a bâti toutes ses spéculations:
« a positive relationship was found between Concept Mastery scores of 1940 and the incidence of maladjustment. »
une corrélation positive a été trouvée entre le score de maîtrise des concepts en 1940 et le taux d’inadaptation.
Pour interpréter ce résultat, il faut prendre en compte que Terman a suivi ses 1000 surdoués pendant plus de 25 ans, et leur administré des dizaines de tests à de multiples occasions. De tous ces tests à toutes ces occasions, il en trouve un (et un seul apparemment) qui suggère une corrélation positive entre le QI et un trouble mental. Sans que quiconque ait pu prédire à l’avance pourquoi ce test particulier, mesuré à cet âge particulier (et aucun autre test à aucun autre âge), aurait un lien spécifique avec les troubles mentaux. En appliquant les standards méthodologiques d’aujourd’hui, compte tenu du nombre de tests statistiques effectués, de l’absence de correction pour tests multiples, ce résultat a toutes les caractéristiques d’un faux positif, c’est-à-dire d’un résultat obtenu par hasard, et qui ne serait pas répliqué dans une autre étude.
Visiblement cela n’a pas empêché Grady Towers, et encore d’autres gens aujourd’hui, d’isoler ce résultat particulier, d’ignorer tous les autres résultats obtenus par Terman qui n’allaient pas dans le même sens, et d’en tirer des conclusions extraordinaires (mais infondées).
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Bonjour,
Je vous remercie pour votre article. J’ai été diagnostiqué HPI à 27 ans (j’en ai 29) en même temps que l’on m’a diagnostiqué en état de stress post-traumatique du fait d’importantes adaptations dysfonctionnelles durant toute ma vie (effets de bord : ex-obésité, hernie discale opérée, dépression, burn-out et licenciement abusif). Au cours de ma thérapie, j’ai dépensé beaucoup d’énergie (et d’argent) à essayer de déceler le vrai du faux concernant les personnes surdouées. S’il est vrai que les médias adorent faire du sensationnalisme, la littérature se veut relativement plus modérée. Je n’adhère cependant pas à l’idée de pensée en arborescence (les nombreux liens et images qui nous viennent sont probablement issus de la rapidité de nos pensées) ou du cerveau droit/gauche qui changerait la sensibilité (et diviserait la population en 80/20, quelle horreur). Par contre, l’intensité cérébrale liée à nos réseaux de neurones semble logiquement s’accompagner d’hypersensibilité… encore faut-il définir de quoi on parle ; l’intensité d’une émotion n’a pas de lien direct avec sa gestion ou son instabilité, et ressentir avec intensité n’a rien à voir avec une pathologie. Mon WAIS IV s’est accompagné d’un bilan de personnalité pour le diagnostic de HPI. Mais cette hypersensibilité génétique n’est-elle pas néanmoins une prédisposition évidente de troubles en milieu social moyen ? Je suis surtout gêné par votre perception de « réussite » que vous reiterez dans divers commentaires. Je suis moi-même surdiplomé (diplôme d’ingénieur, 2 licences) mais j’ai pourtant énormément souffert pendant mes études pour lesquelles je me suis toujours suradapté et c’est comme si j’avais été dévitalisé de mes émotions et de mes sens. Il aurait peut-être mieux valu que je ne réussisse pas… mais c’est bien le problème de la suradaptation ; très doué pour s’adapter, le HPI peut déployer des stratégies étonnantes à l’opposé de ses besoins afin de se dissimuler dans une norme qui ne lui convient pas. Je suis en arrêt maladie puis au chômage depuis 2 ans et je suis à deux doigts de devenir intermittent et auteur, tout en réfléchissant à une reconversion professionnelle à mi-temps, car mon cerveau ne tient pas full-time en entreprise. La satisfaction de l’employeur, je l’avais, et j’en étais malheureux car je nourrissais le capitalisme, était soumis à une hiérarchie et était loin de mes besoins. Parler de « bonheur » de ce fait est aberrant. Ce n’est d’ailleurs ni objectif ni scientifique. Il ne faut pas confondre l’image sociale et le bonheur, surtout en ce qui nous concerne. Pour autant, ce sont aussi mes aptitudes d’adaptation qui me permettent de me soigner et d’évoluer positivement aujourd’hui, bien que ce ne soit pas acquis et que j’ai une demande RQTH en cours (pas pour la douance, mais tout est logiquement lié). Et je pense que les HPI heureux non diagnostiqués sont simplement ceux qui ont grandi avec une bonne estime d’eux et sans carence (donc sans suradaptation) malgré leurs différences et ont eu le courage de sortir de la norme si on ne leur a pas imposé le contraire (ex: artistes, entrepreneurs…) ; les hiérarchies nous sont régulièrement insupportables de par leur bêtise (principe de Peter?) et leur ignorance sur nos aptitudes et sur nos limites émotionnelles (l’intensité, le sens moral). Et donc, si la douance en elle-même n’est pas un problème génétique, il est en France en tout cas un problème sociétal majeur et je prie le jour où les normes s’assouplieront pour arrêter de nous laisser au bord de la route ou sous les ponts, comme c’est trop souvent le cas, lorsque la suradaptation n’est plus envisageable, après qu’elle l’ait été en amont par l’éducation (decompensation). Moi je pense que ça ira au final, mais cette société est folle et malade, car pour survivre, c’est aux lucides de passer pour malades et fous, et ça me met souvent en colère. Enjoy.
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Bravo pour votre article, et votre patience à répondre à tous ces commentaires! Patience que je n’ai même pas eue pour les lire tous : je me suis arrêté au bout de quelques uns, à croire que la précocité n’est pas héréditaire vu la difficulté que certains semblent avoir à la lecture de vos propos….
Sinon je suis en effet tombé sur votre article en cherchant si des scientifiques avaient pu s’exprimer sur tout ce bruit de fond qui entourait les « précoces » jusque dans mon entourage. Tout cela m’avait en effet l’air dénué d’une quelconque base scientifique (étude) et mélangeant énormément de concepts allant les uns à l’encontre des autres (en tout cas vu de ma perception de non psychologue) et qui me semblaient en effet concerner un grand nombre d’enfant pas seulement avec un haut QI.
Bref tout votre article m’a l’air de faire beaucoup plus sens que tous ces articles et livre sur les précoces. Merci encore et bon courage!
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Les surdoués sont bien contents d’avoir toute leur place dans la démocratie française…
il est vrai que nous avions très peur…
« « Les personnes neuroatypiques, autistes, Asperger, HPI ou toute autre “différence” ont toute leur place dans la démocratie », a réagi la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa sur Twitter. »
https://www.nouvelobs.com/elections-municipales-2020/20191128.OBS21674/interroge-sur-son-suppose-autisme-cedric-villani-vise-juste.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0W28uajOnlqyD5BZxhgrt5pr06OQe1htNVbVXSXcHMMSsSguDGLPGcUdM#Echobox=1574935405
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Article très intéressant. Je suis assez étonnés des réactions des « surdoués » qui nient vos résultat. À croire que la méconnaissance des méthodes scientifiques soit aussi bien répartie dans la population de surdoués que dans la population qui ne l’est pas. Mais bon, c’est le risque à l’époque d’internet et des travaux de « debunkage » des sujets qui titillent.
Je garde vos publications sous le coude !
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Certains surdoués ont peut-être cette connaissance des méthodes scientifiques et ne se basent-ils pas sur la simple littérature dite de développement personnel ? Votre argument ne se base-t’il pas sur un argument d’autorité, permettant de rejeter ipse facto un avis autre que celui défendu par la susdite autorité, ce qui somme toute s’éloigne quelque peu de la méthode scientifique qui pour être scientifique doit donner des résultats qui peuvent être réfutés par des tests empiriques; certes ces tests doivent être empiriques, ce qui n’est que très rarement à la portée des « profanes », mais la simple idée d’un contraire est susceptible d’amener à une possible observation contradictoire fournissant d’autres résultats probants… et réfutables. Bref, je n’ai pas les capacités académiques d’estimer ces susdits résultats, et je ne le fais pas, mais ne vaut-il pas mieux éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain par l’usage d’arguments d’autorité qui peuvent s’avérer fallacieux.
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Cet article est un excellent résumé et une réponse patiente aux mythes entourant les enfants surdoués.
Un point de désaccord majeur: dans un contexte d’un appauvrissement dramatique du contenus des apprentissages scolaire et de réticences croissantes de l’éducation nationale à accorder le saut de classe, la souffrance de l’enfant est le seul motif retenu pour obtenir une accélération. Doit-on alors vraiment qualifier d’ « indéfendable » et d’ « inefficace » la stratégie parentale considérant à mettre en avant la (prétendue) souffrance des enfants surdoués pour obtenir gain de cause? Ce n’est certainement une stratégie optimale pour améliorer l’éducation de tous les enfants, ni même de tous les enfants surdoués. Mais pour qui n’a pas la fibre militante et ne cherche qu’à sauver son enfant, c’est une stratégie efficace.
C’est sans doute un mensonge absurde et contre-productif, mais il répond à une situation plus absurde encore: il faut aujourd’hui livrer bataille à l’éducation nationale pour obtenir le droit d’apprendre quelque chose à l’école.
Une maman quelque peu désespérée de 3 enfants en souffrance scolaire imaginaire.
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Oui, cette stratégie peut paraître rationnelle.
Mais en tant que chercheur, ce qui m’intéresse est d’établir (ou de rétablir) la vérité des faits, pas de commenter les stratégies militantes. Y compris si ces faits s’opposent à une stratégie militante dont la cause m’est par ailleurs sympathique. De manière générale, je ne crois pas qu’il soit souhaitable de défendre les bonnes causes avec de mauvais arguments ou en travestissant les faits, cela finit toujours par se voir et par décrédibiliser la cause.
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Bonjour, je suis maman de 3 enfants. Je vais faire court, autant que je pourrais. Mon aîné, 21 ans cette année : a 3 ans et demi une maîtresse me dit de consulter qqn car bien qu’elle aimerait n’avoir que des petits garçons comme lui repère des choses… Comme moi-meme je le trouvait assez compliqué a gerer au quotidien je consulte. Deux séances : « c’est de votre faute madame vous en attendre trop! »… Fin je n’ai jamais réitérer, on a bien galéré : la lecture, les lacets, manger, se lier avec les autres ( réussi qu’en 1ere), faire les devoirs, penser a ses affaires, puis un épisode où je l’ai récupéré de justesse en 4eme (il s’était renfermé et penser au pire) je ne l’ai su que l’an passé… J’ai également une fille, de bientôt 18 ans, une bénédiction, deux et demi d’écart avec son aîné, elle m’a permis de souffler, c’est à dire que lorsque j’essayais avec le grand, elle elle réussissait tt, du premier coup. Un peu soupe au lait parfois mais vraiment du bonheur au quotidien (attention l’aîné aussi! Mais disons que c’était vraiment le jour et la nuit en gestion, seule, avec eux deux!) La même maîtresse, alors qu’elle avait 5 ans, me demande pr lui faire sauter la GS, la sentant prête. Des couacs administratifs font qu’elle fait du coup sa GS, et rentre CP en sachant déjà lire, seule. Mais pas de place en CE1. J’ai appris l’an passé d’elle même qu’elle a détesté son CE1 et qu’elle s’y ait vraiment encore plus ennuyer qu’en cp (qu’elle a passé a dessiner!..) puis déménagement. Pr elle tt semblait aller bien, 1ere de classe jusqu’en 2nde en gros. Sauf qu’en 6 ème elle commence a s’arracher les cheveux… Médecin = a voir m’as rien de plus… Solution trouvée par elle = port du bonnet a la maison, tjs aujourd’hui, en terminale. Elle a aimé son collège, pas son aîné qui en garde mauvais souvenir.
Puis en seconde les notes vont mais le psycho prend un peu un coup… En 1ere chute des notes, c’est a ce moment qu’on a fait testé petit frère. (DC je passe au tit der par qui tt est arrivé.
J’ai donc eu un 3eme enfant, 7 ans après ma fille, 10 après l’aîné. Un bébé compliqué a nouveau, nuit, manger… Rebelote comme l’aîné, mais avec une variante… L’aîné était « résigné » lui non! D’une colère ingérable, déjà a 1 an… Un caractère, au secours… Mais a la crèche tout va bien, puis à l’école aussi (presque)… Arrive GS, une maîtresse part (pr devenir psy sco! Important) une autre la remplace (qui revient de dépression, important aussi) celle-ci et étonné qu’il sache lire… Pas moi, il est un peu comme sa sœur, une explication et hop pr tout, et lecture tt seul aussi, avec jute un « sale caractère » mais vraiment ++! ( Qu’on met sur compte du petit dernier!)… Elle me dit un jour l’avoir un peu testé et qu’il avait niveau fin cp… Je ne savais pas quoi en faire, je ne suis pas instit. Passage cp, 3 enfants lecteurs sur 15, classe dédoublée avec CE1, donc glissement des 3. Puis CE2, début des ennuis. Il signe ses cahiers en imitant ma signature, il a 7 ans. Il signe les bons points!. L’instit n’avait rien vu car tt va bien. Comme il ne dit s’ennuyer, il a le droit a des fiches en plus, fini avant les autres… Puis le cm1 et là la cata… Il menace de jeter son cartable au feu! Déteste l’école, décrète qu’il ne fera pas de cm2! S’en prend a un camarade, pourtant plus vieux, plus grand, costaud, mais « trop bête » ( on a su ça en fin d’année sco, alors que la maman parlait harcèlement apparemment!)… Il persiste sur son ennui, et « pète régulièrement un câble » pour un oui ou surtout un non!… Les notes ça va, pas « le meilleur » mais pas soigné (soit, pr nous comme son frère, tte une sco a s’entendre dire « souillon, sale, pas d’effort, brouillon »…
Puis je cherche sur internet car a la maison c’est dur dur! Je craque parfois avec l’impression d’avoir 3 ados! C’est souvent a couteau tiré, ne jamais savoir d’où va partir le 1er coup! Les garçons s’entendent a peu près, mais fille et tit3 der c’est très compliqué !!!
Je lis bcp et finit par tomber sur la précocité… Je gratte, je fouine et je conjecture… Je galère avec mari pr lui dire qu’il faut essayer, voir si?… Tit der ne veut pas entendre » psy » mais a « seul le psy peut décider si tu peux te passer du cm2 » fait mouche…
C’était mars 2018. Bilan passé en mai 2018. Résultats fin mai : thp. Saut nécessaire ! Il n’en peut plus, correspondance âge mentale + de 16 ans… CQFD. On s’est battu contre école, puis en 6eme… Les instits, puis profs = « HP??? Obsession parent oui! »… Cette année en 5 ème, ça va un » peu mieux »…en gros n’a pas évoqué le suicide comme l’an passé ! ( 9 ans en 6eme, il est de fin d’année)
Mais après vacances de Noël j’ai eu le droit a « je veux pas aller au collège, vraiment bpas envie d’y retourner »… A chaque jour suffit sa peine, heureusement je suis mère au foyer depuis 7 ans, et je suis donc tjs présente pour décongestionner au plus vite…
On en revient aux aînés. Quand je lis pour tit3, je « relis » les aînés, of course. J’envoie mon grand psy de la fac : dysgraphie! Aménagement au examens : »je revis maman!!! »… Mais testé que pr ça. Les tests en privé ont un coût!!! Et tit3 on a déjà dû faire dans le privé car quand la maîtresse vous dit « sil explose chez vous cest que le pb vient d’ailleurs, pas de l’école! »… Je laisse le choix aux aînés de vouloir savoir pour eux, et que par équité on ferait aussi… En mai grand veut savoir, test cet été mais pas cher meme psy (pas possible apparemment) = dysgraphie, trouble motricité fine, trouble des habiletés sociales et TDA posé… Tt ça pr lui, aucun redoublement scolaire, 3 ème année de licence lettres classiques, donc « a dû être un enfant précoce » un qi au dessus mais non représentatif car bcp de troubles. Depuis qu’il sait tt ça, ça va mieux! Bcp mieux! C’est un peu comme renaître, se connaître ça aide!
Ma fille, en seconde quand test tit3. Je la soupçonné de n’y avoir pas cru un instant… Elle s’est senti complètement dévalorisée a ce moment là.
Elle ne voulait pas savoir pour elle. « Mais je vais bien moi! » Puis elle voit le bien pr son aîné (ils sont très fusionnels) et me dit un jour ok, je veux savoir ( même si moi je n’ai plus de doute)… Testée en octobre, il y a peu donc… (Après une 1ere en demi teinte, avc des notes qui ont plongées et un moral pas tjs au beau fixe) résultat HP avec « si on peut parler d’un moins: une petite baisse en mémoire immédiate » mais pas pathologique car au dessus de la « norme » quand même, juste en dessous de ses autres capacités en gros… Et depuis??? Elle revit!!! Elle a eu du mal a y croire quand même, mntnt elle essaie de comprendre pourquoi ce décalage avec les autres de son âge, elle a tjs fait avec, mais ça fait son chemin. Mais surtout elle a repris une sacré confiance en elle et ses capacités ! Les notes s’en ressentent aussi… Et a la maison? L’ambiance est redevenue vivable!!! Mntnt qu’ils savent tous, j’ai la sensation de voir une fratrie! Enfin! Il y a tjs des petits couacs mais ça n’a rien a voir! Le plus dur mntnt c’est … De faire comprendre a mon mari… Un travail a gérer, comme les enfants, au quotidien !
Ce que j’en retiens pour l’instant : un peu de gâchis quand même, sur mon aîné qui aurait pû mieux vivre sa sco avant la fac, et qui aurait pu se construire en confiance ! Tt est a refaire… Ma fille, du gâchis pour un manque de saut de classe qui aurait peut être empêché son TOC et lui donner davantage confiance en elle bien plus tôt aussi… Pour tit3, un peu de recul mais pas assez, le gâchis : que l’instit partie pr devenir psy sco n’est rien vu! Et que linstit revenue de dépression n’ait rien fait, en ayant vu… Car je soupçonne sa dépression suite a la connaissance du HP de sa deuxième fille, au moment de lui faire sauter le cm2 (on l’a su fin de Cm1 du notre) car son aînée aussi bcp de pb… Je pense qu’elle aurait pu nous faire gagner bcp d’énergie, de temps et de dépense… Sans parler du bien-être de tous…
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Merci pour ce parage, Valfort. Je m’y voie en creux un peut, étant TSA/HPI, et ayant vécu un peu
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[Commentaire précédent parti par erreur, en cours d’écriture…]
Merci pour ce partage, Valfort. Je m’y voie en creux un peut, étant TSA/HPI, et ayant vécu un parcours de vie similaire en plusieurs points à ceux de tes enfants.
Je partage ton point de vue sur le « gâchis » en partie dû à un manque de formation de mes enseignants, et généralement d’information de mon entourage. Cela étant, je reconnais volontiers qu’à mon époque (naissance au milieu des années 70), rares étaient les personnes sensibilisées à ce genre de « problématique ». Les choses ont changé, parfois un peu trop comme le remarque souvent Franck Ramus, avec souvent maintenant des idées mal conçues sur ce qu’être HPI (en plus de TSA, parfois) signifie vraiment et subjectivement pour les personnes concernées. L’appétit pour moi un peu étrange pour la psychanalyse en France n’aide pas vraiment, sauf à se convaincre que certains comprenne tout cela mieux ou plus finement que tout le monde…
Clairement pour moi il y a eu cet aspect de ne rien comprendre intuitivement à ce que vivre dans une société signifie, en termes de rôles, responsabilités, ou manière d’être et d’interagir avec autrui. Comme beaucoup, j’ai dû apprendre, comprendre, pour pouvoir évoluer en relative simplicité au sein de mon entourage. J’ai perdu pas mal de temps dans ma jeunesse, et en même temps développé des compétences finalement assez rares à propos de la psychologie, de la sociologie, évidemment au sujet de nos biais cognitifs ou de nos façons individuelles et collectives de voir le monde, de le décoder, y compris comment on peut y développer une philosophie personnelle équilibrée et intentionnellement bienveillante (jamais simple quand on se figure la diversité de nos connaissances, opinions ou caractères).
Et donc, merci de montrer qu’on peu d’en sortir malgré toutes les difficultés de nos environnements respectifs. 🖐
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Je tiens d’abord à préciser que je ne suis ni psychologue ni chercheur (mais vous vous en rendrez compte très vite à la lecture de ma réponse), ni professionnelle de quoi que ce soit (dans le domaine en tout cas). Je suis concernée par cette question, puisque je viens d’être diagnostiquée sur le tard, et le sujet m’intéresse assez pour que je cherche à l’approfondir et à lire les différents avis et articles que je peux trouver. Je vais essayer de ne pas baser le reste de ce commentaire sur mon expérience personnelle.
J’ai lu votre article avec attention et ouverture, de même que pas mal de commentaires (si longs soient-ils), et je me trouve face à beaucoup d’interrogations et de questions sans réponse.
Je ne suis pas opposée à dire que vous tombez un peu dans l’erreur que vous décriée, c’est à dire que vous faites beaucoup de racourcis et d’affirmations généralisantes, sans forcément les attester. En revanche, je ne suis pas non plus pour vous jeter une pierre absolue, car j’ai beaucoup de ces « contre-arguments » se sont manifestés dans mon esprit au fil de mes lectures de certains « professionnels ». Je suis par exemple outrée par « Je pense trop »…
Parmi mes questions :
1) qui va bien ? (le fait d’aller bien et d’être HPI peut-il être lié à des circonstances réunies, par exemple (soutien familial, privilèges, etc.) ? le fait de s’arrêter au fait que ceux-là sont des anonymes n’est-il pas, en soi, un défaut d’analyse et de définition des différentes variables ?) ;
2) est-on sûrs que ceux qui vont bien allaient toujours bien et iront toujours bien ? (par exemple, l’université est un milieu qui nécessite presque toujours un travail attentif, une compétence, qui, s’il elle n’est pas apprise préalablement peut faire défaut et entraîner un échec plus tard, de même que le monde du travail…)
3) Comment définit-on « aller mal » ? Aller mal est-il uniquement souffrir de troubles, ou est-ce que le fait de se désabuser et de ne pas réaliser son plein potentiel, ou une grande partie de celui-ci, peut également être envisagé comme problématique ?
4) Le fait que vous mentionnez que ce n’est pas parce que ce n’est pas une pathologie qu’il ne faut pas en tenir compte dans l’éducation est tout à votre honneur. J’irais même plus loin : il faudrait le reconnaître dans l’éducation, mais aussi dans la société toute entière, pour que les personnes puissent être ouvertement ce qu’elles sont. Tant que cela n’est pas le cas, cela peut présenter, que ça en ait ou pas, des caractéristiques bien pessimistes, puisque, quoi qu’on en dise, la recherche d’identité est une question centrale de l’existence humaine, et, quand le monde refuse de reconnaître qui on est, ou soi même, ou son milieu familial (bref rayez la mention inutile), on peut très bien éprouver un sentiment de décalage entre la projection du soi (venant des autres) et le ressenti du soi (venant de soi-même), qui, si elle ne nous fait pas consulter un psy, peut avoir des conséquences non-négligeables sur le bien-être, le devenir, le devenir de nos enfants, etc. Ce n’est pas parce que, se sentant non légitimes, on fait silence à ce genre de questionnements qu’on « va bien » et pourtant on peut très vite rester dans la masse des « anonymes ». Par ailleurs, dans les anonymes, il y a nécessairement des gens qui vont mal mais ne consultent pas, n’oublions pas que l’aide psychologique n’est pas encore vue comme quelque chose de normal et d’acceptable dans nos sociétés.
5) Doit-on vraiment se limiter à des conséquences individuelles ? Quid des parents, des enfants, des proches, des collègues, etc. de ces gens, reconnus ou non ? Quelles sont les ramifications de l’un ou l’autre statut ?
6) Ceux qui vont bien se sont peut-être adaptés : est-ce nécessairement une bonne chose ? Dans une société où l’intelligence est vue, par exemple dans le monde du travail et dans pas mal de sphères individuelles et ordinaires (par opposition à la sphère des célébrités), comme une menace, ou en tout cas, une source d’irritabilité, de rejet, etc., un HPI ne s’adapterait-il pas, n’irait-il pas bien, en se délestant de ce qui est à l’origine de ces réactions virulentes ? Indépendamment de s’il ressent cela comme « ne pas aller bien » ou non.
6bis) Est-il nécessairement conscient qu’il ne va pas bien ? Cela ne le rattrapera-t-il pas, peut-être trop tard pour y changer quelque chose ? Et s’il « va bien » (dans le sens de stabilité émotionnelle/mentale et financière, etc.), n’est-ce pas pour autant un gâchis ?
7) Ne peut-on pas voir le HPI comme un facteur de risques ? Si pas en ce qui concerne les possibles troubles et difficultés, au sens où les personnes à HQI seraient plus susceptibles de se suradapter, à ne pas employer leur plein potentiel, que sais-je (je n’avance aucune hypothèse, je reprend juste les possibilités, et je tiens à ce que ce soit clair), etc. Ne doit-on pas oeuvrer à ce que notre société tire le meilleur parti de tous les niveaux de potentiels, faibles ou élevés ?
Les discours simplistes m’agacent autant que vous, si pas plus, puisqu’ils donnent la possibilité aux gens comme vous (sans péjoratif aucun) de les démonter au point de taire les risques ou les questions sociétales que renferment des questions comme celle du surdouement. Néanmoins, s’ils existent, et si des auteurs plus rigoureux veulent rétablir la vérité, je pense qu’ils ne doivent pas se contenter d’un billet expéditif qui se rend malheureusement coupable des mêmes vices que les autres auteurs et ne cherche pas à vérifier l’hypothèse qu’il avance, mais simplement à la démontrer de manière, semble-t-il, biaisée. Soyons complets, qu’importe l’hypothèse que l’on avance, sinon c’est un discours de sourds, qui ne pourra que nuir aux gens concernés (je parle tant les auteurs de livres à succès que les auteurs de cet article ici).
Bref, beaucoup de questions…
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Donc, en résumé, on ne peut rien conclure des études citées (qui ne vont pas dans le sens de vos préjugés, mais c’est un hasard) car :
– on ne sait pas définir le bonheur ;
– le bonheur pourrait-être transitoire ;
– il est trop réducteur de se limiter au seul match « hauts potentiels vs gens au QI moyen », il faut investiguer auprès des ascendants, des descendants, des voisins, de la famille éloignée, des relations etc. ;
– après tout être heureux c’est une preuve du contraire.
Si l’on s’en tient à vos griefs, la seule question que l’on peut se poser est : « s’interroger sur le lien entre QI élevé et bonheur a-t-il seulement un sens ? ». Vous répondez clairement « non » alors que vous ne cherchez qu’à « sauver le soldat Haut Potentiel malheureux ».
L’état des recherches (c’est dire des travaux expérimentaux de vérifications, c’est à dire l’exact contraire de ce pour quoi vous voulez les faire passer) sur le sujet va dans le sens d’une corrélation positive entre QI et bonheur. C’est un fait (le résultat de ces études) que vous ne remettez nullement en question. Vous pouvez certes critiquer les travaux de recherches (tous sont critiquables) mais qu’apportez vous positivement en faveur de la thèse contraire ?
Sont-ce vraiment, ici, les chercheurs qui sont dans le « discours simpliste » et veulent juste « démontrer » la thèse qu’ils avancent ?
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Je pense que vous n’avez pas bien saisi ni l’intention ni le contenu de mon commentaire.
Je ne dis pas du tout qu’on ne peut rien conclure des études citées, je dis juste que pas mal de questions restent ici sans réponse, car certains éléments ne sont pas assez définis et que pas mal de paramètres me semblent oubliés.
Enfin, quand je parlais de « simplisme » je parlais principalement des auteurs de livres à succès sur le sujet, pas des chercheurs. Je disais cependant que le présent article se rend coupable de certains des travers décriés.
Je tiens finalement à préciser que je ne démontre rien, je pose juste des questions. Des vraies question, à laquelle je n’ai pas apporté de réponses, celles-ci pouvant être « oui » ou « non » (ou plus complexes). Je n’avance rien, je pose des questions qui, à mon sens, mérite d’être posées, sans pour autant affirmer que j’en connais la réponse…
À la lumière de cette précision, je vous invite à me relire.
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Bonjour
Presque 3 ans après la parution de cet article , des informations fantaisistes continuent d’être diffusées
« qu’environ un tiers des enfants détectés précoces sont dans ce cas. »
par le Parisien
Ils parlent d’échec scolaire…
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/val-d-oise-elever-un-enfant-precoce-un-defi-pour-les-parents-02-02-2020-8250822.php?fbclid=IwAR1U8NGxb_H-88EQgd-zg2Vu0Qn_Bx5LjbIt11PoO9f7YFYESF4Mt9Pusts
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L’Education Nationale a publié un nouveau Vademecum sur le haut potentiel :
Cliquer pour accéder à Module_formation_EIP_268994.pdf
Le psychologue américain mis en avant dans ce document, Joseph Renzulli, propose une redéfinition du haut potentiel qui serait à la croisée de trois grands domaines : capacité intellectuelle, créativité et engagement. Ces trois composantes seraient plus ou moins activées en fonction des opportunités d’apprentissage. C’est pourquoi il préconise de repérer les enfants à haut potentiel afin de leur offrir des programmes d’enseignement adaptés.
Ce point de vue est intéressant. Cependant, Renzulli semble promouvoir une différenciation entre apprenants à profil dit « scolaire » (futurs exécutants) et apprenants à profil créatif (futurs leaders). Il faudrait ainsi repérer ces derniers afin de les stimuler de façon adéquate. Cet article paraît s’adresser aux décideurs afin d’obtenir des financements pour ce type de recherches : « en faisant la promotion de la créativité, vous servez l’intérêt de la société ».
A travers sa conception du haut potentiel, Renzulli semble décrire une sorte de surhomme qui peut faire penser à un Steve Jobs ou à un Bill Gates. Cependant, on peut s’interroger sur la valeur scientifique de cette nouvelle définition du haut potentiel, et d’un risque de catégorisation précoce entre « leaders » et « exécutants ». De ce point de vue, la référence aux prophéties auto-réalisatrices que fait par ailleurs le Vademecum sur un autre aspect du sujet, peut ici également être pertinente.
https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2006-5-page-463.htm#
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Cette nouvelle conception interroge. On ne parle plus de haut potentiel intellectuel mais de haut potentiel tout court. La dimension intellectuelle, telle que mesurée par les échelles de Weschler, a visiblement moins d’importance. Renzulli dit qu’on peut parler de HP avec un QI de 115, soit à un écart-type au-dessus de la moyenne, et non deux comme dans la définition du HPI, si d’autres dimensions comme la créativité ou l’engament sont présents. Cependant, comment évaluer objectivement ces deux dimensions ? Todd Lubart a développé l’EPoC (batterie d’évaluation du potentiel créatif), mais quelle est la valeur de cet outil ? Et quid de l’engagement ?
Selon le document de l’EN, on peut se passer d’une évaluation psychométrique en maternelle. Et de façon générale, l’EN semble prendre ses distances avec l’évaluation psychométrique. Le haut potentiel serait notamment défini à partir de questionnaires remplis par les parents, l’enseignant et les autres professionnels intervenant auprès de l’enfant, qui se réuniraient ensuite pour décider s’il y a ou non HP et proposeraient des aménagements.
Ayant participé à de nombreuses réunions d’équipes éducatives, je sais qu’un consensus peut parfois se créer autour d’une flambée d’affects enthousiastes et qu’il peut être difficile d’introduire alors des éléments plus objectifs, notamment s’ils sont dissonants. Les outils psychométriques, quand ils ont des qualités reconnues, en termes de validité et de fidélité, constituent des garde-fous importants face à de possibles dérives subjectives. Je crains que cette nouvelle approche choisie par l’EN n’engendre plus de confusion que de clarté sur le sujet du haut potentiel.
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Bonjour psy EN,
vous n’avez pas eu de réponse à vos questions qui sont pertinentes.
Vous écriviez déjà LE 14.11.2017 20:04 en commentaire de l’article
La pseudoscience des surdoués
je cite:
« Côté parents, beaucoup vont voir la psychologue « spécialiste » du HPI, c’est-à-dire qui gonfle les scores pour accroître sa clientèle, parce que des
associations comme l’AFEP les y envoient. Comment se fait-il que de tels charlatans puissent encore avoir pignon sur rue ?
Mais ce n’est pas si étonnant que ça car, côté institutionnel, l’Education nationale reprend tous les clichés de la mythologie du HPI dans ses textes
officiels, qui sont ainsi dictés directement pas les associations de parents d’enfants HPI. L’EN achète ainsi la paix sociale, en se passant d’interroger les chercheurs dans ce domaine, ce qui est grave étant donné les missions de cette institution.
»
Vous exposiez clairement les problèmes.La situation s’est aggravée.
Les médias ont relayé durant des années des théories fausses et continuent encore pour certains.
comme cet article de 2019
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/marne-combat-s-organise-accompagner-enfants-haut-potentiel
-1684964.html?fbclid=IwAR1UqDsT-AkUcZu4gLiN0LTkzCoi2j95vb928DdP13q8wBX9hq__3sE3Kz4
Les théories fausses ont été relevées (parmi d’autres) dans l’article
La pseudoscience des surdoués en 2017.
On constate aujourd’hui que, faute d’intelligence collective,
ces théories, délétères pour la connaissance du haut potentiel et le bien-être des surdoués, continuent leur chemin. J Siaud-Facchin est
parvenue jusqu’au ministère en 2019, ce qui ne laisse pas de m’étonner. Elle a pu y diffuser « en filigrane » ses théories dans les travaux
et le texte de l’EN de 2019, en médicalisant le sujet selon ses idées qui ne sont pas récentes.
Alors qu’il s’agissait d’identifier les troubles éventuels, les membres du groupe ont préféré parler de :
l’école inclusive (terme réservé aux situations de handicap) , donner un rôle plus important à la médicalisation, employer la notion
« les besoins éducatifs particuliers »
sans parler des « salles dédiées » auparavant nommées « salles de repos » par deux députées (en mars 2019 .
Dès le début du texte, on cite une « prise en charge thérapeutique » sans signaler qu’il s’agit, dans ce cas, de troubles.
C’est une confusion qui s’ajoute à ce que vous signalez.
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Bonjour Mme Kirchgessner,
On a effectivement le sentiment qu’il y a des lobbies très actifs au sein de l’EN et que l’exigence scientifique n’est pas toujours au rendez-vous dans ce qui est préconisé sous forme de « Guides » ou « Vademecum ». Pourtant l’EN a eu la bonne idée de se doter d’un conseil scientifique. C’est dommage qu’elle n’en fasse pas un meilleur usage.
Cela dit, Mme Siaud-Facchin et ses acolytes semblent avoir mis de l’eau dans leur vin et adoptent maintenant un discours plus nuancé (cf. le webinaire sur le haut potentiel). On peut se demander cependant ce qui motive cette évolution du discours. Les critiques faites par des chercheurs comme N. Gauvrit et F. Ramus ont partiellement été entendues. Et il le fallait, sinon le commerce de la zébritude aurait certainement pris du plomb dans l’aile à la longue. Du coup Cogito’Z réoriente sa stratégie commerciale plus largement vers le développement personnel aujourd’hui.
Par ailleurs, je ne suis pas contre l’expression « besoins éducatifs particuliers » concernant les élèves à HQI dans la mesure où cela peut demander à l’enseignant de s’adapter à un rythme d’apprentissage particulier.
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Bonjour Psy EN,
le temps passe vite ! je ne vous ai pas répondu.
« un discours plus nuancé » oui, mais légèrement alors !
Le ton a légèrement changé depuis l’article bienvenu (O combien ) et d’utilité publique en mars 2017 La pseudoscience des surdoués, mais il est encore difficile que tout le monde adopte une attitude scientifique et courtoise. J S Facchin me bloque totalement sur son facebook, par exemple, pour éviter toute discussion polie et toute contradiction avec des arguments.
Dans l’expression « besoins éducatifs particuliers » , ce qui est très gênant, c’est l’aspect péjoratif car le terme « particulier » a un sens très négatif en général. C’est ce qui pose problème, à mon avis.
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petit changement : nous avons la preuve que J S Facchin lit assidument le blog de Franck Ramus, car J S Facchin m’a débloquée sur son facebook.
Elle a créé une émission TV quotidienne; jeudi elle recevra Françoise Nyssen, qui a créé une école pour surdoués, gangrénée par l’anthroposophie.
Et elle poursuit son action de désinformation, puisqu’elle « forme » via cogitoz des psychologues aux « spécificités » supposées des adultes surdoués.
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Bjr.
Je découvre votre article de 2017 et tous les débats qu’il a suscités, au lendemain d’un bilan cognitif que j’ai eu envie de réaliser, car souffrant d’un parcours professionnel difficile (3 licenciements, chômage actuellement ; je rame pour identifier mon projet pro…). J’ai réalisé le bilan dans un cabinet lyonnais. Après restitution complète de l’analyse par la psy, j’apprends que mon QI a été évalué : il est de 131. J’ignore quoi faire de ce nb. Je connais les difficultés intérieures que les psy de librairie évoquent : sentiment de décalage, gestion peut-être compliquée de mes émotions, perfectionnisme, complexe de l’imposteur…
Que puis-je faire de tout ça, pour me comprendre et trouver ma place ?
Je suis vigilante à ne pas ingurgiter les mythes que vous dénoncez ; je n’ai aucune envie d’enrichir des business à qui je servirais de caution et qui ne m’aideraient pas, et au contraire, m’enfermeraient.
Afin d’aller mieux et de réfléchir à mon avenir avec les meilleures clés, quelles études sérieuses vulgarisées puis-je lire (en français) ? Quels professionnels de santé puis-je consulter ?
Je vous remercie par avance de vos suggestions et de votre aide.
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Merci pour votre témoignage. Je ne peux évidemment pas répondre à vos questions. Mais il est probable que les réponses qui vous intéressent ne découlent pas fondamentalement de votre QI.
Si vous avez de véritables troubles psychologiques (par exemple: dépression), ou ne serait-ce que des symptômes, un psychologue bien formé à des psychothérapies efficaces peut vous aider. Cette aide s’appuiera avant tout sur une analyse de vos difficultés beaucoup plus que sur votre QI.
Si vous n’avez pas de trouble mais plutôt des interrogations, besoin de conseils pour faire de meilleurs choix par exemple, votre demande relève plus du coaching. En étant consciente que ce secteur est, encore plus que la psychologie, envahi par les charlatans de tout poil, et qu’il peut être difficile de trouver un professionnel qui réponde correctement à vos besoins.
Si vous faites un bilan de compétences, un bilan professionnel visant à déterminer vers quelle voie vous orienter, la connaissance de votre QI pourra sans doute aider à guider vos choix vers des activités les plus susceptibles de vous satisfaire. Mais ce n’est qu’un élément parmi d’autres à prendre en compte.
Bref, vous êtes peut-être un cas typique pour lequel le QI ne fournit pas de réponse claire à vos questions, et vouloir tout mettre sur le compte du haut QI pourrait être une diversion voire une fausse piste par rapport à votre problématique.
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Bonjour,
par rapport à vos questionnements notamment concernant votre projet professionnel, je vous recommande le psychologue et life coach ( il a les deux formations) Patrick Santilli son trvail est sérieux, fin et intelligent. Il contribue à différents travaux et notamment à la revue ANAE et diffuse les connaissances scientifiques sur le sujet qu’il connait bien pour avoir écrit son mémoire de psychologie concernant le haut potentiel intellectuel. Ce professionnel se situe en Suisse mais il travaille beaucoup avec les nouvelles technologies pour vous faire une idée et peut être avoir un premier contact allez sur son facebook Patrick Santilli – Psychologue § Life coach
Bon courage à vous.
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Merci de faire le ménage et d’inviter les autres personnes à faire le ménage dans ces idées reçues et les idées parfois erronées et très souvent peu étayées des soit disant experts en ce domaine.
Cordialement,
Ergün ASLAN
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Merci aux normopensants de nous renvoyer sans cesse au néant existentiel. Pour le moment juste une position de principe, d’autres lieux et d’autres temps pourraient déployer une mise en « conformité » plus sévère et moins politiquement correcte.Honnis soient les atypiques qui se sentent à l’agonie dans ce monde envahi par la folie la plus pure, ils n’existent simplement pas. Ce sont des biais d’échantillonnage. L’intelligence, c’est une performance chiffrée, c’est bien pratique.C’est les normopensants que décident de tout y compris de la possibilité de notre existence.
Il existe pourtant des zèbres qui réfléchissent en dehors des catégories orthonormées et qui pratiquent l’hétéronomie au grand dam de tous les normopensants gardiens du sanctuaire du conformisme.
Comme dirait un certain préfet, qui certainement rêve d’une époque ou les uniformes à casquette avait conquis une grande partie de l’Europe : nous ne sommes pas dans le même camp.
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Félicitation pour cet article extrêmement clair, dont la vulgarisation est très bien faite. Il manque à l’évidence de ce genre d’articles accessibles à la population. Les études que vous citez et leurs résultats sont réservés en général à un groupe de chercheurs avec son vocabulaire et ses références qui le rende inaccessible au commun. Le résultat c’est que cela laisse le champ libre à tous ceux qui propagent des croyances pour le grand public et qui dominent largement, voire complètement la culture générale sur ce sujet. Quand on voit les commentaires de cet article c’est tout de même édifiant, et je vous trouve d’une grande patience!!! Essayer de convaincre vos collègues de vulgariser les véritables connaissances scientifiques sur ces questions, c’est essentiel pour réduire l’influence des charlatans et autre profiteurs… C’est aussi important pour influencer les décisions en termes de politique éducative. Cordialement.
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Bonjour Franck
Que penser du titre d’une conférence sur le sujet, écrit et revendiqué par l’un des deux auteurs de l’article La pseudoscience des surdoués, qui n’est pas Franck Ramus : Le jeune HPI, élève à besoins éducatifs particuliers.
Personnellement, je suis perplexe car le glissement sémantique interviendra facilement et rapidement pour certains, tous ceux qui propagent des croyances pour le grand public. Cela deviendra malheureusement “les surdoués sont particuliers”, ce qui est en complète contradiction avec cet article de 2017, La pseudoscience des surdoués, et avec cet autre artcile
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289618301144?fbclid=IwAR0Y5ujQ694_2RrH0mcr4I64xpTueqKqVSBKiQvCXywK_smVW_UzaOpeqvQ
Auparavant, on n’écrivait pas que l’intelligence a des “besoins éducatifs particuliers” .
Dire dans une conférence (et titrer) que les enfants surdoués ont “des besoins éducatifs particuliers”, les expose à subir la stigmatisation “tu es particulier”. Il me semble que l’on pourrait facilement l’éviter, en utilisant un terme moins négatif.
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Comme je n’ai pas de réponse, je vais me répondre à moi-même.
En partageant l’article d’Alice Fourez
et demander ce qu’elle pense de l’expression à consonance négative (à mon avis)
« élève à besoins éducatifs particuliers. »
.
Elle écrit ;
« quelle ne fût pas ma surprise de trouver, dans une « demande d’aménagements raisonnables » pour les élèves à besoins spécifiques/en situation de handicap, le haut potentiel au beau milieu de troubles (troubles « dys », TDA/H, troubles auditifs et visuels) »
C’est la suite logique de ce que je dénonce depuis si longtemps.
On peut se dire que cela se passe en Belgique, mais la situation est semblable en France.
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Bonsoir, si je ne me trompe pas cette étude n’a pas encore été discuté:
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289616303324 :
High intelligence: A risk factor for psychological and physiological overexcitabilities
2018Ruth I. Karpinski, Audrey M. Kinase Kolb, Nicole A. Tetreault, Thomas B. Borowski10.1016/j.intell.2017.09.001Intelligence
J’aurais aimé avoir l’avis de Mr. Ramus sur cette étude.
En vous remerciant par avance pour votre réponse.
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Elle est brièvement discutée en commentaire d’un autre article: https://ramus-meninges.fr/cliniciens-et-chercheurs/#comment-9858
Si vous lisez l’anglais, voyez également les commentaires sur PubPeer: https://pubpeer.com/publications/2F26A22D54A2032B460B3037AF26C0
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Moi aussi je voudrais bien insérer des smiley dans mes publications scientifiques.
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Quasiment 4 ans après cette étude, avez-vous eu un retour de la part de ces étudiants sur leur réussite scolaire actuelle? Je serais intéressé de savoir si la tendance indiquée dans l’étude était seulement à un instant donné (fin de 3e), ou bien se poursuivait dans le temps (car tel que je l’ai compris, il ne faut pas se baser sur une supposition, une interprétation ou une généralisation, mais bien se reporter uniquement aux faits, n’est-ce pas?).
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Bonjour
Franck Ramus m’a permis d’indiquer la parution récente de mon dernier livre
sur l’article La pseudoscience des surdoués.
Il s’intitule
Surdoué, quelle chance !
J’ai synthétisé les avancées scientifiques sur le sujet et j’ai indiqué la majorité des recherches qui placent le haut potentiel comme une chance, car le sujet de l’intelligence a été un peu malmené depuis quelques années.
Hier, j’ai encore vu un commentaire sur ce sujet, qui parlait du haut potentiel comme un « handicap invisible » …
https://livre.fnac.com/a15619222/Nadine-Kirchgessner-Surdoue-quelle-chance
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Je viens de trouver un article sur le site Sciences et Avenir (https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/quel-est-le-plus-gros-qi-du-monde_148093), où il y a une erreur de cohérence:
– Franck Ramus indique: « Avoir un QI de 145 signifie qu’elle fait mieux que 99,9% des individus dans cette population de référence. » (donc je comprends 1 personne sur 1000)
– Et plus bas répondu par Jacques Lautrey: « un QI de 160 aurait une probabilité de 0,003 d’être observée. Autrement dit, il faudrait avoir examiné un millier de sujets dans chacun des groupes d’âge pour avoir une chance d’en trouver trois qui soient représentatifs de ce que serait un QI de 160. » (donc je comprends 3 personnes sur 1000, tel qu’indiqué)
Ainsi, il y aurait plus de personnes avec un QI de 160 qu’avec un QI de 145? Est-ce logique?
Du coup, si je suis le raisonnement de cet article, vous actualisez le tableau présent au-dessus pour mentionner et corriger cette erreur, et éviter ainsi de divulguer des informations erronées, n’est-ce pas?
En vous remerciant par avance pour votre réponse.
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Merci pour votre remarque! Vous avez raison sur l’incohérence entre les deux. En fait, un QI de 160 ou plus se retrouve chez 0,003% des gens, il faudrait donc tester 100 000 sujets pour en trouver 3.
J’avais pourtant déjà signalé cette erreur à la journaliste avant la publication (et Lautrey avait confirmé), mais cela a été visiblement mal corrigé. Je lui signale à nouveau.
Cela dit, une telle erreur (ou coquille) n’a rien à voir avec les mythes sciemment propagés sur les surdoués, donc sa place n’est pas dans mon tableau.
Au fait, ma réponse complète à cette question a été mise sur le blog: https://ramus-meninges.fr/quel-est-le-plus-grand-qi-possible/
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Merci, en effet, cela a été corrigé dans l’article depuis.
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J’ai une question à propos du panel de la DEPP 2007 : vous dites à un moment que « nous n’avons pas les résultats au brevet pour 4725 d’entre eux », ce qui suggère que l’on n’a tout simplement pas les données. Plus loin, pour les 29000 autres vous les désignez comme ceux qui ont passé le brevet, ce qui laisse entendre que les 4725 en question n’ont pas passé le brevet. Ma question est : est-ce que 1) on n’a pas ces données sur ces 4725 ou 2) n’ont-ils pas passé le brevet. Si je pose cette question, c’est que je penche pour la 2ème solution, étant donné que l’écart entre la proportion des HQI chez les 29000 et chez les 4700 est trop forte pour être due au hasard. Dans tous les cas, cela va dans le sens de votre thèse, mais disons pas dans les mêmes degrés : dans un cas on a un élève en dessous de 10 (0,25% d’échec au brevet chez les HQI), dans l’autre cas on a 20 élèves HQI sur 405 (4,9%) qui, soit échouent soit ne le passent pas.
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Tout ce qu’on sait sur ces 4725, c’est qu’on n’a pas leurs données du brevet. Cela peut recouvrir une grande diversité de situations:
– ils ont changé d’établissement et la DEPP n’a pas su les retrouver dans leur nouvel établissement.
– ils ont quitté la France.
– ils ont été déscolarisés.
– ils sont décédés.
– ils étaient simplement indisponibles le jour de l’examen.
Ce qu’on peut dire, c’est que ces perdus de vue avaient un QI moyen de 85 en 6ème, donc c’est une population plus désavantagée que la moyenne, ce qui est cohérent avec un risque plus grand d’être dans l’une des situations ci-dessus.
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Désolé pour la question précédente, j’aurais dû davantage lire et j’aurais eu ma réponse !
Sinon, article très intéressant et beaucoup de références qui permettent de se faire un avis sur le sujet. Effectivement, il n’est pas inutile d’apporter ces éléments pour dédramatiser la situation des HQI par rapport à ce que l’on peut très souvent entendre : avoir un QI élevé reste a minima un avantage dans énormément de circonstances !
Après j’ai quand-même quelques remarques (Mes excuses par avance si mes remarques vous semblent trahir votre pensée!). La plupart ont été mentionnées en commentaire, mais je me permets de les reformuler :
1) La remarque la plus générale, c’est que si l’on observe des excès de dramatisation de la situation des surdoués, ça n’est finalement que par une torsion du bâton dans le sens inverse de celui dans lequel il était tordu auparavant : je me souviens que, dans les années 1990, le modèle du surdoué tel qu’il était diffusé médiatiquement était celui de quelqu’un qui était capable de réussir absolument tout ce qu’il veut à partir du moment où il le décide. Or, si je puis me permettre, votre article ne démonte pas seulement la « légende noire » des surdoués mais également sa « légende blanche » ! Je crois avoir lu 2,7 points de plus que la moyenne au brevet … c’est à la fois énorme et pas tant que ça!
2) Je partage tout à fait l’idée d’un biais d’échantillonnage, mais l’idée selon laquelle les assos/sites de surdoués seraient fréquentés en priorité par des surdoués en difficulté me semble devoir être avancée plus prudemment. Celle selon laquelle les surdoués non-détectés ne se soupçonneraient pas surdoués m’apparaît même très franchement discutable : les données sur la douance étant de plus en plus faciles d’accès (certes aussi les plus discutables), les HQI étant, comme vous le montrez, plutôt en réussite scolaire, on peut faire l’hypothèse sans prendre de risques énormes que beaucoup sont en capacité de s’ « auto-diagnostiquer » voir d’être « diagnostiqués » par d’autres surdoués. Je mets des guillemets pour indiquer que ces « diagnostics » ne sont pas nécessairement pensés comme tels mais qu’ils risquent d’apparaître comme une hypothèse qui doit arriver très fréquemment mais qui n’aboutit pas nécessairement à une démarche de test. Il me semble plus généralement douteux que des gens qui, comme vous le montrez, parviennent globalement plus souvent à atteindre des résultats d’excellence (dans beaucoup de domaines comme vous le soulignez) n’attirent pas l’attention sur une intelligence supposée et que cela n’attire pas leur attention sur le lien avec la douance. Bien sûr, je ne conteste pas que beaucoup tombent des nues en l’apprenant, mais l’hypothèse la plus probable me semble tout de même que les surdoués non-diagnostiqués qui se suspectent de l’être sont loin d’être quantité négligeable !
3) Je partage l’idée qu’il est quelque peu décevant de se satisfaire d’une distinction surdoué/non-surdoués basée sur le seul QI, indépendamment d’autres caractéristiques qualitatives (notez au passage que cette remarque ne vient pas à mes yeux invalider votre argumentation sur la pensée en arborescence). Je trouve un peu décevante votre justification du fait de se satisfaire de ça parce qu’il n’ y aurait « pas d’autre solution que de conserver pour la définition de la précocité/douance/HPI/HQI une définition totalement objective, biaisée en faveur d’aucune hypothèse particulière: celle d’un QI total très élevé. » Cela semble présupposer, sauf si j’ai mal compris, que vous pensez qu’aucune méthodologie ne pourrait permettre de reproduire plusieurs échantillons distincts représentatifs des populations, par exemple des QI compris entre « 90 et 110 » et, d’autre part des QI supérieurs à 130. Si j’ai bien compris, je ne vois pas pourquoi cela ne serait pas possible (même si j’imagine pourquoi cela serait complexe!) et ensuite de faire des analyses sur ces deux populations pour voir, d’une part, si l’on repère bien des traits récurrents chez les QI à 130 et + et, d’autre part, si l’on n’observe pas des traits distinctifs qualitatifs à la fois entre les différentes catégories de QI mais aussi à l’interne de ces catégories de QI (avec l’hypothèse implicite dans pas mal de travaux que vous critiquez qu’il y aurait d’une part des capacités/caractéristiques mesurées par le QI et, d’autre part, des capacités caractéristiques que ne permettent pas de mesurer ces tests).
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Bonjour et merci pour le travail de fond consistant à dénoncer les dérives au sujet de la douance. Je remarque que si, en effet, tous les surdoués qui consultent ont logiquement un problème, tous ceux (surdoués ou non) qui devraient consulter ne le font pas : et je pense qu’ils sont très nombreux, beaucoup plus que ceux qui consultent qui ne représentent qu’une minorité de la population qui en aurait besoin ! Je note en passant que les psy- et les scientifiques ne sont pas épargnés, et que la cognition froide n’existant pas chez l’être humain, la prudence demeure de mise, même en présence de qualifications et de démonstrations a priori irréfutables.
Toujours est-il que votre article ne traitant que de l’aspect statistique de la surefficience intellectuelle, est passée sous silence la souffrance de ceux qui ont un tel décalage avec leurs semblables, que, pour ainsi dire, ils ont l’impression de vivre parmi des êtres sous-développés, pour ainsi dire végétatifs : aucun échange possible, pas plus qu’avec un logiciel ou un animal ! Une solitude absolue parmi des semblables qui nr le sont que de noms et de loin.
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Bonjour Monsieur Ramus,
Un vrai grand bravo pour votre travail !
Cela fait du bien de voir enfin des sources scientifiques et de vraies cohortes ! Cela fait plusieurs mois que je lis des livres sur la douance et que je me dis « mais c’est incroyable que l’on n’ait pas à notre disposition une cohorte digne de ce nom… » Et bien si ! Elle existe !
Je trouve les livres sur la douance (« ce terrible cadeau ») très déprimants, comme s’il fallait être sur ses gardes et faire attention à ce qui pourrait vous arriver 😀.
Je trouve intéressant que des auteurs soulignent que la douance ne protège ni de l’échec, ni de la dépression etc… Mais de là à faire un lien, comme cela a été fait, sans aucune étude épidémiologique (la seule qui puisse convenir pour éviter les biais d’échantillonnage), c’est proprement scandaleux.
Je vous soutiens à 100% dans votre démarche d’honnêteté intellectuelle !
Bon vent à vous
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Bonjour Monsieur Ramus,
Merci pour votre article, que j’ai lu avec grand intérêt.
Cependant, j ai été déçue et peinée en lisant les réponses agressives et condescendantes qui sont apportées aux commentaires des lecteurs.
J imagine qu’il est difficile de lire ces commentaires, mais j aurais souhaité trouver plus de bienveillance
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Md
Bonjour
Je suis très étonnée par votre commentaire , car les réponses me semblent toujours bienveillantes, précises et argumentées.
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Expérience personnelle : en troisième primaire, je me suis fait « corriger » par l’instituteur pour avoir écrit une addition simple de gauche à droite, voyant immédiatement qu’il n’y avait pas de report, alors qu’officiellement il fallait bien sûr commencer par les unités…
J’ai pensé : « Quel imbécile ! »
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Bonjour Franck
Mon éditeur a republié mon dernier livre, récemment avec un nouveau titre
L’intelligence ne fait pas le bonheur. Mais elle y contribue ; LEN
Avec un bandeau très incisif
HPI Haut Potentiel d’Intox
https://actualitte.com/article/106187/edition/surdoues-hpi-haut-potentiel-intellectuel-ou-d-intox
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Bonjour Monsieur Ramus,
Avez vous lu cet article ? https://theconversation.com/scientifiquement-le-hpi-nexiste-pas-184606
Le plus choquant n’est pas le contenu de l’article (pourtant gratiné entre les approximations, les erreurs et l’incompréhensibilité du propos), mais le fait qu’il ait été écrit par un universitaire (MCF en… science de gestion)
Les commentaires sont aussi édifiants que l’article (je cite l’auteur) :
« (…) Je suis désolé que mon point de vue sur l’inné et l’acquis vous semble extrême mais c’est la conclusion à laquelle l’ensemble de mes travaux aboutit. Comme je m’ancre dans la définition des chercheurs qui qualifient l’intelligence comme la capacité à résoudre un problème que l’on rencontre pour la première fois – un peu comme lorsque l’on teste la capacité d’un animal à ouvrir un boîte ou à trouver une friandise en contournant des obstacles – je pense que l’intelligence dans son acception princeps est innée. »
Et la cerise sur le gâteau qui montre que l’auteur ne connait rien au sujet dont il parle :
« Je pense ainsi que si l’on testait la totalité de la population d’une nation, le % de personnes au QI supérieur à 130 serait très important. »
Consternant…
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Effectivement cet article n’est pas brillant. Ça ressemble à une dissertation décousue (et pas très bien informée) sur tous les sens qu’on peut donner à un mot.
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Bonjour,
Merci de votre article et le travail que vous avez effectué qui appui sur la nécessaire rigueur à appliquer lorsqu’on se veut scientifique, même s’il me semble percevoir par moment dans votre ton un certain agacement (que vous pourrez certainement retrouver dans mes propos) !
J’ai tenté de parcourir les commentaires et je suis agréablement surpris de la qualité des réponses fournies. J’aurai aimé connaître votre avis comme celui des différent participants au débat sur plusieurs points :
quelque chose semble se répéter, à ce sujet comme à d’autres (et qui concernent particulièrement le statut des enfants, sur la dysphorie de genre par exemple), d’une demande de reconnaissance sur fond de souffrance, ce que vous nommez victimisation. En adressant ce critère, élevé au rang de diagnostic (dont l’étymologie renvoie tout de même au discernement d’une maladie, de ses causes et symptômes) à la société, cette démarche cache et dévoile une demande de réparation sociétale, quelque chose d’un « guéris moi » à destination de figures tutélaires. Une question humaine plus large me semble s’y loger « est-ce que papa et maman m’ont réussi ou loupé? », question qui se joue également du côté des parents.
certains commentaires opposent directement ou non (dans le déni des recherches et de leurs résultats) méthodologie scientifique et expérience personnelle. Si la science ne peut et ne doit pas prétendre à résumer le monde, elle semble actuellement être pervertie, devenant un dictionnaire explicatif du monde (l’expression enfant HPI m’interroge) et difficilement différenciable de l’opinion, qui prend elle une place folle dans les débats. Ce besoin de mettre en avant son expérience subjective, si elle est salutaire à bien des endroits, me paraît ici sous tendu d’un refus d’une mise en question (le serpent qui se mord la queue, le subjectif devenant alors objectivable et tangible). L’inflation narcissique qui flotte autour de ces questions me paraît difficilement compatible avec un échange raisonné et m’interroge quant au statut donné à ces termes (HPI, surdoué, hypersensible, etc).
le pont entre potentiel cognitif élevé et difficulté psycho-affective est souvent présenté (lorsqu’il est question des difficultés rencontrées par les enfants désignés) du côté de la dépendance à la qualité du milieu scolaire (présenté comme à la traîne d’un enfant en avance). Or quid du milieu familial si ce n’est du côté de récit héroïque de parents perdus (l’agacement !) ? Les rencontres que j’ai pu faire avec des parents et des enfants pour des consultations thérapeutiques (j’exerce en tant que psychologue clinicien), et qui se définissaient et définissaient leurs descendances comme HPI, zèbres, TDAH, etc, laissaient systématiquement à entendre des perturbations majeures dans la préhistoire et la petite enfance de ces jeunes. Et bien souvent, ces mêmes perturbations (et leurs nécessaires effets) sur la famille n’ont pas été entendues et prises en compte, que ce soit pour les parents que pour l’enfant.
Si le milieu scolaire permet à l’enfant de rejouer et de trouver des réponses différentes à ce qu’il expérimente dans ses premiers milieux de socialisation, quel destin lui est-il laissé si les parents y déplacent leurs propres enjeux familiaux, leurs théâtres familiaux pour reprendre les propos entendues de la part de psychologues scolaires et que je rejoins par moments ?
Enfin, je m’interroge également sur les différentes apparitions/disparitions dans le vocabulaire médical et diagnostic. Si jusqu’à il y a quelques années, en France, le vocabulaire issue de la psychanalyse dominait le champ lexical, les différentes remises en question de l’application de diagnostic dits structuraux aux enfants et adolescents ont laissé la place à ces sigles, à leur profusion, et à leur surutilisation dans le langage professionnel comme courant. Ces nouvelles étiquettes me semblent parfois répondre à un besoin de désigner un membre de la famille comme tout à la fois souffrant et mettant en souffrance (peut-être du côté de ce que les systémiciens définissent du porte symptôme). Encore une fois, ces nouveaux termes tendent à faire disparaître l’importance du milieu familial (au profit et je me répète, de l’importance du milieu scolaire), nourrissant la mouvance de déculpabilisation générale au profit d’un bouc émissaire extérieur, peut-être en miroir du discours qui voulait que ce soit la faute de la mère ! Espérons sortir un jour de ces explications causalistes simplistes…
Merci encore pour votre article et le débat qu’il suscite !
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A la suite de cet excellent travail voilà une référence sérieuse et scientifique au sujet du HPI:
Psychologie du haut potentiel sous la direction de Nicolas Gauvrit et Nathalie Clobert. Ce bouquin manquait en France, les chapitres sont d’un excellent niveau, avec un collège d’auteurs tous spécialistes du sujet. Si cet excellent ouvrage était paru bien avant , je n’aurais acheté aucun autre livre au sujet de la douance.
Bravo aux auteurs ( 48) pour l’excellence de ce travail.
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Vous partez de l’hypothèse que les HQI qui s’ignorent vont bien. C’est une hypothèse qui me semble très précaire non ? Combien de personnes en souffrance psychique ne consultent pas ? Les raisons ne manquent pas : déni, coût, honte, etc…
Finalement votre raisonnement souffre du même biais d’échantillonnage que vous dénoncez.
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Je me base juste sur les études épidémiologiques qui comparent les troubles entre les personnes à QI haut et moyen, dans une population où les tests de QI ont été administrés à tout le monde par défaut sans que cela vienne d’une demande ou d’une consultation. Dans ces études, la plupart des personnes identifiées comme HQI par les chercheurs ne savent pas qu’elles le sont. Et elles ont malgré tout soit moins, soit pas plus de troubles que les autres.
Voici notamment nos travaux récents sur le sujet:
Guez, A., Peyre, H., Le Cam, M., Gauvrit, N., & Ramus, F. (2018). Are high-IQ students more at risk of school failure? Intelligence, 71, 32‑40. https://doi.org/10.1016/j.intell.2018.09.003
Peyre, H., Ramus, F., Melchior, M., Forhan, A., Heude, B., & Gauvrit, N. (2016). Emotional, behavioral and social difficulties among high-IQ children during the preschool period : Results of the EDEN mother-child cohort. Personality and Individual Differences, 94, 366‑371.
Shevchenko, V., Labouret, G., Ramus, F., & Peyre, H. (2022). Predictive Capacity of IQ and its Constituents for Psychopathology : A Study of the EDEN Cohort. PsyArXiv. https://doi.org/10.31234/osf.io/nrf3y
Williams, C. M., Peyre, H., Labouret, G., Fassaya, J., Guzmán García, A., Gauvrit, N., & Ramus, F. (in press). High Intelligence is Not Associated with a Greater Propensity for Mental Health Disorders. European Psychiatry (p. 2022.05.26.22275621). https://doi.org/10.1192/j.eurpsy.2022.2343
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Bonjour, les données fournies montrant une corrélation positive entre QI et réussite scolaire concernent des élèves de collège. Connaissez vous des études ou données similaires pour des élèves du lycée (résultats du BAC par exemple) et des étudiants ?
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En fait toutes les études du monde qui ont posé la question trouvent cette corrélation positive, à tous les âges et niveaux de scolarité (et plus tard pour la performance professionnelle). Cela inclut les références données dans les notes 9 à 14 de l’article ci-dessus, et bien d’autres.
Je pourrais demander à la DEPP les résultats du bac de ces mêmes élèves du Panel 2007, et refaire l’analyse. Mais à quoi bon reproduire ce résultat une énième fois? Il est tellement trivial que j’aurais du mal à le publier dans une revue scientifique internationale.
Depuis cet article nous avons conduit deux nouvelles études sur les liens entre haut QI et troubles mentaux. Voyez notamment cet article (qui sera bientôt publié): https://ramus-meninges.fr/haut-qi-troubles-mentaux/.
J’estime que nous avons maintenant consacré assez de temps à ce sujet, les résultats sont clairs, non ambigus, et convergents avec les autres études internationales. D’autres sujets réclament notre attention.
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Merci 🙂
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Bonjour,
Dans cette vidéo de Cogitoz, à 4mn, concernant le haut potentiel intellectuel Il est dit que
je cite :
« le HPI va avoir une vitesse de traitement de l’information, deux fois supérieure à la moyenne »
Qu’en est-il très exactement ?
Il me semble que ce » deux fois supérieure à la moyenne »
n’a pas été vraiment mis en évidence dans les études scientifiques ?
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Bonjour monsieur Ramus et Col,
Je vous remercie infiniment pour cet article avec lequel je suis en accord. Mon expérience de l’orientation professionnelle (sujets à partir de l’âge de 14ans) me montre la même chose. Les candidats à QI supérieur à la moyenne réagissent mieux que les autres. Ils ne sont pas toujours épargnés par les maux de la vie. Si certains ne réalisent pas de performance ou ont des résultats modestes voire mauvais à l’école, lorsqu’ils sont aidés avec succès, sont capables de mieux se rétablir que les autres. Les expériences que j’ai vécu qui ne correspondent pas à cette affirmation montrent des sujets qui subissent d’autres freins. La plus grande rapidité, la grande mémoire ne sont pas des remparts contre les échecs et les réussites mal vécues ou une éducation inadaptée ou un incident de croissance. Le haut Qi n’est pas non plus à ma connaissance la cause de ces interprétations et mémorisations douloureuses ni des pathologies neurologiques. Je me rend compte combien chaque cas est différent et je m’accroche à ces différences individuelles plutôt que de revenir à des similitudes qui induiraient une réponse standardisée et très probablement inadaptée. La médiatisation de soi-disant dons ou complications liés au HQI me donne parfois un peu à débattre avec les parents qui projettent une vie extra-ordinaire ou craignent une vie loupée de leur enfant alors que celui-ci se destine a une vie ordinaire sans réussite sociale éclatante ou autre fait remarquable. Je suis beaucoup plus vigilant sur l’attention que ces enfants sont capables de porter sur une discipline ou une découverte lorsque celle-ci peut s’avérer dangereuse pour eux (ou lorsqu’ils sont harcelés). Je fais allusion à apprendre plus vite une addiction ou un embrigadement. L’école en collectivité même si elle est loin d’être parfaite, puisque par nature elle ne peut s’adapter à l’individu, se remet souvent en question avec des réformes fréquentes. Les disciplines y sont panachées. Et pour tous les candidats y compris les HQI il est important de se mobiliser autour de matières variées intellectuelles, pratiques, physiques et relationnelles. Les activités extra-scolaire des HQI et des autres peuvent compléter cette diversité. Car je remarque combien ce sont leurs expériences qui au moment de s’orienter font le terreau de la décision qu’ils improvisent au moment du choix. Au plus elles sont diverses au mieux on peu trouver du ressort et de la motivation à s’engager dans une suite. Le QI ne freine ou ne facilite rien dans cela pour ceux qui n’ont pas de matière première à cogiter … une suite. Et je ne relève rien de différent chez les adultes. Quand aux spécificités neurologiques il y en a certainement et quelques études commencent à le montrer grâce aux techniques d’imagerie. Je fais allusion à l’activation de zone corticales inhabituelles chez le HQI. Mais cela ne change en rien la nature des résultats. A effort ou attention égale le résultat est quantitativement meilleur. La mémorisation de l’expérience vécue suite à cette mécanique d’apprentissage est bien plus intéressante. Et l’étude sur laquelle vous vous appuyez montre bien que face aux examens cela est bénéfique aux candidats à HQI. Enfin « les dictons », je les appellent comme ça, selon lesquels un HP-Zebre-Surdoué (oulala) est plus ceci, moins cela font marcher le commerce et les lobbies. Ainsi va la société et du coté du QI moyen ou supérieur on s’en sort plutôt pas mal. Je préfère laisser la une à des atteintes cette fois-ci pathologiques pour lesquelles je me sens bien désarmé. Je pense à l’épilepsie, l’autisme, la déficience intellectuelle, et tous les TND qui placent le candidat en situation de handicap permanent.
Merci
Franck Fournier
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Bonjour,
Avez-vous pu faire la même étude pour les surdoués dans le monde du travail? Je suis intéressé par les résultats basés sur le même principe.
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Non, je n’ai fait aucune étude là-dessus. Je ne sais pas ce qu’est exactement votre question, mais sur la base des études passées on peut dire que:
– les HQI sont plus susceptibles que les autres d’atteindre des catégories socio-professionnelles supérieures (forcément puisqu’ils atteignent des niveaux d’étude supérieurs en moyenne).
– quel que soit l’emploi, l’intelligence générale est positivement corrélée à la performance dans le poste.
Une synthèse sur le sujet:
Schmidt, F. L., & Hunter, J. (2004). General Mental Ability in the World of Work : Occupational Attainment and Job Performance. Journal of Personality and Social Psychology, 86(1), 162‑173. https://doi.org/10.1037/0022-3514.86.1.162
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Ma question est bien à ce niveau, mais légèrement différente:
– est-il probable que des personnes qui possèdent/développent de bonnes compétences pour bien réussir à l’école (et durant les études) puissent être en décalage par la suite en entreprise, avec des attentes parfois très différentes de l’école (comme celle d’être bien intégré en équipe, par exemple), où les relations sociales sont plus importantes qu’à l’école?
L’article que vous avez partagé traite également du cas des personnes surdouées, qui peuvent avoir un profil plutôt « atypique »?
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Il est vrai que les compétences acquises à l’école ne se transfèrent pas toujours directement en entreprise, et que les compétences nécessaires en entreprise ne sont pas toujours enseignées à l’école, ce qui peut produire des décalages, et demander aux employés un temps d’adaptation. Et certains peuvent rester inadaptés à un poste, bien qu’ils aient obtenu le niveau scolaire requis. Mais ce sont des observations générales qui valent pour tout le monde à tous les niveaux! Je n’ai pas connaissance que les HQI souffrent plus de ce problème que les autres.
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Merci, excellente réponse!
J’ai oublié que les problèmes vécus ne sont pas liés seulement au côté HPI, mais peuvent être bien plus généraux. Merci pour ce rappel 🙂
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