Franck Ramus et Nicolas Gauvrit

Version originale et intégrale d’un article paru dans La Recherche, Mars 2017, sous le titre « La légende noire des surdoués« .

Si l’on en croit ce qu’on lit dans les médias et dans les livres spécialisés, les surdoués sont les véritables damnés de la Terre: ils sont en échec scolaire, inadaptés, hypersensibles, anxieux, dépressifs, dyslexiques, et plus si affinités. Comment est-ce possible, alors que le sens commun suggèrerait au contraire que les enfants les plus intelligents ont les meilleures chances de réussite dans tous les domaines ? Dans cet article, nous allons montrer que la plupart de ces allégations, sinon toutes, sont des mythes sans fondement.

Pour commencer, il convient de préciser ce que l’on appelle un surdoué. Bien que de nombreuses définitions aient été proposées et débattues, la définition la plus courante et la seule qui fasse l’objet d’un certain consensus international dans la recherche scientifique sur l’intelligence est la suivante : sont surdouées les personnes qui ont une intelligence très supérieure à la population générale, c’est-à-dire en pratique qui ont un QI supérieur à 130, une condition vérifiée par environ 2% de la population. Chez l’enfant, le mot surdoué a pour synonymes « précoce » (qui traduit le fait qu’un enfant plus intelligent que la moyenne de son âge est en avance dans son développement intellectuel) et « à haut potentiel » (qui met l’accent sur le fait que l’intelligence de l’enfant prédit, dans une certaine mesure, sa réussite future). Notons que le mot même de « surdoué » induit l’idée d’un excès d’intelligence, donc d’un problème. En anglais le terme équivalent pour cet usage est simplement gifted (doué), qui n’a pas du tout la même connotation.

D’autres définitions possibles existent, comme celles ajoutant au critère de QI élevé des critères positifs (comme la créativité) ou négatifs (par exemple être en difficulté). Ces définitions ont l’inconvénient de biaiser d’emblée les caractéristiques des surdoués, chacune à sa manière et sans qu’aucune d’elle ne fasse l’objet d’un consensus. C’est pour sa plus grande objectivité et sa neutralité que la définition basée strictement sur le QI est généralement considérée comme la plus valide[1].

Les surdoués étant définis, quels sont donc les idées les plus répandues les concernant ?

Les mythes les plus fréquents

Première thèse répétée à l’envi : les enfants surdoués auraient un mode de pensée qualitativement différent de celui des enfants ordinaires. Plus précisément, le raisonnement des personnes normales est souvent décrit par ceux qui diffusent cette conjecture comme « linéaire » ou « séquentiel », allant d’une idée à l’autre dans un enchaînement unidirectionnel. À l’inverse, les enfants surdoués auraient une pensée « en arborescence », où chaque idée donne naissance à plusieurs autres qui, à leur tour, engendrent une multitude de concepts. Ainsi, disent les tenants de cette hypothèse, lors de la résolution d’un problème mathématique, l’élève moyen avance pas à pas de l’énoncé à la solution, avançant droit vers son but. Au contraire, les enfants surdoués exploreraient de nombreuses pistes simultanément, créant une « arborescence » d’idées parfois trop touffue pour être gérée.

Une conséquence prévisible d’un mode de pensée radicalement différent des enfants surdoués serait l’échec ou la difficulté scolaire. Si les petits précoces pensent de manière singulière, disent beaucoup de ceux qui s’expriment dans les médias sur la précocité, l’enseignement courant ne saurait leur convenir, leur don les plaçant ainsi en danger. Paradoxalement, trop d’intelligence provoquerait des problèmes scolaires et les enfants les plus prometteurs se retrouveraient ainsi souvent exclus du système éducatif. C’est là sans doute l’un des mythes qui a le mieux essaimé et qui résiste le mieux à une contradiction pourtant bien étayée comme on le verra plus bas. Il a souvent été affirmé qu’un tiers des élèves surdoués seraient en échec scolaire, un autre tiers en réussite et le troisième tiers dans la moyenne. Chiffres simples et frappants, ils ont été repris sans aucune vérification par de nombreux médias et « experts » du haut potentiel. La rumeur a même tellement bien pris qu’elle est non seulement reprise sur des sites dits « d’information » sur la précocité et dans des magazines réputés[2], mais également sur le portail EDUSCOL de l’Éducation Nationale jusque très récemment. Dans la surenchère médiatique autour de la précocité intellectuelle, certains vont même jusqu’à annoncer 50, voire 70 % d’échec scolaire chez les surdoués (cf. notre florilège en Annexe)…

Une enquête récente[3] fait apparaître une autre idée répandue, selon laquelle les surdoués sont souvent émotionnellement instables. On les imagine hypersensibles, anxieux, dépressifs… Cette idée est aussi répandue que peu solidement établie. A priori, deux hypothèses seraient raisonnables. L’une consiste à penser que les surdoués, grâce à leur intelligence, sont capables de mieux gérer leurs émotions et développent des compétences socio-émotionnelles les rendant plus heureux et mieux adaptés, réduisant notamment l’anxiété. L’autre est que, conséquence du décalage avec leurs pairs, ils sont socialement inadaptés, ce qui peut entraîner plus d’anxiété et de mal-être. Si ces spéculations sont a priori logiques, seule l’étude des faits pourra au final nous renseigner sur la réalité de manière fiable, et certainement pas des supputations, aussi sophistiquées fussent-elles.

Un dernier mythe courant est celui selon lequel les enfants surdoués seraient plus sujets aux troubles des apprentissages, au trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité, ou encore aux troubles autistiques. S’il est vrai que ces troubles ne sont pas incompatibles avec une intelligence supérieure, c’est tout autre chose d’affirmer qu’ils sont plus fréquents chez ces enfants que dans le reste de la population. Là encore, aucune donnée épidémiologique n’est jamais fournie à l’appui des affirmations. On voit donc que le discours médiatique et réputé expert sur les surdoués tend à propager globalement l’idée paradoxale selon laquelle la précocité intellectuelle serait une terrible maladie.

D’où viennent ces mythes ?

L’idée que les enfants surdoués sont émotionnellement instables, souvent dyslexiques ou dyspraxiques, statistiquement plus malheureux que les autres, provient sans doute d’une hypothèse défendue à la fin du 19ème siècle par Cesare Lombroso qui prétendait avoir mis à jour un lien entre folie et génie dans son ouvrage Genio e follia (1877). Aucun fait tangible n’est venu étayer cette intuition, mais l’idée était séduisante et fut reprise par de nombreux auteurs. Le génie s’accompagnerait généralement de folie, l’intelligence de désespoir.

Dans certains cas, les mythes sont de grossières exagérations de faits réels bien documentés. Par exemple, dans certains tests de créativité, on demande aux participants de donner le plus d’idées possibles à partir d’un point de départ unique (il peut s’agir de finir un dessin de plusieurs manières possible à partir d’une ébauche minimaliste, ou de donner des mots reliés à un concept de départ). À ces épreuves, les surdoués ont statistiquement de meilleurs résultats que la moyenne. Ainsi, une même idée peut mener chez eux à un peu plus de concepts reliés. Ce résultat est peut-être à l’origine de l’idée que les surdoués ont une pensée « en arborescence » à l’opposé des autres enfants.

Qu’une idée naisse est une chose, qu’elle se répande et se trouve défendue bec et ongles par ses adeptes en est une autre. La diffusion spectaculaire de la « légende noire » de la précocité se fait par différents biais, par des acteurs souvent considérés comme les meilleurs experts de la question, alors même qu’ils ne citent jamais aucune étude scientifique à l’appui de leur propos, et qu’ils n’ont visiblement pas connaissance des données publiées sur le sujet.

En première ligne se trouvent des psychologues praticiens qui côtoient au quotidien des enfants surdoués et « observent » chez eux un ensemble de difficultés scolaires, émotionnelles et cognitives – quoique tous les psychologues ne sont pas d’accord avec cette « observation de terrain »[4]. Ils sont relayés par des associations de parents d’enfants précoces ou d’adultes « surdoués » ayant effectivement des difficultés et qui cherchent auprès des praticiens du réconfort par l’assurance que leurs problèmes proviennent d’une trop grande intelligence. Il s’établit entre les psychologues défendant la thèse que l’intelligence supérieure est une calamité et les associations une symbiose, les dernières servant de marchepied aux premiers dans l’accès aux médias. Ceux qui cherchent à établir la vérité et luttent contre les mythes sont, comme dans d’autres domaines, moins motivés et moins entendus que les alarmistes dans ce « marché cognitif » déséquilibré décrit par Gérald Bronner.

Alors que la voix des surdoués et de leurs parents était il y a 40 ans à peine audible, les associations se sont mobilisées, ont développé une compétence de communication et ont ainsi réussi, avec l’aide des psychologues praticiens qui les suivent, à être considérés comme les experts incontournables de la question du haut potentiel, à la fois dans les médias et auprès du gouvernement. La victimisation des surdoués passe particulièrement bien auprès des grands médias, qui ont horreur des récits scientifiques en demi-teinte et des thèses modérées. Que les surdoués soient décrits comme les damnés de la terre, souffrant de troubles variés, instables et rejetés, convient bien mieux à leur format. Quant au gouvernement, il se fie en grande partie à la force de communication des associations et aux grands médias pour savoir qui est expert[5], ce qui le conduit quelquefois à se rallier sans esprit critique à certains fantasmes.

Un problème majeur: le biais d’échantillonnage

Le point commun qu’ont la plupart des sources des mythes sur les surdoués est qu’elles ne connaissent pas l’ensemble des surdoués, elles n’en voient même pas un échantillon représentatif, elles en voient au contraire un échantillon extrêmement biaisé: c’est ce qu’on appelle le biais d’échantillonnage.

Les psys

En effet, qui va consulter un psychologue ou un psychiatre ? Les gens qui ont des problèmes (qu’il s’agisse d’un véritable trouble psychologique ou d’une simple difficulté qui justifie une consultation). Bien souvent, afin de mieux évaluer la situation de la personne, et éventuellement d’établir un diagnostic, ces professionnels vont faire passer un test de QI. À cette occasion, il arrive que le score obtenu dépasse 130. Dans ce cas, le professionnel est en présence d’une personne à la fois surdouée et qui a un problème. Du point de vue du professionnel, tous les surdoués qu’il voit ont une difficulté qui justifie une consultation. Difficile de ne pas en retirer l’impression que les surdoués ont souvent des problèmes. Et pourtant, il s’agit là d’une erreur de raisonnement. Rien dans la pratique clinique de ces professionnels ne peut leur permettre d’évaluer rigoureusement si les surdoués ont plus souvent des problèmes que le reste de la population. En effet, cela nécessiterait de comparer la prévalence des problèmes entre les surdoués et la population générale. Faire un tel calcul implique de voir un échantillon représentatif de la population générale, et pas seulement les personnes qui consultent un psy.

Une objection possible est que certains enfants consultent un psychologue, non à cause d’un trouble psychologique, mais simplement parce qu’il y a suspicion que l’enfant soit surdoué, et qu’un test de QI est exigé pour envisager de lui faire sauter une classe. Pourtant, même cet échantillon est biaisé. Tous les enfants surdoués ne sautent pas de classe. Certains enfants manifestent leur précocité intellectuelle par l’ennui en classe, le désintérêt pour les enfants de leur âge, et parfois par des comportements perturbateurs. Ceux-là sont donc plus facilement repérés et le saut de classe peut sembler une solution naturelle au problème qu’ils posent. Ils n’ont pas nécessairement un trouble psychologique, mais leur décalage pose un problème qui va aboutir à un test de QI et au constat que le problème est associé à un QI élevé. À côté de cela, d’autres enfants surdoués, peut-être dans la même classe, sont simplement les meilleurs élèves de leur classe, sont contents de travailler plus vite que les autres et de pouvoir lire ensuite, et s’entendent bien avec leurs camarades. Ceux-là, qui ne posent aucun problème visible, sont évidemment bien moins susceptibles d’être proposés pour un saut de classe, et donc sont moins susceptibles d’avoir l’opportunité de passer un test de QI. Les psychologues ne les verront jamais et ne pourront pas en tenir compte dans leurs statistiques subjectives.

Les associations

Quels parents éprouvent le besoin de créer ou de rejoindre une association de familles d’enfants surdoués ? Principalement ceux dont l’enfant surdoué pose un problème (véritable trouble ou simple décalage scolaire), et qui espèrent trouver une aide en rencontrant des gens qui ont le même type de problème. Quels adultes rejoignent une association d’adultes surdoués ? À nouveau, majoritairement les adultes qui, au lieu de réussir brillamment comme on leur avait peut-être prédit, se trouvent en situation d’échec ou d’insatisfaction d’une manière ou d’une autre, et qui espèrent donc trouver de l’aide, un soutien, un partage d’expériences, avec des personnes qui leur ressemblent. Les membres de ces associations, ne voyant quasiment que des surdoués à problèmes, en concluent naturellement qu’être surdoué est un problème, ou est associé à des problèmes. Là encore, le biais d’échantillonnage est flagrant.

Les surdoués ordinaires

Il est important de réaliser que, dans un pays comme la France où les tests de QI ne sont pas administrés de manière systématique à toute la population, et où leur usage est réservé aux psychologues diplômés, la plupart des gens ne passeront jamais un test de QI de leur vie, et ne connaîtront donc jamais leur score, y compris s’il est supérieur à 130. Par conséquent, la plupart des surdoués n’ont jamais passé un test de QI, et sont donc des surdoués qui s’ignorent. Ce sont les surdoués « ordinaires »[6], ceux qui généralement réussissent brillamment scolairement et professionnellement, et qui, s’ils font parler d’eux, ne le font jamais en tant que surdoués puisqu’ils n’ont jamais passé de test et n’ont jamais été identifiés comme tels. Ceux-là sont ignorés des psys, des associations, des sites internet, des livres spécialisés et du discours médiatique sur les surdoués.

Bien entendu, le fait d’être surdoué ne vaccine pas contre les problèmes. On peut être surdoué et inadapté à son niveau de classe, surdoué et anxieux, surdoué et autiste, surdoué et dyslexique, et même surdoué et en échec scolaire… Il ne s’agit pas de nier que de telles situations existent, ni la souffrance des personnes concernées. Ce que nous avons argumenté jusqu’à présent, c’est simplement qu’il n’y a aucune raison de croire ceux qui disent que les surdoués ont ces problèmes ou caractéristiques plus souvent que la population générale. Mais qu’en est-il vraiment ?

Les faits

Pour répondre correctement à la question, il faut d’une part avoir des données à la fois sur le QI et sur les caractéristiques réputées associées aux surdoués, et d’autre part il faut disposer de ces données sur une population représentative. Ces conditions ont été réunies dans plusieurs cohortes et études épidémiologiques menées dans différents pays, au moins pour certains facteurs.

La notion de « pensée en arborescence » fait les choux gras des revues et des livres grand public, mais est inconnue du monde scientifique. S’il existe bien une notion de « pensée divergente » en psychologie, évoquant celle de pensée en arborescence, elle en diffère en un point essentiel : la pensée divergente n’est pas un mode de pensée spécifique, mais une des composantes du raisonnement normal. L’idée que les élèves ordinaires raisonnent sans bifurquer de manière « linéaire » est fausse, tout comme est fausse l’hypothèse que les enfants surdoués produisent un foisonnement d’idées incontrôlable et qualitativement différent de ce que font leurs pairs. En revanche, il est vrai que les enfants à haut QI obtiennent en moyenne de meilleurs scores dans les épreuves de pensée divergente où il faut faire preuve d’imagination et trouver de nombreuses idées à partir d’un point de départ unique (par exemple, trouver le plus d’utilisations possibles d’un objet, ou le plus de manières possibles de terminer un dessin à peine commencé). Bien que cela rappelle évidemment l’idée de « pensée en arborescence » opposée à la « pensée linéaire », il ne s’agit pas ici d’une différence qualitative, mais quantitative. Les enfants au QI moyen fonctionnent de la même manière que ceux ayant un QI plus élevé. Ils ont eux aussi de nombreuses idées à partir d’un point de départ unique… ils ont simplement, en moyenne, un peu moins d’idées[7]. L’opposition entre une pensée linéaire et une pensée en arborescence n’est pas appuyée à notre connaissance par des études scientifiques.

Autre exemple encore plus frappant : des personnes reconnues dans le grand public comme experts de la précocité répètent encore aujourd’hui que les surdoués sont en moyenne plus anxieux que les autres enfants. Or il existe au moins 14 études effectuées dans différents pays (France, USA, Canada, Israël, Pologne, Lettonie) et deux méta-analyses[8] aboutissant toutes à la même conclusion : les enfants précoces ne sont pas plus anxieux que les autres en moyenne. Bien que les preuves soient moins solides, ils semblent ne pas être plus dépressifs ou stressés que les autres non plus.

La question à laquelle il est sans doute possible de répondre avec le plus haut degré de certitude est celle de savoir si les surdoués sont souvent en échec scolaire. En effet, depuis que les tests d’intelligence ont été inventés il y a plus d’un siècle, les psychologues se sont évertués à tester dans quelle mesure les scores de QI prédisaient divers aspects de la vie de l’individu : la réussite scolaire[9] bien sûr (puisque les tests de QI ont été conçus dans le but de la prédire), mais également le revenu[10], la satisfaction de l’employeur[11] et même la santé[12] ou l’espérance de vie[13]. Dans tous les cas, des corrélations ont été trouvées, et dans tous les cas, elles sont positives. Autrement dit, plus les enfants ont des QI élevés, et mieux ils réussissent scolairement, plus ils atteignent un niveau de diplôme élevé, plus ils obtiennent des revenus élevés, plus satisfait est leur employeur, meilleure est leur santé et plus longue est leur espérance de vie.

Une dernière objection que l’on pourrait faire à ces études est que, même si la relation entre QI et réussite scolaire (ou autre) est globalement positive, il se pourrait que ce soit vrai sur la majeure partie de la distribution des scores de QI, mais que malgré tout la relation s’inverse au-delà d’un certain seuil de QI, dû aux particularités des individus surdoués. Las, cette hypothèse s’est révélée fausse également. De nombreuses études internationales s’étalant sur plusieurs décennies montrent sans ambiguïté que l’effet positif du QI est avéré à tous les niveaux de QI, et ne s’inverse pas[14]. Nous illustrerons cela par des données françaises récentes. La Figure 1 montre les résultats au brevet des collèges d’environ 16000 élèves français (Panel 2007 de la DEPP), en fonction de leur score de QI mesuré en début de 3ème. La relation est manifestement croissante et ne s’inverse pas, même aux QI les plus élevés. De fait, si l’on examine spécifiquement les élèves qui ont un QI supérieur à 130 (à droite de la ligne grise verticale), on observe que tous sauf un ont une note au brevet supérieure ou égale à 10. Autrement dit, aucun des surdoués de cette cohorte n’est véritablement en échec scolaire. Au contraire, ils ont presque tous de bons résultats. On peut donc dire sans risque de se tromper que, même si le QI n’est pas le seul déterminant de la réussite scolaire et s’il peut bien sûr exister des surdoués en échec scolaire, l’idée selon laquelle les surdoués sont de manière générale souvent en échec scolaire est un mythe sans aucun fondement. (cf. également l’analyse supplémentaire en Addendum)

Figure 1. Relation entre le QI et les résultats au brevet des collèges (moyenne des épreuves de français, histoire-géographie et mathématiques), chez plus de 16000 élèves de 3ème. Données : Panel 2007 de la DEPP , Ministère de l’Éducation, ADISP-CMH. Source : mémoire de master 1 de Thelma Panaiotis, ENS Cachan, 2016, avec Hugo Peyre. NB: cette étude est maintenant publiée, cf. l’Addendum.

Conclusion

De nombreux mythes sur la précocité sont colportés, dont le trait commun est de faire des « surdoués » des victimes et de la précocité une pathologie. Ces légendes noires de la précocité intellectuelle sont diffusées par beaucoup de personnes de bonne foi qui côtoient des surdoués ayant de véritables difficultés. Il ne s’agit pas en effet de prétendre que la précocité immunise contre les problèmes : il existe des surdoués dépressifs, anxieux ou perdant pied à l’école. Lorsqu’une personne est surdouée et souffre d’une difficulté psychologique, il est important de lui venir en aide, mais il ne faut pourtant pas en déduire que la précocité est nécessairement la cause de ses difficultés.

D’autres personnes semblent vouloir répandre l’idée que les surdoués sont des personnes à risque pour des raisons politiques. En clair, c’est en faisant passer la précocité pour un handicap qu’ils espèrent obtenir de l’Éducation Nationale des aménagements pédagogiques pour les enfants précoces. L’objectif est peut-être louable : il est vrai que certains enfants précoces peuvent être considérés comme ayant des « besoins éducatifs particuliers » et bénéficieraient peut-être d’un enseignement qui leur soit mieux adapté. Si l’on considère que le but de l’école est d’amener chacun à la pleine expression de son potentiel, il peut paraître légitime de prévoir pour les enfants les plus intelligents (au sens du QI) un enseignement un peu différent de celui qui convient aux autres.

Pourtant, même si l’objectif peut être louable, la méthode consistant à exagérer le problème et à répandre des mythes n’est ni défendable, ni efficace. Aujourd’hui, l’Éducation Nationale n’envisage d’aménagements que pour les enfants précoces ayant de réelles difficultés : ce n’est pas ce que souhaitaient les associations, mais c’est la réaction normale face à la confusion entretenue entre précocité et difficulté scolaire.

Addendum

Certains croyants dans l’échec scolaire massif des surdoués ont objecté que, si l’on ne voyait pas de surdoués avec de mauvais résultats au brevet des collèges sur notre graphique, c’est sans doute parce qu’ils sont tellement en échec scolaire qu’ils sortent du système scolaire général avant même d’arriver au brevet !

Qu’à cela ne tienne, cette hypothèse est parfaitement testable avec ces mêmes données du Panel 2007 de la DEPP. En effet, ces enfants ont été suivis de la 6ème à la 3ème, et ont passé le test de QI à la fois en 6ème et en 3ème. On peut donc 1) déterminer lesquels étaient surdoués en 6ème; 2) vérifier s’ils sont surreprésentés parmi ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet des collèges. Bien sûr, ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet ne sont pas nécessairement en échec: ils peuvent être partis à l’étranger, avoir été malades le jour de l’examen, etc. Néanmoins, les élèves orientés ou déscolarisés sont nécessairement inclus parmi ceux dont nous n’avons pas les résultats au brevet. Enfin, le fait de baser l’analyse sur les QI mesurés en 6ème garantit que tous les surdoués sont détectés, étant donné que seule une minuscule fraction d’enfant lourdement handicapés n’entre pas en 6ème.

Résultats

Sur 34581 élèves du panel 2007 de la DEPP pour lesquels nous avons les scores de QI en 6ème, 405 (1.16%) avaient un score dépassant 130, et pouvaient donc être considérés comme surdoués. Par ailleurs, nous n’avons pas les résultats au brevet  pour 4725 d’entre eux (13.5%). Crucialement, parmi les 29856 qui ont passé le brevet, 386 (1.28%) étaient surdoués. Mais parmi les 4725 qui n’ont pas passé le brevet, seuls 19 (0.4%) étaient surdoués. Autrement dit, les surdoués ne sont pas surreprésentés, ils sont au contraire sous-représentés parmi ceux qui n’ont pas passé le brevet et qui ne sont donc pas visibles sur notre graphe ci-dessus.

Une autre manière de regarder les mêmes données est de comparer les distributions des scores de QI entre les élèves ayant passé le brevet des collèges et les élèves dont les résultats du brevet sont absents (Figure 2). Comme on pourrait s’y attendre, les élèves dont les résultats au brevet sont absents ont des QI inférieurs en moyenne aux élèves ayant passé le brevet.

Pour conclure, la Figure 1 ne masque pas des élèves surdoués qui seraient tellement en échec scolaire qu’ils n’auraient pas passé le brevet. Bien au contraire, il n’y a quasiment aucun surdoué parmi les élèves dont les résultats au brevet sont manquants.

Figure 2. Distribution des scores de QI mesurés en 6ème, pour les élèves ayant passé le brevet des collèges à l’issue de la 3ème, et pour les élèves dont les résultats au brevet sont absents. Source: Panel 2007 de la DEPP, Ministère de l’Éducation, ADISP-CMH. Analyse: Ava Guez.

Addendum du 2/07/2019

Pour information, les résultats mentionnés dans cet article sont maintenant publiés dans une bonne revue internationale de psychologie et sont intégralement accessibles ici: http://www.lscp.net/persons/ramus/docs/INTELL18B.pdf

Une synthèse traduite en français est maintenant disponible ici.

L’étude porte sur un échantillon représentatif de 30 000 collégiens français. Nous trouvons que les élèves ayant un QI>130 en 6ème ont le devenir suivant en 3ème et au-delà:
– Note au brevet supérieure de 2,6 points aux autres (en moyenne).
– Seulement 1,66% ont une note inférieure à 10 au brevet (contre 15,55% des autres).
– 89,5% continuent en lycée général ou technologique (contre 61,8% des autres).
– 82,9% passent en 1ère en voie générale (contre 63,4%).

A comparer avec l’affirmation suivante: « Il est établi que la moitié des Enfants Intellectuellement Précoces (EIP) présente des difficultés scolaires, tandis que le tiers d’entre eux n’atteindra pas le lycée » (O. Revol, 2006).

Dernier point, dans une nouvelle analyse de ces données dans laquelle nous analysons la prévalence de la dyslexie, nous trouvons que 0,15% des EIP en 6ème vérifient les critères diagnostiques (DSM5) de la dyslexie, contre 6,83% pour le reste de la population. Autrement: dit: les EIP ont 40 fois moins de risque d’être dyslexique que le reste de la population! (Analyse: Ava Guez, 2019).

Bref, être surdoué, quelle galère! 😀

Références

[1] Carman, C. A. (2013). Comparing Apples and Oranges Fifteen Years of Definitions of Giftedness in Research. Journal of Advanced Academics, 24(1), 52–70. https://doi.org/10.1177/1932202X12472602.

[2] L’intelligence en 20 questions, La recherche, Hors Série n°18, juin 2016.

[3] Baudson, T. G. (2016). The Mad Genius Stereotype: Still Alive and Well. Personality and Social Psychology, 368. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2016.00368

[4] Voir par exemple le blog http://planetesurdoues.fr ou l’article http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/08/26/les-enfants-du-xxie-siecle-sont-ils-tous-surdoues_4988481_4497916.html.

[5] Voir notamment : Ramus, F. (2014). Comprendre le système de publication scientifique. Science et Pseudo-Sciences, 308, 21–34. Disponible sur http://www.pseudo–sciences.org/spip.php?article2308.

[6] Gauvrit, N. (2014). Les surdoués ordinaires. Paris: PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE – PUF.

[7] Besancon, M. & Lubart, T. (2012). La créativité chez les enfants à haut potentiel. A.N.A.E., 119, 425-430.

[8] Martin, L. T., Burns, R. M., & Schonlau, M. (2010). Mental disorders among gifted and nongifted youth: A selected review of the epidemiologic literature. Gifted Child Quarterly, 54(1), 31-41. doi:10.1177/0016986209352684

Gauvrit, N. (2014) Précocité intellectuelle : Un champ de recherche miné. A.N.A.E., 132-133, 527-534.

[9] Deary, I. J., Strand, S., Smith, P., & Fernandes, C. (2007). Intelligence and educational achievement. Intelligence, 35(1), 13-21.

[10] Ceci, S. J., & Williams, W. M. (1997). Schooling, intelligence, and income. American Psychologist, 52(10), 1051.

[11] Ree, M. J., & Earles, J. A. (1992). Intelligence is the best predictor of job performance. Current directions in psychological science, 1(3), 86-89.

[12] Gottfredson, L. S., & Deary, I. J. (2004). Intelligence predicts health and longevity, but why?. Current Directions in Psychological Science, 13(1), 1-4.

[13] Deary, I. J., Batty, G. D., Pattie, A., & Gale, C. R. (2008). More intelligent, more dependable children live longer a 55-year longitudinal study of a representative sample of the Scottish nation. Psychological Science, 19(9), 874-880.

Deary, I. (2008). Why do intelligent people live longer?. Nature, 456(7219), 175-176.

[14] Mackintosh, N. J. (2011). IQ and human intelligence (2nd ed.). Oxford: Oxford University Press.

Annexe: Florilège

Le tableau ci-dessous est une liste non exhaustive d’affirmations non étayées sur les surdoués, pêchées dans différents médias. Ces informations ont été collectées notamment grâce à l’aide de Nadine Kirchgessner.

Malgré toutes les limites de l’exercice, celui-ci suggère que les mythes sur les surdoués émanent d’un nombre limité de sources, dont les allégations sont ensuite reprises en boucle sans aucune vérification ni esprit critique, voire amplifiées et déformées par les journalistes.

Cette liste sera, autant que possible, tenue à jour, grâce notamment à la vigilance de nos lecteurs. Nous vous invitons à nous signaler tout article ou toute émission pertinent, en commentaire de cet article, en précisant bien les citations contestables. Symétriquement, si certaines allégations apparaissant dans cette liste vous paraissent bien étayées, nous vous invitons à fournir en commentaire les références des études scientifiques correspondantes. En cas d’erreur de notre part, nous amenderons notre liste.

Dernière mise à jour: 19/11/2018.

Citation Auteur de la citation Média et lien Date Journaliste
  1. Incompris, hypersensibles et souvent déçus du système scolaire qui ne correspond pas à leurs attentes, les enfants surdoués décrochent vite : un sur trois n’aura pas son bac
  2. Leur écriture est souvent mauvaise parce que la motricité de leur main ne suit pas la rapidité du développement intellectuel. Ils sont incapables de mettre leurs lacets, mais vous demande ce qu’il y a après la mort. Ses sens sont également exacerbés : sa vue est plus large, son ouïe lui permet d’écouter plusieurs conversations à la fois, son odorat est ultra-sensible
journaliste
Pourquoi Docteur? 24/04/20018
Barbara Azaïs
  1. Ils réfléchissent rapidement, mémorisent sans effort, font de nombreuses associations et pourtant… ils échouent face aux devoirs d’école. Les enfants à haut potentiel ont des faiblesses spécifiques, et se brident pour rentrer dans le moule
  2. c’est pourtant une réalité pour près d’un tiers des enfants à haut potentiel, dits surdoués, qui se retrouvent en échec scolaire. Les estimations sont éloquentes : alors que 2,5 % des enfants scolarisés entre la maternelle et la terminale (300 000 en France) affichent un Q.I. de plus de 130 (0,1 % dépassant les 145 !), plus d’un quart d’entre eux ne vont pas jusqu’au bac
journaliste Science & Vie
18/01/2018
Adeline Colonat
  1. Un enfant précoce est difficile à gérer au quotidien car son hyper-sensibilité peut engendrer des réactions violentes et bruyantes
  2. Intolérant à la frustration, acceptant mal les cadres et les limites, discutant tout et tout le temps, négociant la moindre consigne, l’enfant surdoué est un enfant difficile et épuisant
  3. Bien sûr, tous les enfants surdoués ne sont pas difficiles, certains sont plus dociles, plus conformes. Mais dans la majorité des cas, leur extrême sensibilité les rend réactifs à d’infimes variations émotionnelles de leur environnement. Cela les conduit à des réactions émotives violentes et excessives.
  4. Les enfants surdoués sont extrêmement susceptibles
journaliste Aleteia 10/12/2017 Mathilde de Robien
D’après les études sur la dépression existentielle chez les surdoués de James T. Webb, celles du psychiatre Christophe Lançon ou encore de la neuropsychologue Laurence Vaivre-Douret:

 

  • Les doués peuvent représenter un taux de décrochage trois fois plus élevé que la moyenne
  • De 25 à 50% reçoivent un diagnostic erroné
  • 50% présentent un trouble de l’écriture
  • 57% ont un trouble de l’anxiété
  • De 8 à 10% tiennent des propos suicidaires sérieux avant 12 ans
  • 75% ont vécu au moins un épisode dépressif dans leur vie
journaliste Le courrier du sud 22/10/2017 Sarah Laou
Une des principales difficultés des surdoués est le contrôle et la gestion de l’arborescence de la pensée, c’est-à-dire la tendance à faire de nombreuses associations d’idées en même temps et ce à une vitesse très rapide. Il n’y a pas une pensée mais plusieurs en même temps, et ces mêmes pensées activent elles-mêmes d’autres pensées, images et sensations. Beaucoup sont d’ailleurs aussi synesthètes et mélangent certains sens: ils voient certains sons, entendent des flash lumineux, lisent des lettres en couleur sans pour autant être fous! Les connexions neuronales s’activent plus rapidement que la moyenne dans le cerveau des surdoués: plus vite que le temps nécessaire pour retranscrire les mots à l’écrit, ou encore tellement vite qu’il n’est pas possible aisément de retrouver les étapes de raisonnement ayant permis d’arriver à un certain résultat. Alexandra Milazzo Huffington Post 28/10/2017  
  1. le surdoué comprend tout très vite et s’ennuie en classe. Il est déçu par l’école qui ne répond pas à ses attentes et risque de décrocher à tout moment. Il perçoit très vite la différence avec les autres, une différence difficile à vivre car il est en décalage avec ses camarades : il n’a pas les mêmes centres d’intérêt et a donc du mal à se faire des copains et vit alors dans sa bulle à l’écart ; en plus il est hypersensible et souffre de cette différence.
  2. Il y en aurait 200 000 sur 10 millions d’élèves entre 3 et 18 ans soit environ 5% des enfants
  3. Leur écriture est souvent mauvaise parce que la motricité de leur main ne suit pas la rapidité du développement intellectuel. Ils sont incapables de mettre leurs lacets, mais vous demande ce qu’il y a après la mort ! En éducation physique, ce ne sont pas des flèches ; au foot, le ballon leur file entre les pieds. Pour eux, c’est vexant et ils refusent donc ces jeux avec, une fois de plus, mise à l’écart du groupe.
  4. Les spécialistes pensent qu’ils utilisent leur cerveau droit, alors que l’être humain utilise plus la moitié gauche du cerveau, ce qui fait qu’ils sont plus intuitifs que raisonnés. Mais de toutes façons, les deux parties du cerveau fonctionnent à plein régime donc les informations sont traitées plus rapidement. Ce n’est pas tout : ses sens sont exacerbés, plus performants : sa vue est plus large, son ouïe lui permet d’écouter plusieurs conversations à la fois, son odorat est ultra-sensible
  5. il y a urgence à s’occuper d’eux car ce sont des enfants fragiles et vulnérables très exposés paradoxalement à l’échec scolaire et aux troubles de l’apprentissage
Sophie Lemonnier Pourquoi docteur 18/10/2017  
Paradoxalement, parce qu’elles sont sujettes à davantage d’anxiété, les personnalités surdouées ont donc besoin d’un cadre qui les reconnaisse journaliste Le Figaro 14/10/2017 Pascale Senk
  1. Ils n’ont pas une intelligence quantitative supérieure, explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue qui a suivi et étudié de nombreux surdoués. Ces petits zèbres, comme j’aime à les appeler, ont un raisonnement différent, qui mêle une intelligence qualitativement singulière et une émotionnalité tout aussi particulière.
  2. la différence avec des personnes plus intelligentes que la moyenne, c’est que les raisonnements sont tous sujets à l’affect. En effet, leur amygdale, décodeur des émotions dans le cerveau, est quant à elle plus vulnérable.
  3. Ce ne sont donc pas des enfants qui pensent froidement, avec une logique implacable. Chez l’enfant surdoué, l’affectif est présent partout et tout le temps. L’ingérence affective est également repérable dans le fonctionnement intellectuel. L’hypersensibilité et l’hyperesthésie de l’enfant surdoué, c’est à dire le développement exacerbé de l’ensemble de ses sens, expliquent en partie cette surcharge émotionnelle. L’enfant surdoué est une véritable éponge émotionnelle. C’est un enfant aux réactions épidermiques, avec une sensibilité à fleur de peau.
  4. ces enfants sont souvent beaucoup plus inquiets et angoissés, car ils ont besoin d’être plus rassurés que les autres
  1. Jeanne Siaud-Facchin
  2. Journaliste
  3. Jeanne Siaud-Facchin
  4. Journaliste
Magic maman   Julie Caron
  1. Parmi eux, explique Jeanne Siaud-Facchin, on constate qu’un tiers se porte très bien, que le second tiers est composé d’enfants en difficulté avec eux-mêmes et que le dernier tiers est en échec scolaire grave
  2. Sur le plan intellectuel, l’enfant surdoué se distingue par la forme particulière de son intelligence. « La différence est qualitative, et non quantitative comme on pourrait le penser »
  3. alors que l’être humain lambda favorise l’hémisphère gauche de son cerveau, il est scientifiquement prouvé qu’un enfant surdoué utilise de façon privilégiée son cerveau droit, ce qui lui confère une intelligence plus intuitive que raisonnée
  4. sa perception sensorielle est extrêmement performante (sa vue est plus large, son ouïe lui permet d’écouter plusieurs conversations en même temps, son odorat est ultra-sensible…)
  5. Sur le plan affectif, l’enfant surdoué est avant tout un être hypersensible, chez qui les émotions sont exacerbées : son amour, sa colère, sa susceptibilité ou sa peur sont d’une intensité peu commune
  6. l’échec scolaire n’a rien de systématique (un tiers des surdoués seulement) et certains enfants parviennent sans aménagement, ni aide spécifique, à réussir et même à briller dans leurs études.
  1. Jeanne Siaud-Facchin
  2. Jeanne Siaud-Facchin
  3. journaliste
  4. journaliste
  5. journaliste
  6. journaliste
Psychologies Octobre 2017 (mise à jour) Anne-Laure Vaineau
  1. Les adultes surdoués souffrent d’un sentiment de décalage
  2. Les adultes surdoués souffrent souvent d’un sentiment d’incompréhension. Ce sont des personnes hypersensibles, dont la grande émotivité peut être source de fragilité. Nombre d’entre elles sont parfois dépassées par leurs émotions ou connaissent des difficultés pour créer du lien avec les autres. Et se sentent seules.
  3. Leur souffrance vient d’un manque de relation satisfaisante avec le monde extérieur. Ceci résulte d’un manque de compréhension de part et d’autre, mais aussi d’une ignorance de qui ils sont et de qui sont les autres.
Monique de Kermadec Psychologies Octobre 2017 Margaux Rambert
  1. Il est scientifiquement prouvé qu’un enfant surdoué a une intelligence plus intuitive que raisonnée. Les informations sont traitées plus rapidement et redistribuées dans toutes les zones du cerveau.
  2. les enfants HP ont un parcours semé d’embûches et d’incompréhension, tant sur le plan social que scolaire.
  3. Ils ne travaillent pas en classe et ont des résultats scolaires médiocres
  1. Journaliste
  2. Journaliste
  3. Anishta Gunesee
Défi Média 1/10/2017 Thierry Léon, Rajmeela Seetamonee
Surdoués, précoces… Non, ce ne sont pas des maux de riches, ils ont souvent des difficultés de communication Journaliste Nice-matin 23/09/2017 Nancy Cattan
  1. deux tiers des enfants précoces traversent des difficultés à l’école pouvant aller jusqu’à l’échec scolaire
  2. Beaucoup subissent l’école et ressentent une grande souffrance
  3. beaucoup de filles précoces se replient sur elles-mêmes, lissent leurs capacités
  4. D’autant que l’enfant va déterminer sa capacité à apprendre par l’affectif et qu’il est hypersensible
  1. journaliste
  2. Doris Perrodin
  3. Doris Perrodin
  4. Elsa Autain-Pléros
20minutes 13/09/2017 Oihana Gabriel
  1. Zèbre, c’est le terme utilisé en psychologie pour parler des personnes surdouées
  2. L’hypersensibilité est un trait de caractère des personnes précoces intellectuellement
journaliste Nord Eclair 23/08/2017 Juliette de la Salle
A l’origine de ce mal-être présent chez bon nombre de surdoué, on retrouve en fait la difficulté à trouver sa place. Un surdoué, qu’il soit un homme, une femme ou un enfant, a tendance à rechercher dans ses relations une intensité, une profondeur de la relation que l’autre n’est pas toujours à même de donner. Monique de Kermadec Marie France 28/07/2017 Clara Clochemore
  1. À la différence du commun des mortels, ils auraient un système de pensée en arborescence et non linéaire
  2. Leur cerveau droit serait également prédominant, ce qui favoriserait l’intuition, la créativité et l’émotivité.
  3. D’après Jeanne Siaud-Facchin, près d’un tiers des enfants surdoués se porteraient à merveille tandis que les individus du second tiers auraient des difficultés avec eux-mêmes ; ceux du dernier tiers seraient sujets à un échec scolaire grave.
  4. les cinq sens des zèbres seraient plus développés et leurs émotions (colère, peur, anxiété, enthousiasme…) amplifiées
Jeanne Siaud-Facchin Pratique 7/06/2017 Louisa Bourgeois
  1. Seul un tiers des surdoués a réalisé de brillantes études. Un tiers s’en sort sans éclat et un tiers a connu des échecs scolaires, selon l’Association française pour les enfants précoces (Afep)
  2. Leur mode de réflexion et leur méthodologie singulière, consistant à parcourir une nébuleuse d’informations au préalable au risque de « perdre les autres », rend difficile le travail en équipe et les relations hiérarchiques. Quand ils sont chefs, ils ont également du mal à déléguer car « il est plus rapide de faire soi-même et trop long d’expliquer ce que l’on veut aux autres qui risques, en plus, de faire mal », selon Cécile Bost
  1. AFEP
  2. Cécile Bost
BFM TV 30/05/2017 Rozenn Le Saint
  1. Le cerveau d’un élève « à haut potentiel » (EHP) fonctionne quasiment à son insu. Il absorbe tout comme une éponge. Il traite les informations plus vite, et en arborescence, pas en linéaire, comme chez un élève « ordinaire »
  2. Ils sont « hypersensibles », comme l’explique la psychologue Jeanne Siaud-Facchin
  3. Les EHP ont souvent souffert à l’école
  1. journaliste
  2. Jeanne Siaud-Facchin
  3. journaliste
France 3 Régions
29/03/2017
Jean-Christophe Pain
Leur parcours est jalonné de difficultés et problèmes affectifs journaliste Radio Télévision Suisse 29/03/2017  
Autre caractéristique des enfants à haut potentiel : ils sont souvent dotés d’une sensibilité exacerbée qui va généralement de pair avec une certaine anxiété journaliste, Kathryn Esquer Terrafemina 22/03/2017 Dorothée Louessard
les surdoués ont l’intuition des gens & des situations … ils perçoivent des signes que les autres ne perçoivent pas Sophie Cote Agoravox 16/03/2017 Mao-Tsé-Toung
  1. Les troubles du sommeil sont fréquents à tout âge
  2. L’hypervigilance anxieuse est quasi constante
Olivier Revol et Jeanne Siaud-Facchin Sciences Humaines 9/03/2017  
Lorsque l’on est surdoué, la rencontre amoureuse est souvent biaisée par une forme de « prescience » Alexandre L’Express 27/02/2017 Leslie Rezzoug
  1. Près d’un jeune à haut potentiel sur deux est en échec scolaire
  2. 43 % des élèves à haut potentiel ne parviennent pas à décrocher le bac
  3. Les personnes à haut potentiel ont les émotions exacerbées
  4. Il faut savoir qu’un enfant à haut potentiel a un développement émotionnel en retard de son âge biologique
  1. journaliste
  2. journaliste
  3. Nathalie Bellon
  4. Nathalie Bellon
L’éveil de la Haute-Loire 13/02/2017 Céline Demars
Pour un quart d’entre eux, tout se passe bien. Ce sont les surdoués. Pour les trois quarts restant, c’est plus compliqué. Personnellement, je me bats pour que les 75 % qui rencontrent difficultés rejoignent les 25 % pour qui tout va bien. Philippe Chamont Midi Libre 9/02/2017 Alissandre Allemand
  1. Être surdoué, c’est un trouble.
  2. Nous, les surdoués, nous pensons trop vite, nous anticipons, nous sautons des étape.
Clément, lycéen et surdoué L’étudiant 8/02/2017 Maria Poblete
  1. les enfants zèbres partagent également une hypersensibilité
  2. paradoxalement, les surdoués souffrent souvent d’un manque de confiance en eux
journaliste 20minutes 27/01/2017 Oihana Gabriel
Les enfants surdoués : 70% sont en échec scolaire, un sur trois n’aura pas son bac journaliste Europe 1 (00 :15) 19/01/2017 Hélène Morna
10% des enfants standards souffrent de troubles Dys mais 30% des enfants à haut potentiel Olivier Revol Mag2lyon Janvier 2017 Lionel Favrot
  1. l’intelligence de l’enfant zèbre s’accompagne souvent de troubles anxieux liés à l’hyperactivité neuronale
  2. Cause ou conséquence, le trouble associé au HPI est souvent la phobie sociale
  3. Le système scolaire étant bâti sur un mode de pensée séquentiel, il n’est souvent pas adapté au fonctionnement HPI
  4. L’échec scolaire concerne 30 % des enfants zèbres
  5. « Dys » comme dyspraxique, dyslexique… des troubles qui concerne un enfant HPI sur deux
journaliste Marie France 18/11/2016 Valérie Rodrigue
1/3 sont en échec scolaire à la fin de la 3ème, 70 % ne feront pas d’études supérieures. Journaliste
Beaucoup d’entre eux souffrent de mal-être : phobie scolaire, dépression, baisse de l’estime de soi, troubles psychologiques parfois graves Journaliste
France tv info  France3 24/10/2016 Rouzanne Avanissian et Luc Tazelmati
Deux sur trois sont en échec scolaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Parmi ces forts potentiels, s’il n’y a pas de prise en charge, un élève sur trois redouble, un sur cinq arrête avant le bac et seuls deux sur cinq dépassent bac + 2. Pire : le taux de suicide est trois fois supérieur chez les ados. Journaliste Le Parisien 14/10/2016 Sébastien Thomas
Leur taux de réussite au bac est même inférieur à la moyenne. journaliste La Montagne 14/10/2016 Alain Albinet
Il s’agit d’un élève avec un fonctionnement cérébral singulier, avec un afflux nerveux plus rapide et davantage de connexions neuronales Sylviane Yzet
Il est obligé de faire un effort cognitif pour réussir à écouter l’enseignant Sylviane Yzet
nombre d’entre eux peuvent être en échec scolaire et en décrochage Emmanuelle Brunet
Vousnousils.fr 14/10/2016 Fabien Soyez
Dotés d’un haut potentiel intellectuel (HPI) ils sont souvent handicapés par des troubles DYS, de l’attention, ou sujets à l’anxiété. Anne Gramond Midi libre 19/09/2016 Richard Boudes
Maladie jadis inconnue, la « précocité » gangrène désormais les familles, les écoles et les cabinets de psy. Ses symptômes les plus fréquents ? Une intolérance à la frustration, un rejet de l’autorité et un refus des apprentissages scolaires. Journaliste Le monde.fr 26/08/2016 Laure Mentzel
Un tiers d’entre eux sont en échec scolaire Journaliste
Ces enfants sont pour la plupart incompris, hypersensibles Journaliste
C notre santé tv Pourquoi docteur ? Juin 2016 Dr Lemoine
Un tiers des enfants à haut potentiel intellectuel rencontrent des difficultés scolaires Journaliste Sudouest 8/05/2016 Isabelle Castéra
Doté d’une intelligence élevée, il s’ennuie à l’école. L’isolement social est fréquent : difficile d’échanger avec ses pairs. Journaliste Les échos 5/05/2016 Régine Turmeau
Être surdoué ce n’est pas être quantitativement plus intelligent que les autres mais fonctionner avec une forme d’intelligence qualitativement différente en termes de mécanismes et de processus, c’est l’alchimie entre une intelligence supérieure et une réactivité émotionnelle singulière, une hypersensibilité hyper aiguisée. Jeanne Siaud-Facchin Doctissimo 8/01/2016 Anne-Flore Gaspar-Lolliot
Un tiers des précoces sont en échec scolaire. Manuelle Lambert La dépêche 1/12/2015 La Dépêche du Midi
Ils sont porteurs d’une « intelligence autrement » indissociable d’une grande sensibilité et d’une extrême réceptivité émotionnelle et sensorielle Journaliste France Culture 26/11/2015 Irène Omélianenko
Seul un tiers des enfants surdoués font des études supérieures, d’après l’AFEP Journaliste
70% des surdoués sont en échec scolaire Journaliste
Un enfant surdoué (…) a une hyper-sensibilité, c’est-à-dire une réactivité émotionnelle, qui fait que ce qui est une broutille pour quelqu’un d’autre va déclencher, chez ces enfants, des cataclysmes émotionnels Jeanne Siaud-Facchin
Europe 1 7/10/2015 Marion Ruggieri
(…) en situation d’échec scolaire. Ce serait le cas de 70% des surdoués Journaliste

 

 

France 2  Toute une histoire Octobre 2015 Sophie Davant
L’amygdale, qui est cette petite zone dont la fonction est de décoder les émotions, est beaucoup plus sensible chez les surdoués, ça sont les études neurobiologiques qui le montrent. Jeanne Siaud-Facchin France Inter 8/07/2015 Ali Rebeihi
Un tiers seulement d’entre eux font des études supérieures AFEP L’Express 12/05/2015 Katrin Acou-Bouaziz
Parfois capables de comprendre Einstein à 10 ans, ils sont pourtant 30 % à ne pas atteindre le bac en raison de difficultés scolaires. Fanny Nusbaum Le Dauphiné 12/04/2015 Sylvie Montaron
Les études neurobiologiques ont montré une vulnérabilité particulière de l’amygdale, la zone du cerveau qui décode les émotions Journaliste
Des études par IRM fonctionnelle ont montré que le cerveau de ces enfants absorbe deux fois plus vite les informations et, de fait, beaucoup plus d’informations Jeanne Siaud-Facchin
Ils ont une pensée en arborescence Jeanne Siaud-Facchin
Le Figaro santé 11/10/2013 Martine Betti-Cusso
Ces enfants sont plus anxieux que les autres Olivier Revol
Il faut savoir qu’1/3 d’entre eux n’arrivent pas au lycée à cause de leur décalage. Ils sont souvent en échec scolaire. Olivier Revol
La Dépêche 22/09/2013 RelaxNews
70% des surdoués sont en échec scolaire. La plupart des élèves à très fort QI quittent l’école avec juste un bac. Journaliste
Un tiers seulement font des études supérieures. AFEP
C’est le bordel dans leur tête Vlinka Antelme, présidente de l’Association Française des Enfants Précoces (Afep)
Ils se pensent schizophrènes, bipolaires, puis découvrent le pot-aux-roses après avoir fait le test de QI, des années plus tard. Et là, tout devient limpide. Journaliste
Le Figaro étudiant 23/11/2012 Lucile Quillet
  1. les enfants précoces ne sont pas plus intelligents que les autres, mais présentent une intelligence différente
  2. la plupart d’entre eux souffrent d’ennui
  3. un tiers des enfants précoces se retrouve en grande souffrance
  4. Chez les enfants précoces, le relationnel est souvent catastrophique.
  5. Ils connaissent souvent une réussite mitigée, bonne en mathématique et mauvaise en français par exemple
  6. la plupart des précoces sont de mauvais élèves alors qu’ils ont un haut potentiel
Alain Salzemann Libération
20/11/2012
Marion Garreau