Le 7 novembre 2018 parait aux éditions Les Arènes « Le Triomphe des Lumières », traduction française du livre « Enlightenment now », par le professeur de psychologie à Harvard Steven Pinker. Ce livre est l’un des plus édifiants plaidoyers écrits à ce jour en faveur de l’usage de la raison dans la conduite des affaires humaines.

Ce livre n’hésite pas à aborder de front les questions les plus fondamentales qui se posent à nous :

  • Pourquoi tant de malheur ?
  • Comment rendre le monde meilleur ?
  • Comment donner un sens et un but à sa vie ?

Mais alors que de nombreux mouvements religieux ou mystiques, d’innombrables leaders charismatiques, autocrates et intellectuels ont des réponses toutes faites (et mutuellement contradictoires) à ces questions, Pinker souligne que ce ne sont pas les seules réponses possibles : il existe un autre héritage intellectuel, un autre système de croyances et de valeurs qui offre de meilleures garanties de nous donner de bonnes réponses. Il s’agit de l’héritage des Lumières.

Pinker n’est pas historien, et sa lecture de l’histoire des idées est peut-être simpliste, elle a en tous cas été contestée[1]. Mais cela n’a aucune importance. Ce qui compte, ce sont les idées maîtresses qu’il en dégage, plus que l’attribution qu’il en fait. Pour lui, l’héritage des Lumières peut se résumer à trois grands principes : la raison, la science, et l’humanisme. Et le propos de son livre est de montrer que, pour peu qu’on veuille bien les appliquer, c’est-à-dire utiliser la connaissance pour promouvoir l’épanouissement humain, on peut considérablement améliorer la condition humaine. La meilleure preuve, ce sont tous les progrès humains déjà accomplis au cours des derniers siècles. Reprenons l’argument au début.

La raison

Il existe de nombreuses sources de croyances : la révélation, la tradition, les dogmes, les textes sacrés, l’autorité, l’intuition, etc. La raison est la manière de penser qui nous permet d’analyser les croyances, les liens logiques qu’elles entretiennent, de les confronter entre elles ainsi qu’avec le monde extérieur, et par conséquent de faire le tri entre toutes les croyances qui nous sont offertes et d’adopter celles qui sont les plus compatibles avec la réalité et qui constituent le système de croyances le plus cohérent.

Il ne s’agit pas de dire que les êtres humains utilisent toujours et spontanément la raison. Ce n’est que l’une des manières d’utiliser notre cerveau humain. La psychologie a bien démontré que nous sommes victimes de nombreux biais de raisonnement, nous y reviendrons. Mais ce qui compte, c’est que nous sommes capables d’exercer notre raison, et ce d’autant plus que nous nous conformons à certains principes : la liberté de parole, le débat et la critique, l’analyse logique, la vérification des faits… L’existence de la raison rend la science possible.[2]

La science

La science est l’usage systématique de la raison dans le but de comprendre le monde. Les progrès phénoménaux de notre compréhension du monde au cours des trois derniers siècles ne nécessitent pas de démonstration. Cette compréhension ne porte pas que sur les mécanismes physiques de l’univers, mais offre également un regard nouveau sur l’être humain lui-même.

Pinker fait une brillante synthèse des contraintes qui définissent la condition humaine, telle que l’approche scientifique développée depuis les Lumières nous donne à la comprendre, et qu’il résume en un slogan (« Entro-Evo-Info ») et trois concepts :

  • L’entropie[3], dont l’augmentation inexorable annonce notre déchéance future (et celle de tous les êtres organisés), et permet de comprendre l’origine ultime de bien de nos malheurs : nous sommes des assemblages improbables, fragiles, et les évènements ont bien plus de manières de tourner mal que de tourner bien ;
  • L’évolution, qui est le mécanisme par lequel des entités organisées défiant (localement et temporairement) l’augmentation de l’entropie peuvent émerger au cours du temps. L’évolution complète la compréhension de l’origine de nos malheurs : nous avons été sélectionnés pour nos capacités de reproduction, pas pour être heureux ou immortels. Ainsi, l’évolution nous a légué notre cerveau de primate humain, avec ses capacités cognitives admirables mais aussi avec ses limites parfois désolantes et ses motivations souvent obscures, liées à la compétition pour la reproduction et pour la subsistance ;
  • Et enfin l’information, qui est la matière première des traitements de notre cerveau, dont l’espèce humaine fait un usage particulièrement sophistiqué, qui nous permet de déjouer toujours mieux les pièges de l’entropie et de l’évolution.

L’humanisme

Pour Pinker, ce qui définit l’humanisme, c’est l’idée que le but moral ultime est de réduire la souffrance et d’augmenter l’épanouissement des êtres humains. Comme pour la raison, l’humanisme n’est pas une nécessité, mais c’est une possibilité du cerveau humain. En effet, les humains sont doués de compassion (ou d’empathie) les uns pour les autres. C’est ce qui fait que la souffrance des autres nous touche, et que leur bien-être nous importe. En revanche, la compassion innée que nous a léguée l’évolution a un paramètre réglé par défaut, elle est limitée à un cercle restreint : la famille, les amis, les alliés. Ce qui rend possible le re-paramétrage, c’est-à-dire l’élargissement de cette compassion innée à toute l’humanité, c’est la connaissance des autres (la reconnaissance de ce que tous les êtres humains ont en commun, malgré les différences) et la raison (qu’est-ce que ma famille et mes amis ont de spécial qui justifie de les privilégier par rapport aux autres ?). Autrement dit, l’humanisme est rendu possible par la combinaison de la compassion, de l’accès à la connaissance et à l’information, et de la raison.

Ces préliminaires étant posés, le propos de Pinker est le suivant : armés de ces moyens que sont la raison et la science, et de cette valeur qu’est l’humanisme, il nous est possible d’améliorer la condition humaine, plus que par n’importe quel autre système de croyances et de valeurs. De fait, depuis que des êtres humains utilisent la connaissance pour promouvoir l’épanouissement humain, les progrès ont été considérables. Encore faut-il bien vouloir le reconnaître.

Le progrès

La deuxième partie du livre consacre 300 pages et 85 graphiques[4] à la notion de progrès humain, généralisant à tous les aspects de la vie humaine la démarche entamée dans le précédent livre[5]. A une époque où la notion de progrès est devenue suspecte voire un repoussoir, Pinker n’hésite pas à s’en réclamer.

Alors que le progrès est souvent réduit à sa composante technologique et économique, Pinker s’attache à définir le progrès comme étant tout simplement l’amélioration de ce qui compte pour les êtres humains. A peu près tout le monde peut s’accorder sur le fait qu’il vaut mieux être vivant que mort, bien portant que malade ou blessé, bien nourri que malnutri, éduqué qu’ignorant, libre que soumis, riche que pauvre, en paix plutôt qu’en guerre, en sécurité plutôt qu’en insécurité, en démocratie plutôt qu’en dictature, égaux plutôt qu’inégaux en droits, heureux plutôt que malheureux. Partant de là, toute évolution vers le côté positif de ces dimensions constitue un progrès humain.

Pinker consacre l’essentiel de cette deuxième partie à montrer qu’il existe des indicateurs quantitatifs des différents domaines chers aux humains, mesurés sur de longues périodes, et que dans à peu près tous ces domaines, ces indicateurs ont progressé sur le long terme. Autrement dit, la condition humaine a progressé dans son ensemble par rapport aux époques passées. Selon les mots fameux de Barack Obama, « si vous deviez choisir un moment dans l’histoire auquel vous pourriez être né, et que vous ne sachiez pas à l’avance qui vous allez être – quelle nationalité, quel genre, quelle race, si vous seriez riche ou pauvre, homo ou hétéro, quelle religion vous auriez – vous ne choisiriez pas il y a 100 ans. Vous ne choisiriez pas les années 50, 60 ou 70. Vous choisiriez maintenant »[6]. Dans la plupart des cas, les données sont suffisamment objectives, convergentes, et édifiantes pour être incontestables. Elles s’opposent néanmoins au discours décliniste ambiant selon lequel le monde irait de mal en pis, auquel Pinker consacre de nombreuses pages assassines.[7]

Pourquoi donc autant de nos contemporains semblent-ils aussi perméables au discours décliniste et aveugles au progrès, quand bien même ils en récoltent les fruits tous les jours ? C’est ici que Pinker remet sa casquette de professeur de psychologie. En effet, même si les êtres humains sont doués de raison, ce n’est pas leur mode de pensée par défaut. Bien utiliser la raison requiert de déjouer les pièges de nombreux biais cognitifs, parmi lesquels :

  • le biais de négativité (les évènements négatifs attirent plus l’attention et sont mieux mémorisés que les évènements positifs) ;
  • la plus grande aversion aux pertes qu’aux gains (les évènements négatifs sont ressentis plus fortement que les évènements positifs de même magnitude);
  • l’heuristique de disponibilité (nous évaluons les risques en fonction de la facilité à se remémorer des exemples, pas en estimant des probabilités) ;
  • l’effet de récence (les évènements récents ont plus de poids que les évènements anciens), qui se combine avec le biais de négativité ;

Ces différents effets conspirent pour focaliser l’attention sur les désagréments présents, exagérer les risques futurs, et idéaliser le passé.

Face à ce tableau décrivant des progrès dans tous les domaines, on pourrait penser que Pinker est un Pangloss voyant le monde en rose, ou qu’il souffre d’un optimisme béat et inconditionnel. Mais ce n’est pas le cas. Pour lui, le progrès n’est en aucun cas inéluctable, c’est au contraire un combat permanent. Rien n’interdit une stagnation voire des régressions importantes dans des domaines qui nous sont chers. Il s’inquiète d’ailleurs sérieusement de ce que le président américain actuel (et quelques autres autocrates de par le monde) ne remette en cause un certain nombre d’avancées. Le progrès n’est pas magique. Il découle simplement de l’utilisation de nos connaissances pour résoudre nos problèmes. Si les gens au pouvoir ne veulent pas ou ne savent pas faire bon usage de la raison et de la science dans un but humaniste, nous risquons de connaître de sérieuses régressions. Par ailleurs, des problèmes, nous en aurons toujours. Il y aura toujours du malheur et des injustices à combattre. Et les solutions que nous imaginons peuvent engendrer leurs propres problèmes. Néanmoins il est sain de parfois se retourner en arrière, de constater le chemin accompli, d’analyser comment il a été accompli, de manière à se donner les meilleures chances pour l’avenir. Pour Pinker, la conclusion est sans appel : les progrès passés sont très largement dus à la raison, à la science, et à l’humanisme, et il faut donc s’appuyer sur ces mêmes principes et les déployer encore plus pour faire face à l’avenir.

Les défis de l’humanité

Parmi les quelques ombres au tableau du progrès, il faut mentionner les inégalités et l’environnement.

Sur le premier dossier, Pinker argumente que les inégalités globales dans le monde n’augmentent plus voire se réduisent sur les dernières décennies, du fait du rattrapage des pays en développement sur les pays industrialisés. En revanche, les inégalités au sein de chaque pays progressent, quoique pas de manière aussi vertigineuse et constante que ne le suggèrerait le discours décliniste. En particulier, elles sont loin des sommets atteints dans les pays industrialisés au 19ème siècle, ce dont les gens d’aujourd’hui ont évidemment du mal à se souvenir. De manière controversée, Pinker suggère que la réduction des inégalités n’est pas nécessairement une fin en soi – en tous cas, que l’obsession de rendre moins riches les 1% les plus riches ne devrait pas prendre le pas sur l’objectif bien plus important de rendre moins pauvres les 50% les plus pauvres. Il conteste notamment que les inégalités aient en soi un impact sur le sentiment de bien-être ou de « bonheur », alors que la pauvreté, elle, en a un incontestable.

Fidèle à son approche, Pinker montre que même dans le domaine de l’environnement, où les inquiétudes sont sérieuses, la prise de conscience des années 70 et les actions qui ont suivi produisent déjà des effets : la population croît de moins en moins, l’économie se décarbonise de plus en plus, la déforestation ralentit, certains indicateurs de pollution diminuent, les zones naturelles protégées augmentent… Même s’il moque les prophéties apocalyptiques du passé qui ont échoué à se réaliser, il ne convaincra certainement pas tout le monde du fait que la trajectoire actuelle est soutenable[8].

Pinker rejoint néanmoins le consensus pour considérer que le changement climatique est le plus grand problème auquel l’humanité ait jamais été confrontée. Et bien sûr, il parie sur la raison et sur la science pour y faire face sans occasionner de régressions importantes sur les progrès déjà acquis, régressions qui seraient particulièrement insupportables du point de vue des plus pauvres qui aspirent légitimement à rejoindre le niveau de vie des plus riches. Comme la plupart des experts qui ont compris les ordres de grandeur de production et de consommation d’énergie[9], Pinker considère que l’énergie nucléaire (de 3ème et de 4ème génération) est indispensable pour assurer la transition énergétique, au moins pendant les quelques décennies nécessaires pour que d’autres sources d’énergie plus propres et plus renouvelables atteignent suffisamment de maturité technologique pour assurer la production mondiale. Les pays industrialisés qui, au lieu d’investir massivement dans le nucléaire, décident au contraire de s’en passer dès maintenant, et qui reportent donc leur consommation d’énergie sur le charbon et sur le gaz, commettent une erreur catastrophique, à la fois pour eux-mêmes et pour toute la planète.

En parallèle avec la confiance dans les progrès scientifiques et technologiques pour décarboner l’énergie et l’économie, Pinker considère aussi qu’il est important de réduire autant que possible la consommation d’énergie. Sur ce point, le diagnostic du psychologue est sans appel : les discours incantatoires et culpabilisants visant à inciter les gens à modifier volontairement leur comportement pour consommer moins d’énergie, gaspiller moins, et produire moins de déchets ont des effets dérisoires, incommensurables avec les changements nécessaires. Personne n’a intérêt à faire des efforts importants tout seul quand les voisins sont libres de ne pas les faire. Le seul moyen (non dictatorial) pour que la majorité des gens consentent aux efforts nécessaires, c’est d’aligner l’intérêt individuel sur l’intérêt collectif. Le meilleur moyen pour le faire est de taxer le carbone au juste prix pour internaliser au niveau de chaque consommateur les coûts externes du carbone sur l’environnement. A condition bien sûr de ne faire aucune exception, qu’il s’agisse des transports aériens et maritimes internationaux ou des poids lourds sur les routes. Seul un tel mécanisme pourra mettre en mouvement coordonné dans la bonne direction tous les acteurs, particuliers, entreprises et gouvernements.

Enfin, le dernier défi auquel l’humanité est confrontée réside dans les ennemis du progrès. Alors que l’on pourrait naïvement penser que la raison, la science, l’humanisme et les progrès qui s’ensuivent seraient totalement consensuels, Pinker souligne qu’ils ont de nombreux ennemis, implicites ou explicites. Il cite notamment : le fondamentalisme religieux, qui rejette la raison et la science et assigne des objectifs illusoires en lieu et place de l’épanouissement humain ; le populisme nationaliste, qui prospère sur la négation du progrès et développe une rhétorique tribale plaçant les intérêts d’un peuple ou d’une nation au-dessus de celui de tous les êtres humains ; l’écologisme radical, qui place les intérêts d’une nature mythique au-dessus de ceux des humains ; mais aussi la plupart des idéologies politiques, de gauche et de droite, qui accordent plus d’importance à des idées abstraites qu’aux faits objectifs, qui polarisent les opinions des citoyens de manière irrationnelle, et qui, quand bien même elles ont des objectifs humanistes, conduisent souvent à des politiques inefficaces ou contre-productives, car insuffisamment informées par la raison et la science; enfin, certains courants intellectuels encore très en vogue, comme le romantisme, l’héroïsme nietzschéen, le postmodernisme, le relativisme, contre lesquels Pinker n’a pas de mots assez durs, et qui assurément le lui rendent bien.

Conclusions

Il ne fait aucun doute que le Triomphe des Lumières sera critiqué sur différents aspects. De fait, un certain nombre de critiques ont déjà été publiées[10]. On n’est pas obligé d’être convaincu par tous les arguments de Steven Pinker, par toutes ses appréciations du passé, et par sa confiance en l’avenir. Mais les points de divergence que chacun aura avec le livre ne remettent pas nécessairement en question la force de l’argument principal. On peut difficilement s’opposer au progrès humain. On peut difficilement contester tous les progrès déjà effectués. On peut difficilement attribuer ces progrès à d’autres systèmes de croyances et de valeurs que la raison, la science et l’humanisme. Et par conséquent, on peut difficilement parier sur autre chose pour l’avenir.

On peut maintenant revenir aux trois questions existentielles de départ et leur donner les réponses du Triomphe des Lumières :

Pourquoi tant de malheur ? A cause de l’entropie et de l’évolution.

Comment rendre le monde meilleur ? Nous ne pouvons pas grand-chose à l’entropie et à l’évolution, mais nous avons néanmoins le pouvoir de changer le monde, en nous appuyant sur la raison, la science, et l’humanisme.

Comment donner un sens et un but à sa vie ? Qu’y a-t-il de plus exaltant que de contribuer à améliorer la condition humaine, chacun à sa manière, à sa mesure, en fonction de ses aptitudes et de ses opportunités ?

Au final, la vision offerte par les Lumières d’un univers totalement indifférent à la condition humaine, qui désespère tant les gens religieux ou mystiques, est pourtant porteuse à la fois d’espoir et d’une grande responsabilité : d’une part, il est possible d’améliorer la condition humaine (grâce à la raison, la science et l’humanisme), les progrès passés le prouvent ; d’autre part, si nous souhaitons l’améliorer encore plus dans le futur, c’est à nous de le faire (car nous ne pouvons compter sur personne d’autre). Et c’est le meilleur objectif que l’on puisse fixer à sa vie[11].

A mon sens, ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tout notre personnel politique, et pour toute personne appelée à contribuer à des décisions collectives. Il est grand temps que les politiques publiques de la France soient menées sur la base de l’examen le plus systématique et rigoureux possible des données factuelles disponibles, plutôt que sur la base de croyances, d’idéologies et d’arguments d’autorité.

Franck Ramus

PS : Steven Pinker a donné une conférence publique à l’ENS le 7 novembre à 17h, que l’on peut maintenant visionner ici.

PPS : On peut lire une autre recension du même livre par Denis Meuret.


[1] Notamment par Hanlon, A. R. (2018, mai 17). Steven Pinker’s new book on the Enlightenment is a huge hit. Too bad it gets the Enlightenment wrong. Consulté 1 novembre 2018, à l’adresse https://www.vox.com/the-big-idea/2018/5/17/17362548/pinker-enlightenment-now-two-cultures-rationality-war-debate.

[2] On notera que le rôle crucial de la raison dans tout cet édifice rend particulièrement importante l’amélioration de l’éducation à la raison et à l’esprit critique. Pour approfondir le sujet de l’esprit critique, on pourra se reporter au site du Cortecs et à celui de l’ASTEC. Pour approfondir l’éducation à l’esprit critique, voir les manuels et activités développés par la fondation la Main à la Pâte, ou encore le nouveau livre du Pharmachien.

[3] L’entropie est un concept-clé de la thermodynamique, qui quantifie le degré de désorganisation et d’imprédictibilité d’un système. La seconde loi de la thermodynamique indique que l’entropie d’un système isolé ne décroît jamais. Autrement dit, le désordre a tendance à toujours augmenter. Les entités organisées (comme les êtres vivants et leurs constructions) sont des diminutions locales de l’entropie, mais ne sont pas des systèmes isolés : ils ne peuvent exister qu’en consommant de l’énergie puisée ailleurs, et donc au prix d’une augmentation globale de l’entropie.

[4] On peut retrouver la plupart des données utilisées, les télécharger, reconstituer les graphiques, les modifier, et en créer bien d’autres sur l’extraordinaire site Our world in data. Un autre site similaire et tout aussi intéressant est Gapminder.

[5] Pinker, S. (2017). La Part d’ange en nous. Paris: Les Arènes. Ce livre porte sur le déclin de la violence au cours de l’histoire de l’humanité. Ce thème est repris et mis à jour dans les chapitres 11-12-13 du Triomphe des Lumières.

[6] “If you had to choose one moment in history in which you could be born, and you didn’t know ahead of time who you were going to be — what nationality, what gender, what race, whether you’d be rich or poor, gay or straight, what faith you’d be born into — you wouldn’t choose 100 years ago.  You wouldn’t choose the fifties, or the sixties, or the seventies.  You’d choose right now.”  Barack Obama, Howard University Commencement Ceremony, 7/05/2016.

https://obamawhitehouse.archives.gov/the-press-office/2016/05/07/remarks-president-howard-university-commencement-ceremony

[7] Bien entendu, Pinker n’est ni le premier, ni le seul à s’opposer au déclinisme et à vouloir réhabiliter le progrès. On pourra notamment citer :

Serres, M. (2017). C’était mieux avant. Paris: Le Pommier.

Voir aussi la campagne #pasmieuxavant de l’association SciencePop, à laquelle j’ai emprunté les graphiques de cette recension.

[8] Par exemple : https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/mar/07/environmental-calamity-facts-steven-pinker

[9] A commencer par le GIEC, ou encore l’association Sauvons le climat, et Jean-Marc Jancovici.

[10] Parmi les critiques non encore cités : Goldin, I. (2018). The limitations of Steven Pinker’s optimism. Nature, 554, 420. https://doi.org/10.1038/d41586-018-02148-1

Lire aussi le débat entre Nassim Taleb et Steven Pinker sur le déclin de la violence  http://www.barrelstrength.com/2018/04/16/pinker-versus-taleb/

La critique de Taleb: http://www.fooledbyrandomness.com/longpeace.pdf

La réponse de Pinker: https://stevenpinker.com/files/comments_on_taleb_by_s_pinker.pdf

[11] Pour ceux qui se demandent « oui, mais concrètement, qu’est-ce que moi je peux faire pour rendre le monde meilleur ? » et qui lisent l’anglais, je signale l’excellent site 80000hours qui est entièrement dédié à cette question.