Le « time-out », pratique qui consiste à isoler temporairement un enfant dont le comportement est problématique, est actuellement abondamment débattu, dans le contexte d’une opposition médiatique entre d’une part certains promoteurs de « l’éducation positive » (notamment la pédiatre Catherine Gueguen et la psychothérapeute Isabelle Filliozat) et d’autre part la psychologue Caroline Goldman, défendant cette pratique et souhaitant incarner un retour de l’autorité. Ce débat semble malheureusement faire abstraction de la vaste littérature scientifique en psychologie sur les méthodes d’éducation et de gestion du comportement des enfants. Quelques clarifications s’imposent donc.

Time-out. Source: https://www.charlottesvillepeds.com/discipline-for-toddlers-making-timeout-work/

Qu’est-ce que le temps-mort ?

Le time-out, ou temps-mort en Français, est techniquement défini comme « toute procédure qui vise à réduire le comportement inacceptable de l’enfant en lui imposant une réduction des renforçateurs disponibles pendant une période brève bien définie, conditionnée au comportement inacceptable » (Dadds & Tully, 2019). Les procédures typiques vont de brièvement arrêter de prêter attention à l’enfant, à le placer sur une chaise particulière ou dans un coin de la pièce, ou encore dans une pièce différente.

De fait, un aspect du temps-mort qui est perdu dans les débats français est qu’il s’agit d’un raccourci de l’expression complète « time-out from positive reinforcement », autrement dit le temps-mort constitue un temps de retrait de tout renforçateur positif. Cette expression révèle de manière transparente à la fois son origine comportementaliste, et le fait que l’usage du temps-mort n’a de sens que dans un certain contexte, qui est celui d’une méthode complète d’intervention sur le comportement.

Il est savoureux de constater qu’une psychologue de référentiel psychanalytique promeuve le temps-mort, tout en occultant le fait qu’il s’agit d’une technique issue du comportementalisme (un courant de la psychologie honni des psychanalystes) et plus particulièrement de l’analyse appliquée du comportement [1]. Le temps-mort a depuis été adopté par de multiples approches successives qui ont enrichi et complété l’approche purement comportementaliste (théorie de l’attachement, théorie cognitivo-comportementale, théorie de l’apprentissage social).

Le temps-mort remplit plusieurs rôles à la fois : 1) celui de punition [2], c’est-à-dire une conséquence aversive qui va diminuer la probabilité d’occurrence du comportement qui l’a précédée immédiatement ; 2) celui d’extinction, c’est-à-dire le retrait des stimulations qui renforcent le comportement indésirable (notamment l’attention des autres) ; 3) celui de temps calme, facilitant le retour à la normale de l’équilibre émotionnel et de l’activation physiologique. En revanche, l’idée populaire selon laquelle le temps-mort permettrait à l’enfant de réfléchir à son propre comportement et donc de l’améliorer est excessivement naïve. Sa principale limite, comme pour toutes les punitions, est justement qu’il n’enseigne pas à l’enfant le comportement à adopter.

Quelle est l’efficacité du temps-mort ?

Un nombre considérable de méthodes parentales ont été conçues pour aider les parents et les enseignants à gérer les enfants difficiles, et la plupart de ces méthodes ont inclus le temps-mort parmi leurs pratiques. Des centaines d’essais randomisés contrôlés ont été menés pour tester l’efficacité de ces méthodes, et ont montré que certaines d’entre elles ont un effet très probant sur le comportement de l’enfant.

Le temps-mort n’étant jamais une pratique isolée, il est difficile de l’évaluer en tant que telle. En revanche, une méta-analyse très intéressante a compilé les résultats de 154 essais randomisés contrôlés comparant les effets de diverses méthodes parentales basées sur la théorie de l’apprentissage social (l’approche actuellement dominante) à un groupe contrôle, sur le comportement d’enfants de 2 à 10 ans (Leijten et al. 2019). Plutôt que d’évaluer les effets méthode par méthode, ces auteurs ont analysé les pratiques incluses dans chaque méthode, et comparé les effets observés entre les méthodes incluant chaque pratique donnée, et celles ne l’incluant pas. Les résultats sont visibles dans la Figure 1.

Figure 1. Effet de chaque pratique sur le comportement de l’enfant, par comparaison de l’effet des méthodes incluant cette pratique à l’effet des méthodes ne l’incluant pas. Les effets sont indiqués en 3ème et 4ème colonnes en unités standardisées (d de Cohen, écarts-types). Plus l’effet est négatif, plus les symptômes comportementaux mesurés sont réduits (par rapport au groupe contrôle), et donc meilleur est l’effet obtenu. Les pratiques les plus efficaces sont donc celles pour lesquelles le nombre indiqué en 3ème colonne (méthodes incluant cette pratique) est plus négatif que celui indiqué en 4ème colonne (méthodes ne l’incluant pas). Les différences statistiquement significatives sont indiquées par des étoiles. Source : Leijten et al. 2019.

De cette méta-analyse, deux pratiques parentales se détachent comme ayant un effet particulièrement probant :

  1. Les techniques de renforcement positif, et parmi elles, particulièrement celles qui reposent sur les compliments (praise) plutôt que sur les récompenses (reward). Ces méthodes reposent sur l’enseignement explicite et la récompense des comportements désirés, plutôt que sur la punition des comportements indésirables. Ce résultat ne surprendra pas ceux qui ont suivi le chapitre Comportement de mon MOOC « La psychologie pour les enseignants ».
  2. Les techniques dites de « conséquences naturelles/logiques ». Il s’agit de réagir au comportement de l’enfant par des conséquences qui en découlent logiquement. Par exemple, retirer des mains de l’enfant un objet qu’il est en train d’abîmer.

On remarque de plus que le temps-mort fait partie des pratiques que l’on retrouve plus souvent dans les méthodes efficaces que dans celles qui marchent moins bien, même si cette différence n’est pas statistiquement significative selon les critères usuels.

Remarquons aussi que pour ces trois pratiques, ces comparaisons sont statistiquement limitées du fait que relativement peu de méthodes parentales n’emploient pas ces techniques (nombres indiqués en 2ème colonne comparés à ceux indiqués dans la 1ère). Cela montre que la plupart des méthodes parentales faisant l’objet de recherches expérimentales, et a fortiori les plus efficaces, incluent à la fois des techniques de renforcement positif, des conséquences naturelles/logiques, et le temps-mort.

Comment utiliser le temps-mort efficacement ?

Un sondage récent a mis en évidence que les trois-quarts des parents américains pratiquaient le temps-mort (Riley et al. 2017). Mais il a également montré que 85% d’entre eux l’utilisaient d’une manière non conforme aux procédures qui garantissent son efficacité ! Sans surprise, plus les parents l’utilisaient d’une manière non conforme, moins ils avaient l’impression que ça marchait. Ces résultats soulignent qu’il ne suffit pas d’utiliser le temps-mort pour arriver à réguler le comportement de son enfant, encore faut-il savoir comment l’utiliser et le faire dans les règles de l’art, telles que définies par les recherches scientifiques.

Le présent article ne pouvant pas être un tutoriel complet sur le temps-mort, je renvoie le lecteur à la bibliographie. La Figure 2 ci-dessous permet de se faire une idée des principaux ingrédients

Figure 2. Eléments-clés d’une mise en œuvre efficace du temps-mort, d’après Riley et al. (2017).

Dadds et Tully (2019) proposent de leur côté 10 axiomes qui devraient selon eux sous-tendre tout usage du temps-mort. Voici ceux qui me paraissent les plus importants :

  1. Le temps-mort doit être utilisé uniquement pour punir des comportements opérants ou délibérés sur lesquels l’enfant a un certain contrôle. Il ne doit pas être utilisé pour les comportements qui reflètent une incapacité à accomplir une action, un manque de compréhension, une erreur, la peur ou d’autres émotions bouleversantes.
  2. L’efficacité du temps-mort se juge à la réduction objective et rapide des comportements problématiques, et donc à la réduction de la nécessité de l’utiliser.
  3. Le comportement parental pendant l’administration du temps-mort doit donner à voir un modèle de comportement calme et propice à l’attachement.
  4. L’utilisation du temps-mort doit faire partie d’une méthode comportementale complète promouvant une relation chaleureuse et satisfaisante, et incluant l’enseignement explicite des comportements dont on souhaite qu’ils remplacent les comportements problématiques.
  5. Le temps-mort doit être utilisé pour des comportements prédéfinis et explicités à l’enfant comme étant inappropriés. Ces comportements doivent pouvoir être ouvertement discutés pendant des temps positifs distincts des punitions, dans un cadre rassurant permettant la définition commune des valeurs partagées par la famille concernant ce qui est bon et ce qui est juste.

Le temps-mort peut-il avoir des effets délétères ?

Si l’on en croit certains auteurs du courant de l’éducation positive (Siegel & Bryson, 2014), l’utilisation du temps-mort pourrait endommager irréversiblement le cerveau de votre enfant ! Heureusement, aucune étude de neurosciences n’a jamais montré cela. Il s’agit d’extrapolations sans fondement à partir du concept de plasticité cérébrale et d’études portant sur de véritables maltraitances. Les recherches portant sur les effets du temps-mort ont montré qu’il n’engendrait pas d’effets délétères pour l’enfant, y compris chez les enfants ayant déjà des antécédents de traumatismes ou maltraitances (Dadds & Tully, 2019).

Quant aux objections éthiques au temps-mort (« c’est du conditionnement ») comme à toutes les approches comportementales, elles reflètent à mon sens une grande incompréhension de ce qu’est le conditionnement opérant et de son ubiquité dans les apprentissages et dans les relations sociales.

Malgré tout, le temps-mort est une punition, et la recherche a généralement montré que les punitions présentaient plus d’inconvénients que d’avantages. D’une part, parce qu’elles engendrent des émotions négatives chez l’enfant (tristesse, colère, peur), et que même si ces émotions n’endommagent pas son cerveau, le seul fait qu’elles engendrent des expériences désagréables suffit à vouloir en restreindre l’usage autant que possible. D’autre part, parce que les punitions ont largement fait la preuve de leur inefficacité. C’est pour ces deux raisons que les méthodes comportementales efficaces sont basées principalement sur le renforcement du comportement positif plutôt que sur l’usage des punitions.

Plus généralement, l’exigence largement partagée de bienveillance vis-à-vis de l’enfant est à l’origine de l’émergence à la fois de l’éducation positive, des méthodes basées sur le renforcement du comportement positif, et de l’usage du temps-mort, qui s’est développé précisément dans le but de remplacer les punitions plus sévères, et notamment les châtiments corporels. Interdire la fessée, c’est bien. Se passer entièrement des punitions, c’est encore mieux, si on y arrive. Mais ce n’est pas forcément un objectif réaliste pour tous les enfants et toutes les situations. Si l’on est amené à utiliser des punitions, alors le temps-mort est certainement le meilleur choix, celui qui présente le moins d’inconvénients. C’est bien pour cela que c’est la seule forme de punition qui soit incluse dans toutes les méthodes comportementales modernes qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Le temps-mort selon Caroline Goldman

Une fois que l’on a pris connaissance des nombreux résultats des recherches scientifiques sur les méthodes parentales de gestion du comportement, sur leurs ingrédients, et sur les effets spécifiques du temps-mort, que penser des méthodes prônées par Caroline Goldman ?

Ce qui frappe, c’est que l’utilisation du temps-mort promue par Caroline Goldman semble totalement déconnectée de toute la recherche scientifique sur le temps-mort. Exit l’idée que le temps-mort s’utilise dans le cadre d’une méthode de renforcement positif ; exit l’idée même de tout renforcement positif, l’approche proposée étant exclusivement dialectique et punitive ; exit les nombreux ingrédients précisés ci-dessus qui sont la condition-même de l’efficacité du temps-mort. A l’appui des nombreuses recommandations qui sont faites dans son livre ou sur son podcast, on ne trouve qu’un salmigondis psychanalytique et une culpabilisation des parents (dont l’incompétence est forcément responsable de tous les problèmes de leurs enfants), le tout sans aucun rapport avec les résultats de la recherche scientifique en psychologie.

« Il ne faut pas hésiter à laisser l’enfant, au-delà de quatre ans, une demi-heure ou plus dans sa chambre. Car l’enjeu, ne l’oublions pas, est de lui faire passer un moment assez inconfortable pour qu’il ne recommence pas… » (Goldman, 2020, p. 92)

La citation ci-dessus révèle qu’au-delà de l’inspiration psychanalytique, l’esprit de l’utilisation du temps-mort est pour elle véritablement punitif : le but explicite est que l’enfant éprouve des émotions négatives. Cet esprit est en contradiction totale, non seulement avec l’éducation positive, mais également avec les approches comportementales qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Caroline Goldman propose également « d’ajuster le temps d’exclusion en fonction de la gravité de la désobéissance » (op. cit.), jusqu’à des durées très longues (une demi-heure ou plus). Cette recommandation est en contradiction totale avec les résultats de la recherche, qui ont montré qu’au-delà de 5 minutes, l’efficacité du temps-mort sur le comportement de l’enfant ne s’améliorait pas, alors qu’au contraire les effets indésirables associés aux punitions augmentent avec leur sévérité et donc avec la durée. C’est pour cette raison que les méthodes comportementales modernes recommandent des durées de temps-mort allant généralement de 1 à 4 minutes, sans jamais dépasser 5 minutes.

Ainsi, en recommandant un usage du temps-mort déconnecté du cadre théorique et pratique dans lequel il a fait ses preuves, en ne donnant aux parents aucune des clés et aucun des ingrédients qui conditionnent l’efficacité du temps mort, et en recommandant même des paramétrages en contradiction avec les résultats de la recherche, Caroline Goldman précipite les parents vers des pratiques qui risquent d’être sans aucune efficacité. Pire encore, en prônant une approche foncièrement punitive sans contrebalancement par du renforcement des comportements positifs, elle risque de les entrainer dans une escalade répressive sans issue.

Conclusion

En conclusion, contrairement à ce que pourraient laisser croire les débats franco-français, le temps-mort n’est ni une pratique de torture des enfants éthiquement inacceptable, ni la pierre angulaire d’une « feuille de route » qui permettrait à des parents déboussolés de rasseoir leur autorité sur leurs enfants. C’est un outil au sein d’une boîte à outils comportementale ayant fait la preuve de son efficacité, et que l’on peut englober sous le nom de « renforcement du comportement positif ». L’outil temps-mort peut être utile au sein de cette approche, mais il n’est pas non plus indispensable, et il est possible de mettre en place des pratiques parentales efficaces sans s’en servir.

Sorti de ce cadre bien précis, le temps-mort peut être utilisé n’importe comment, et dans ce cas on risque de perdre à la fois son efficacité et son côté bienveillant. C’est le principal problème que posent les incitations à utiliser le temps-mort dans un cadre non établi scientifiquement, sans que les clés de l’efficacité de cette pratique ne soient données aux parents.

S’il y a un problème de comportement des enfants et d’efficacité des pratiques parentales en France, il ne se réduit pas au fait que les parents auraient le cerveau lavé à l’éducation positive. Il vient du fait qu’ils baignent dans une culture psychologique vaseuse héritée de la psychanalyse, dominée par une poignée de psys médiatiques, qui diffusent des discours psychologiques non fondés sur des connaissances scientifiques qui disent tout et son contraire. Dans ce domaine comme dans d’autres, la faible diffusion des connaissances scientifiques en psychologie au sein de la société française est une vraie perte de chance pour tous.

Ressources

Cette section continuera à être enrichie en fonction des suggestions. N’hésitez pas à m’en signaler d’autres en commentaire ci-dessous.

Pour les parents

Pour les parents qui souhaiteraient s’informer plus sur les méthodes d’éducation efficaces, ma meilleure recommandation est à nouveau l’excellent livre d’Alan Kazdin « Eduquer sans s’épuiser », qui est enfin traduit en Français et dont vous pouvez lire ma préface ici.

Son MOOC « Everyday parenting » est également disponible sur Coursera (des sous-titres français issus de traduction automatique sont disponibles).

Autres suggestions reçues:

Mon enfant s’oppose: Que dire? Que faire? de Gisèle George, Odile Jacob, 2006.

Faire face aux crises de colère de l’enfant et de l’adolescent de Nathalie Franc et Raphaëlle Scappaticci, Ellipses, 2019.

Le programme Triple P (l’une des méthodes parentales ayant fait la preuve de son efficacité et passée en revue par Leijten et al. 2019) est maintenant traduit en Français.

A défaut, les non-anglophones peuvent visionner les vidéos sur le comportement de mon MOOC « La psychologie pour les enseignants » qui, comme son nom l’indique, a été pensé pour les enseignants, mais dont les principales idées pourront facilement être recyclées dans le cadre familial.

Pour les professionnels amenés à former des parents

Le livre Accompagner les parents d’enfants tyranniques de Nathalie Franc et Haim Omer, qui semble avant tout destiné aux professionnels qui accompagnent des groupes de parents en difficulté, mais qui peut bien sûr être lu par tout le monde. Il est également disponible sur Cairn pour ceux qui ont un accès universitaire.

Le Programme de Soutien aux Familles et à la Parentalité (PSFP).

Références

Dadds, M. R., & Tully, L. A. (2019). What is it to discipline a child : What should it be? A reanalysis of time-out from the perspective of child mental health, attachment, and trauma. American Psychologist, 74(7), 794‑808. https://doi.org/10.1037/amp0000449

Goldman, C. (2020). File dans ta chambre ! : Offrez des limites éducatives à vos enfants. InterEditions.

Kazdin, A. E., & Rotella, C. (2013). The Everyday Parenting Toolkit : The Kazdin Method for Easy, Step-by-Step, Lasting Change for You and Your Child. Houghton Mifflin Harcourt.

Leijten, P., Gardner, F., Melendez-Torres, G. J., van Aar, J., Hutchings, J., Schulz, S., Knerr, W., & Overbeek, G. (2019). Meta-Analyses : Key Parenting Program Components for Disruptive Child Behavior. Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, 58(2), 180‑190. https://doi.org/10.1016/j.jaac.2018.07.900

Riley, A. R., Wagner, D. V., Tudor, M. E., Zuckerman, K. E., & Freeman, K. A. (2017). A Survey of Parents’ Perceptions and Use of Time-out Compared to Empirical Evidence. Academic Pediatrics, 17(2), 168‑175. https://doi.org/10.1016/j.acap.2016.08.004

Siegel, D. J., & Bryson, T. P. (2014). Time-outs’ are hurting your child. Time Magazine, 23. https://time.com/3404701/discipline-time-out-is-not-good/

Wolf, M., Risley, T., & Mees, H. (1963). Application of operant conditioning procedures to the behaviour problems of an autistic child. Behaviour Research and Therapy, 1(2), 305‑312. https://doi.org/10.1016/0005-7967(63)90045-7


[1] Applied behavior analysis. Oui, il s’agit bien de la même ABA qui est recommandée pour les enfants avec troubles neurodéveloppementaux. De fait, la première expérimentation du time-out fut une étude portant sur le comportement d’un enfant autiste (Wolf, Risley & Mees 1963).

[2] Plusieurs remarques m’ont fait réaliser que le mot punition peut être compris de différentes manières. Dans le jargon du comportementalisme, la punition a une définition technique qui est celle que j’ai donnée: une conséquence aversive qui va diminuer la probabilité d’occurrence du comportement qui l’a précédée immédiatement. Dans le langage courant, le mot punition prend d’autres connotations, par exemple l’idée de « donner une bonne leçon », ou l’idée d’une juste rétribution d’un délit, l’idée qu’il faut que la personne souffre pour expier ses méfaits, et ce de manière proportionnelle à la gravité des méfaits. Ce sont des conceptions totalement différentes.

Le temps-mort est une punition dans le sens technique du comportementalisme, mais la manière dont son utilisation est préconisée n’implique pas d’en faire une punition dans les sens plus communs.